Deux ans après un premier album sorti de nulle part, Brutus est de retour avec son successeur qui en plus de porter un nom énigmatique, Nest, nous gratifie d'une pochette qui l'est tout autant. Si on touchait de près la perfection pour un premier album avec Burst, qu'est-ce qu'il en ressort pour la seconde offrande du trio flamand ? On vous propose de plonger ensemble dans la musique si singulière de Brutus pour parler d'un potentiel album de l'année !
Ayant frappé un grand coup avec son premier album très proche de la perfection, chose ardue et rarement atteinte pour une toute première œuvre longue, l’excitation était à son comble avant de lancer il y a quelque mois l’écoute du premier single "War". Un morceau qui commence très doucement avec une mélodie de guitare et la voix de Stefanie Mannaerts (chant/baterie) pendant la moitié du titre avant de partir vers le son que l’on connait au groupe grâce à un pont instrumental dantesque ! A la fois post-hardcore, post-rock ou tout simplement rock, la musique de Brutus possède une aura supplémentaire qui différencie le groupe du reste de la meute et Nest n’en est exempt.
L’album s’ouvre sur "Fire", un titre aux paroles simples mais diablement efficaces qui restent en tête dès la première écoute. Essayez d’écouter le morceau et de ne pas avoir à l'esprit tout le reste de votre journée le « Fire, burn them all », c’est quasiment impossible. Quelle entrée en matière de la part du trio qui réussit d’emblée à nous emmener à nouveau dans son univers riche et complexe.
Hormis "War", Nest avait eu le droit à deux autres singles que sont "Cemetery" et "Django". Et ça tombe bien car ce sont les deux titres qui suivent. Après un titre au refrain ultra efficace come "Fire", "Django "nous ramène un peu dans ce qui fait la force principale du groupe, celle de baser son refrain sur les vocalises de sa chanteuse et non sur des paroles. Loin d’être une facilité, ce gimmick est un moyen pour Brutus de créer un moment marquant qui s’inscrit tout simplement dans une patte artistique. "Cemetery" de son côté joue la carte de l’agressivité frontale tant sur le plan du chant que des paroles que l’on suppose parler d’une déception amicale.
Nest peut se diviser en deux catégories, les morceaux dont la batterie est l’élément central du mix ("Django") et ceux dont se sont les riffs de Stijn Vanhoegaerden qui sont le point central ("Blind" ou "Distance"). Il ne faut pas s’attendre à une batterie très technique de la part de Brutus et en même temps ce n’est sûrement pas l’effet recherché. N’oublions pas que la musicienne joue sur les deux fronts et qu’il faut penser au live où elle doit jouer et chanter en même temps !
La recette n’a pas changé par rapport à Burst si ce n'est que le groupe a réussi à gommer les petites imperfections de son premier album notamment en termes de qualité de production. Enregistré à Vancouver en septembre dernier, Nest sonne terriblement organique comme si le groupe avait joué dans la même pièce et enregistré en une seule prise. C'est notamment flagrant sur l'étonnant "Space" pour lequel le tambourin remplace complètement la batterie pour une ambiance si intimiste qu'on se croirait assis au coin du feu pendant que le groupe nous joue sa douce musique.
Nest se clôt avec la cinquième partie du titre "Horde" qui après une intro lourde nous balade dans diverses ambiances avant que "Sugar Dragon" ne vienne clore les débats avec sa très longue introduction et sa fin lancinante à souhait. Un voyage initiatique en deux actes en quelque sorte.
Brutus réalise un coup de maître avec ce deuxième album qui prend tout son sens en live. D'ailleurs, on ne peut que vous conseiller de foncer sur la Warzone lors du dimanche du Hellfest afin de vous en prendre plein les mirettes. Une seule chose pour conclure, vivement la suite !
Tracklist
1. Fire 03:49
2. Django 03:06
3. Cemetery 03:55
4. Techno 03:35
5. Carry 03:01
6. War 04:39
7. Blind 02:22
8. Distance 03:06
9. Space 02:46
10. Horde V 04:04
11. Sugar Dragon 07:44
Sorti le 29 mars chez Sargent House