On ne va pas se mentir, si la plupart des metalhead connaissent aujourd'hui Diamond Head, c'est en grande partie grâce à Metallica. En effet, tout au long de leur carrière, les Four Hoursemen ont grandement contribué à faire (re)découvrir le combo de Brian Tatler en reprenant un grand nombre de titres de Lightning to the Nations, allant jusqu'à jammer avec ce dernier au Sonisphere français en 2011. Pourtant, depuis le départ de Sean Harris, chanteur historique du groupe, et de son successeur Nick Tart, Diamond Head ne s'est pas reposé sur son glorieux passé : le groupe a sorti l'excellent album éponyme en 2016 et a recruté le très bon vocaliste Rasmus Bom Andersen. The Coffin Train reste dans la même veine que Diamond Head, à savoir un excellent album de heavy / hard, particulèrement efficace.
Il faut dire qu'avec un titre d'ouverture tel que "Belly of the Beast", on reste en terrain connu. Le morceau rappelle un certain "Helpless" de par son intro speed / heavy typique de la NWOBHM et le riffing de Brian Tatler qui en impose. Rasmus est le grand gagnant de ce premier morceau, avec un chant puissant, aigu, maîtrisé et résolument rock et groovy. Le Danois ne se contente pas de singer ses prédécesseurs ni de copier les grands noms du heavy, mais possède sa propre signature vocale, ce qui n'est clairement pas donné à tout le monde à 34 ans !
"The Messenger" et le titre éponyme, "The Coffin Train", sont du même acabit, le second étant même renforcé par une excellente ligne de basse signée Dean Ashton, nouveau venu au sein du combo britannique. Ce qui frappe à l'écoute de l'ensemble des titres, c'est le niveau de composition proposé par Tatler. Chaque titre est un morceau fort et semble taillé pour le live. En cela, l'album ne dépareille pas de Lightning to the Nations dont chaque titre est un single potentiel.
Qui plus est, le quintette a l'intelligence de varier le propos au sein de son nouvel album en proposant une tracklist variée. The Coffin Train lorgne avec le heavy sabbathien en ce qui concerne les riffs, avec un final taillé pour le live, quand "Shades of Black" évoque une tonalité plus mélancolique avec un pont à la basse et une ligne mélodique qui s'insèrent dans le cerveau de l'auditeur pour ne plus en ressortir. "The Sleeper" lorgne quant à lui du côté du symphonique avec une introduction qui fera songer au "Glass Prison" de Dream Theater et des arrangements qui apportent énormément de profondeur à l'ensemble. Et "The Phoenix" démarre comme une ballade avant de prendre tout le monde à revers avec une cavalcade de basse et de guitare à la Saxon bien amenée.
Seuls "Until We Burn", également ponctué d'arrangements symphoniques discrets, et "Serrated Love", pourtant conclu par une très belle outro à la guitare acoustique, sont un peu en deçà des autres titres, mais on n'en tiendra pas rigueur à Brian Tatler car ces morceaux restent tout de même bien écrits.
Avec ces neuf titres (et un interlude), Diamond Head frappe fort et se hisse à la hauteur de son opus de 2016, également d'une qualité indéniable, prouvant que le groupe ne doit pas être restreint à son passé. Depuis l'arrivée de Rasmus Bon Andersen, Diamond Head renait de ses cendres, tel le phénix évoqué dans la neuvième piste, le vocaliste portant l'album avec sa voix chaude, faisant parfois songer au David Coverdale de la grande époque. Les thèmes et les lead de Tatler font également de chaque titre un grand morceau (l'intro de "Death by Design" n'aurait pas dépareillée sur un album de Maiden) tout en gardant la signature riffesque qui a fait la renomée des Britanniques.
The Coffin Train est un excellent opus, efficace et varié, qu'il nous tarde de découvrir en live, notamment au Hellfest prochain où le groupe se produira pour la première fois. Le train est en marche, attention au départ !
Note : 8,5/10
Tracklist
1 Belly Of The Beast
2 The Messenger
3 The Coffin Train
4 Shades Of Black
5 The Sleeper (Prelude)
6 The Sleeper
7 Death By Design
8 Serrated Love
9 The Phoenix
10 Until We Burn
Déjà disponible chez Silver Lining Music
Photos live : © Watchmaker 2018
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