Swallow the Sun (+ Oceans of Slumber & Aeonian Sorrow) au Ferrailleur de Nantes (04.05.2019)

Cela faisait un certain temps que Swallow the Sun n’avait pas tourné en Europe et la sortie d’un nouvel album était l’occasion pour les Finlandais de venir le défendre. Nantes et Lyon étaient au programme en France et c’est dans la ville des ducs de Bretagne que nous nous sommes rendus pour vous faire vivre ce moment de mélancolie. Pour l’occasion, Oceans of Slumber et Aeonian Sorrow se rajoutaient à l’affiche dans un Ferrailleur plutôt bien rempli.

Aeonian Sorrow

Il y a déjà un peu de monde pour accueillir le funeral doom d’Aeonian Sorrow. Dans la droite lignée d’autres groupes finlandais comme Shape of Despair, la technicité est réduite au minimum au profit de la mélancolie, avec des riffs de guitares simples et répétitifs et une batterie faisant le strict nécessaire. Au chant, Ville Rutanen se charge du growl tandis que la chanteuse grecque Gogo Melone s’occupe du chant clair. Le tout est plutôt bien mixé et pas trop mal réalisé, assez pour que le public Nantais se prenne au jeu et réserve un accueil correct au groupe.

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Malgré tout, une gêne s’installe car l’attitude sur scène est bizarrement à l’opposé de la musique jouée. Les guitaristes sont très expressifs dans leur jeu de scène et le chanteur harrangue la foule à coups de discours sur le metal et de poings levés. On ne dit pas que les musiciens de funeral doom doivent forcément être renfrognés lorsqu’ils jouent mais l’ambiance du set en devient du coup un peu étrange, difficile de s’immerger totalement.

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La seule qui conserve plus ou moins sa sobriété est donc la chanteuse Gogo, à l’aise dans son chant même si elle peine parfois à se faire entendre au milieu des samples qui inondent pas mal de morceaux, en l’absence d’un clavier et d’un bassiste live. Dans l’ensemble, le set n’est pas parfait mais le groupe est encore jeune puisqu’il a été formé en 2015 et a à peine un album sous le bras. Les défauts sont donc excusables et nul doute qu’Aeonian Sorrow aura marqué quelques points ce soir pour les amateurs de funeral doom.

Oceans of Slumber

Le deuxième groupe sur l’affiche est déjà plus expérimenté et certains ont déjà eu l’occasion de les voir sur la route avec Enslaved et Ne Obliviscaris. On a ici affaire à du prog dont l’originalité réside dans le chant, la chanteuse Cammie Gilbert apportant une voix quasi soul à l’ensemble. Les Américains connaissent leur affaire sur le bout des doigts et sont carrés sur scène. Malheureusement, le son infâme va leur faire perdre une bonne partie de l’attention du public. Pendant la grande majorité du set, les guitares, la basse et le clavier sont noyés sous le son de la batterie de Dobber Beverly (par ailleurs ancien d’Insect Warfare).

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Les parties de guitare semblent être très intéressantes mais impossible de véritablement les entendre, on finit donc par s’ennuyer un peu devant le set d’Oceans of Slumber. Les compositions s’enchaînent mais ne parviennent pas à enthousiasmer le public, pourtant toujours présent en nombre.
Là où l’on s’étonnait de l’attitude très avenante d’Aeonian Sorrow, c’est l’inverse qui se produit pour Oceans of Slumber. Les chansons se prêtent davantage à la communication avec la foule mais le groupe reste distant, ne communiquant qu’en toute fin de set.

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Le concert de ce soir aura donc eu un peu de mal à convaincre et après 45 minutes, les Américains quittent la scène. Sans doute à réécouter en studio pour se faire une meilleure idée de leur potentiel.

Swallow the Sun

Ce set de Swallow the Sun revet plusieurs aspects particuliers, le premier étant déjà le retour de Juha Raivio sur scène, après des années de deuil éprouvantes. La salle est désormais bien pleine et les Finlandais démarrent avec l’éponyme de leur nouvel album, occasion de constater que le son est heureusement bien meilleur que pour le groupe précédent.

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Le line-up a été bien chamboulé ces derniers temps mais la froideur et la mélancolie de la musique est toujours aussi impressionnante. Mikko Kotamäki chante toujours aussi bien mais à faible volume et sa voix a du mal à se faire entendre au milieu de tous les instruments. Il est désormais épaulé par Jaani Peuhu, en charge du clavier mais qui apporte aussi une nuance vocale bienvenue.

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Quatre titres du nouvel album sont joués et passent diablement bien le cap de la scène. Les plus directs comme “Stone Wings” ou “Firelights” sont privilégiés et les plus expérimentaux passent ainsi à la trappe. Dommage, mais les nouveaux éléments comme la guitare à sept cordes s’intègrent à la perfection au set déjà rodé de Swallow the Sun même si les Finlandais n’enchaînent plus les tournées comme avant. En plus de ça, New Moon fête ses dix ans dans la discrétion la plus totale mais l’anniversaire est quand même célébré avec “These Woods Breathe Evil” et “New Moon”, au riff simple mais toujours aussi efficace en live.

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Mikko est comme souvent très réservé dans son jeu de scène, ne s’autorisant que le minimum d’interaction avec le public. Ce n’est pas le cas des autres membres puisque Matti à la basse se charge de faire participer les spectateurs dans la limite du raisonnable (on reste à un concert de doom). Pas de grands discours donc, mais des titres qui s’enchaînent et une vraie satisfaction de revoir l’un des groupes les plus influents de la scène finlandaise devant nous après tant d’années.

La petite déception de la setlist est finalement de n’avoir qu’un titre sur les 21 de Songs From the North. Le groupe semble être passé à autre chose et remonte plus loin dans son catalogue pour satisfaire ses fans les plus anciens, notamment avec le long “Emerald Forest and the Blackbird” en rappel ou “Cathedral Walls”, balade ou la voix samplée d’Anette Olzon retentit.

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Après 1h15 de set, c’est comme d’habitude “Swallow” qui termine le concert. On en aurait bien repris un titre de plus (de Songs From the North tant qu’à faire), mais ne boudons pas notre plaisir d’avoir de nouveaux droit à des concerts de Swallow the Sun en France. Les Finlandais n’ont pas d’équivalent dans leur créneau de doom mélancolique à souhait et on espère pouvoir profiter de leurs tristes mélodies en live plus souvent.

Setlist:
When a Shadow Is Forced Into the Light
Lost & Catatonic
Firelights
Cathedral Walls
New Moon
Upon the Water
Stone Wings
These Woods Breathe Evil

Emerald Forest and the Blackbird
Swallow (Horror Pt. 1)

Photos : Clara Griot 2019
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