Pour la troisième fois consécutive, le festival de l’Enfer propose à ses adeptes un échauffement avant sa nouvelle édition pour mettre l’eau à la bouche des métalleux qui attendent avec impatience ces trois jours de folie annuels. Pour cette édition du warm-up, quatorze dates ont été programmées partout en France, et le dernier événement de cette tournée s’est déroulé sur le sol nantais au Zénith, rien que ça !
A cette occasion, les organisateurs ont mis le paquet en termes d’animations et de décor : de nombreux stands ont été installés, avec des expositions ainsi que des prestataires, dont certains font remporter des shots de rhum ou de whisky, à condition de gagner un bras de fer, ce qui est plutôt motivant ! De plus, le concours de air guitar est de nouveau présent, ainsi que le photobooth afin de remporter le fameux pass 3 jours pour le festival.
La scène comporte des éléments de décor du festival et restera la même pour tous les groupes, ce qui est très bien car elle est plutôt très réussie ! De plus, de la pyrotechnie et des feux d’artifice ont été mis en place avant chaque début de concert, précédé par un décompte de 60 secondes sur écran géant, rappelant les concerts de Rammstein.
C’est donc dans ce contexte que cinq groupes se produisent durant cette soirée exceptionnelle au Zénith de Nantes : Princesses Leya, Dagoba, Tagada Jones, Mass Hysteria et Ultra Vomit. C’est parti !
Princesses Leya
Le premier concert de la soirée débute avec le groupe parodique Princesses Leya, mené par les humoristes Dedo au chant et Antoine Schoumsky à la guitare. Le groupe arrive sur scène, sur la musique de Star Wars, son leader étant vêtu d’une cape noire et du casque de Dark Vador, avant d’enchainer avec le morceau « Lalala », une version punk/metal de la bande originale du film. Gros succès auprès du public qui chante en chœur avec le groupe et s’ambiance pour cette soirée qui s’annonce d’ores et déjà épique.
Princesses Leya est un projet musical à prendre comme un vrai spectacle : le groupe interprète ses propres compositions ainsi que des versions revisitées de morceaux de variété française et de pop internationale tels que « Pas là » de Vianney, « Makeba » de Jain, ou encore « Sexy Thing » de Hot Chocolate, dont le chanteur s’amuse à modifier les paroles du refrain par « I believe in Mein Kampf » ! Car oui, Princesses Leya aborde tous les sujets, des plus rigolos aux plus fâcheux, avec un humour salace qui fonctionne parfaitement bien !
Le duo Dedo / Schoumsky est à mourir de rire, intervenant sous forme de petits sketchs pour amener chaque morceau, rythmé par les musiciens, rendant le show très professionnel et sans aucun temps mort. C’est ainsi que Princesses Leya interprète ses morceaux, « Destruction Vaginale » qui est une ballade comme son nom l’indique (ou pas !), « Ustensiles » et « Grâce à l’Alcool » accompagné par des vidéos sur grand écran plus farfelues les unes que les autres !
Le groupe interagit beaucoup avec le public et rend son spectacle très vivant, faisant aussi intervenir la bassiste du groupe, Cléo Bigontina, qui se fait passer dans le cadre du spectacle pour la femme d’Antoine Schoumsky, doutant de la fidélité de son mari, ce qui mène à la reprise de la bande originale de Dirty Dancing. Ce titre verra Dedo reproduire la fameuse scène du porté, en se jetant dans le public avec son micro. Le concert s’achève par le morceau « Tue tes Parents » que l’humoriste interprétait durant le Jamel Comedy Club, qui l'a révélé au grand public à l’époque, avant de remercier les spectateurs venus en masse pour ce concert des moins ordinaires.
Nous n’allons pas dévoiler toutes les vannes et placements réalisés durant le spectacle, celui-ci étant très complet, on aurait beaucoup trop à raconter ! En tout cas, nous avons passé un très agréable moment pour ce concept original qui a été présenté sous une forme raccourci pour le warm-up, mais qui nous donne fortement envie d’assister à une version complète d’1 h 30 lors des prochaines tournées.
Setlist:
1. Lalala
2. T'es où, pas là (Cover Vianney)
3. Sexy Thing (Cover Hot Chocolate)
4. S'il suffisait d'aimer le Metal
5. Makeba (Cover Jain)
6. Destruction Vaginale
7. Balls Balls Balls (Cover Sabrina)
8. Ustensiles
9. Time Of My Life (Cover Dirty Dancing)
10. Grace à l'alcool
11. Tue tes Parents
Dagoba
Le groupe de groove metal marseillais a assuré l’intégralité des quatorze dates de la tournée warm-up Hellfest avec Princesses Leya, pour finir en beauté ce soir au Zénith de Nantes
plein à craquer, et Dagoba compte bien mettre le feu pour ce show final.
L’ancien groupe du batteur Franky Costanza vient avec dans ses valises un dernier album, Black Nova (2017) qui aura une nouvelle fois divisé tant sur son instrumentation que sur sa qualité.
Dagoba a la lourde tâche d’être le seul groupe ce soir à chanter en anglais, et autant dire que le résultat ne se fait pas attendre : malgré une partie du public qui répond présent par des pogos et des wall of death, l’ambiance peine à décoller, et le groupe enchaîne ses titres sans réussir à décrocher un réel bordel dans l’enceinte du Zénith. C’est dommage, mais il faut dire que le son ce soir est poussé par des caissons basses empêchant d’entendre les instruments et, souvent, le chant.
Le groupe nous a donné ce soir un avant-goût à sa façon du Hellfest, avant son passage le vendredi 21 juin sur la Mainstage 2. Sa dernière prestation au festival date de 2014, et son immense wall of death y avait bien marqué les esprits...
Setlist:
1. I, Reptile
2. Abyssal
3. Face the Colossus
4. Black Smokers
5. Inner Sun
6. The Infinite Chase
7. When Winter...
8. The Sunset Curse
9. Stone Ocean
10. The Things Within
Tagada Jones
Grands habitués de la scène nantaise, les Tagada Jones se produisent ce soir devant un Zénith blindé. L’épreuve est de taille, quand on sait qu’au fil des années, ils sont passé du Ferrailleur de Nantes (~350 places) au Stéréolux de Nantes (~1200 places) pour atterir ce soir dans une salle qui peut accueillir jusqu’à 9000 personnes !
Comme toujours, les Rennais entrent en scène sur un sample fait de declarations politiques de tous les bords, pour finalement introduire “Envers et Contre Tous”.
Que dire de ce set de 45 minutes, si ce n’est qu’il a, encore une fois, réveillé les guerriers de la fosse ? Tous les titres charismatique de leur dernier opus, La Peste Et Le Choléra, sont présents : “Vendredi 13”, en hommage aux victimes des attentats de novembre 2015, “La Peste Et Le Choléra”, “Je Suis Démocratie” ou encore le fameux et cultissime “Mort Aux Cons !”.
On ne peut rien reprocher à Tagada Jones ce soir, le refrain de “Mort Aux Cons” étant repris à répétition par la foule qui part se désaltérer à la fin du show (oui, les pogos ça donne soif !).
En attendant un Zénith de Paris lors de leur venue avec Ultra Vomit pour le Rage Tour en fin d’année, Tagada Jones fait le job, et le fait bien !
Setlist
1. Envers et contre tous
2. Zéro de conduite
3. La peste et le choléra
4. Yec'hed mad
5. Tout va bien
6. Pas de futur
7. Pertes et fracas
8. Cargo
9. Vendredi 13
10. Je suis Démocratie
11. Mort aux cons
Mass Hysteria
Il est 23H30 et Mass Hysteria fait son entrée sur la scène du Zénith : « Les furieux ! Les furieuses ! », bon, vous connaissez la chanson ! Sauf que là, Mass Hysteria vient avec un nouvel opus, Maniac, sortie le 26 octobre 2018.
Il sera très bien représenté ce soir, avec ce son propre aux Parisiens. Les jeux de lumières permettent d’entrevoir les musiciens, et l’espace est très bien utilisé. A noter tout de même encore une fois que le son est toujours aussi grave, et ne permet pas de comprendre tout ce que dit/chante/gueule Mouss. Il n’empêche que ce dernier remerciera à maintes reprises l’organisation du festival Hellfest, pour oser mettre en avant la scène française, ainsi que Veryshow et … les spectateurs venus « vivrent la vraie vie, car c’est ici que ça se passe, et pas devant un putain d’écran ! »
Les titres s’enchaînent avec une facilité dingue, le public suivant les secousses mentales provoquées par les textes des Mass Hysteria, entre engagement et dénonciation. Fred et Yann assurent avec une énergie dont on ignore toujours la provenance, montant sur la scène supérieure pour headbanger tout en jouant sous un projecteur venant du sol : le rendu est plutôt agréable !
La meilleure des récompenses sera de les voir au Hellfest cet été, pour ce qui sera le plus grand concert de leur carrière, annoncé il y a un an déjà…
Setlist
1. Reprendre mes esprits
2. Vae soli !
3. Une somme de détails
4. Positif à bloc
5. Arômes complexes
6. Nerf de bœuf
7. Chiens de la casse
8. Plus que du métal
9. Contraddiction
10. Furia
Ultra Vomit
La soirée s’achève enfin avec le groupe que tout le monde attend et qui est plus qu’habitué à fouler la scène du festival de l’Enfer, j’ai nommé Ultra Vomit ! En effet, les Nantais avaient déjà participé au warm-up du Hellfest 2018 et se produiront de même au festival le vendredi 21 juin à 19h40, un horaire beaucoup plus intéressant que les années précédentes, mais à hauteur de leur show.
Malgré les 45 minutes de concert attribuées à chacun des groupes se produisant ce soir, Ultra Vomit compte bien convaincre le large public qui a attendu impatiemment sa prestation. On aperçoit une première fois les musiciens lors des balances, où ils sont vêtus d’un gilet à capuche et des lunettes de soleil pour, plus ou moins, garder l’anonymat. Puis, la musique des Looney Tunes se fait entendre pour annoncer le début du concert, et c’est sur le thème de Fort Boyard qu’Ultra Vomit fait son entrée, avant d’entamer son show avec « Darry Cowl Chamber » et « Les Bonnes Manières » qui mettra de suite le public en folie.
Les titres s’enchaînent très vite, le groupe ne laissant pas une seule seconde de répit afin de proposer un maximum de morceaux de sa discographie qui, malgré uniquement trois albums, comporte beaucoup d’incontournables. Le dernier album Panzer Surprise est principalement représenté ce soir, avec notamment « E-Tron (Digital Caca) », le très bon « Calojira » suivi de « Takoyaki » ou encore « Un Chien Géant », avec Niko de Tagada Jones en guest pour ce morceau hommage à son groupe.
Certains morceaux de l’album Objectif : Thunes sont aussi interprétés ce soir avec la folle reprise de Carlos « Mechanical Chiwawa », « Je ne t’ai jamais autant aimé » avec en complément la reprise de « Zombie » des Cranberries, « Maîté Ravendark » pour la part black metal et pour ceux qui n’aiment pas la cantine, et aussi « Quand J’étais Petit » avec Fétus qui abaisse son micro pour interpréter le morceau à la manière du regretté Lemmy.
Les mises en scène et le jeu des différents musiciens sont maîtrisés à la perfection, sans parler du son qui est monstrueux : la recette Ultra Vomit est en plein essor, et les Nantais n’ont pas fini de nous surprendre. Durant le show, nous aurons le droit à l’apparition du messie pour le morceau « Jésus », qui comme son pote Moïse ambiancera le public et le séparera en deux, mettant ainsi en scène un beau wall of death, c’est du propre !
On finit en beauté avec « Kammthaar » en rappel. Pour ce titre, le groupe revêt des tenues de travail et utilise la pyrotechnie durant les refrains, avant d'arriver à l’excellent « Evier Metal » qui permettra au public de se défouler corps et âmes une ultime fois. Cette magnifique soirée se terminera sur une version plus « festive » de ce dernier morceau en fond sonore, et verra le public faire une énorme chenille, titre qui n’a malheureusement pas été joué ce soir (comme de nombreuses compositions du quatuor).
Il est vrai que le concert a paru vraiment court et tout le monde est d’accord pour dire qu’il aurait été judicieux de rajouter un peu de temps supplémentaires pour qu’Ultra Vomit puisse proposer davantage de morceaux de leur répertoire.
Setlist:
1. Darry Cowl Chamber
2. Les Bonnes Manières
3. Chien Géant
4. E-tron (Digital Caca)
5. Mechanical Chiwawa
6. Je Ne T’ai Jamais Autant Aimé (+ Zombie, Cover The Cranberries)
7. Calojira
8. Maïté Ravendark
9. Takoyaki
10. Jésus
11. Pipi VS Caca
12. Quand J'étais Petit
13. Kammthaar
14. Evier metal
Nous ressortons de cette soirée avec un énorme sourire et des souvenirs plein la tête. Cette date, unique et inédite depuis la création du Hellfest marquera par son organisation et le feu qui y aura été insuflé.
La grande messe du metal qui se tient à Clisson Rock City est dans un mois, et au vu de cette dernière Warm Up, elle s’annonce déjà comme unique, avec une journée entière (vendredi 21 juin) où la Main Stage 2 accueillera des groupes de la scène metal française actuelle : I-M-M-A-N-Q-U-A-B-L-E !
Merci à Hellfest productions pour les invitations.
Photos by SAMM.