Interview Pierre Gautiez, membre organisateur du Rock in Bourlon.
Le festival Rock in Bourlon aura lieu les 28 et 29 juin prochain, comme à son accoutumé sur la place de Bourlon, petit village paisible du Pas de Calais, où riverains, curieux et amateurs de musique underground se côtoient dans la bonne humeur depuis maintenant neuf ans. Pierre Gautiez, organisateur de ce festival a répondu à nos questions afin dans savoir un peu plus sur cet évènement qui prend un peu plus d’ampleur d’année en année.
Bonjour Pierre, avant de parler du festival, peux-tu nous en dire un peu plus sur toi. Qui es-tu ?
Pierre Gautiez : Eh bien je travaille dans la musique, pour une agence de booking qui s’appelle Dead Pig Entertainment. Et je fais partie de l’organisation du Rock in Bourlon depuis la première édition du festival en 2010.
Peux-tu nous dire comment t’es venu l’idée de créer ce festival.
Pierre Gautiez : En fait, je viens de Bourlon. En 2010 j’avais 18 ans, un groupe et l’envie de jouer sur scène avec des potes, donc Anthony et moi avons pris l’initiative d’organiser un petit concert avec trois ou quatre groupes locaux sur la place du village. L’année d’après, il n’y a pas eu de festival, mais on a remis le couvert en 2012 et à partir de 2016, le festival a commencé à prendre plus d’ampleur. Nous sommes passé d’une journée de festival à deux journées et comme Anthony et moi avions commencé à travailler dans le milieu de la musique nous avons pu commencer à proposer une programmation internationale avec des groupes toujours assez underground. Notre but n’est pas d’avoir de grosses têtes d’affiches.
D’ailleurs comment faites-vous votre programmation. Est-ce que vous contactez des groupes que vous aimez ? Est-ce que beaucoup de groupes vous contactent pour pouvoir jouer au Rock in Bourlon ?
Pierre Gautiez : Beaucoup de groupes nous contactent. Et même si on choisit des groupes qui nous plaisent, nous devons aussi faire un choix qui correspond à la ligne directive que nous nous sommes donnés. J’adore le metal extrême mais même si j’adore certains groupes, je sais qu’ils ne colleront pas forcément à l’esprit du Rock in Bourlon.
D’ailleurs en parlant de l’esprit du Rock in Bourlon, c’est un festival à prix libre. Vous avez mis en place un financement participatif, vous vendez également des pass camping. Est-ce que c’est suffisant pour rentrer dans vos frais ?
Pierre Gautiez : Il y a peu de donations sur le financement participatif, et en ce qui concerne les pass campings, la plupart des festivaliers l’achètent sur place. En fait, on rentre dans nos frais surtout grâce à la consommation des gens pendant l’évènement. Le festival est gratuit, et le seul évènement de ce type dans la région. Beaucoup de gens viennent par curiosité, faire un tour pour une petite sortie du weekend. Notre public, tout comme les gens venus pour voir ce qui se passe consomment à la buvette et aux stands de nourriture. C’est vraiment grâce à ça que nous pouvons organiser le Rock in Bourlon année après année.
Et puis il y a des choses que nous avons fait nous-mêmes comme les toilettes sèches, par exemple. On fait également appel à un brasseur artisanal du coin pour la buvette.
Le festival prend un peu plus d’ampleur chaque année. Tu n’as pas peur qu’un jour il devienne trop gros et que ces modes de financement ne suffisent plus ?
Pierre Gautiez : Comme je le disais plus tôt, on ne cherche pas à avoir de grosses têtes d’affiche. Du coup, on a un public fait de connaisseurs qui viennent tout spécialement pour voir certains groupes, mais aussi de beaucoup de gens du coin qui ne connaissent aucun des groupes de la programmation et qui viennent par pure curiosité. Je pense qu’en gardant ce genre de programmation, le festival gardera une taille raisonnable.
Et comment se passe la cohabitation entre habitants de Bourlon, curieux, et festivaliers ?
Pierre Gautiez : Toujours bien. En fait, les habitants de Bourlon font partie à part entière de notre public.
A combien estimes-tu le nombre de personne qui viendra cette année ?
Pierre Gautiez : Je pense qu’on aura près de 3000 personnes cette année sur les deux journées de festival.
D’ailleurs, pourquoi avoir choisi de faire ce festival un vendredi et un samedi, plutôt qu’un samedi et dimanche ?
Pierre Gautiez : On ne l’a pas vraiment choisi. C’est ce qui nous paraissait le mieux et le plus logique. Le festival se déroule en plein milieu du village donc pour le bien de tous, il vaut mieux que le festival se termine le samedi soir pour que les gens qui travaillent le lundi matin puissent dormir tranquillement le dimanche soir.
L’année prochaine sera les dix ans du Rock in Bourlon. Est-ce que vous avez prévu quelque chose de spécial à cette occasion ?
Pierre Gautiez : Oui, il y aura sûrement quelque chose de spécial. On a des idées, mais pour le moment rien de défini. Je ne saurai pas te dire quoi.