Entretien avec Split Brain

A l’occasion de la sortie de son tout premier album, Discours Idylliques, nous avons eu l’occasion de nous entretenir avec Split Brain, groupe de death metal mélodique.

LGR : Bonjour les garçons, on aimerait d’abord commencer par vous demander qui est Split Brain ?

Aco : On va commencer par se présenter alors !

Rémi : Alors moi je suis le chanteur du groupe.

Aco : Batteur pour ma part.

Nico : Je suis l’un des deux guitaristes.

Fred : Et moi le second ! J’introduis également Damien qui n’est pas là aujourd’hui et qui est le bassiste du groupe.

Aco : L’histoire a commencé dans un collège de l’Oise où Nico et moi sommes devenus copains et nous sommes dit qu’on avait envie de faire de la musique ensemble. Cela fait maintenant quasiment vingt ans et pendant toutes ces péripéties nous avons recruté Rémi en 2006.

Nico : On est devenu potes avec Rémi puis il est venu chanter avec nous.

Aco : Par la suite Fred est venu se greffer au groupe en 2011 avec à l’époque un bassiste du nom de Christophe qui nous a quittés en 2017. Ce qui fait que Damien nous a rejoint en 2018 et on a donc maintenant une formation stable. Pendant toutes ces années en 2009 on a sorti un EP du nom d’Indécis, en 2012 notre EP Unstatic, en 2013 Orpheline et en 2019 nous sortons notre tout premier album Discours Idylliques, voila où nous en sommes.

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Parlons de ce nouvel album, Discours Idylliques, sur lequel Rémi chante en français tout du long et on aimerait savoir ce qui vous a donné l’envie d’écrire en français ?

Aco : Alors ça c’est la question pour Rémi !

Rémi : Il y a deux choses et je vais commencer par le moins marrant. Dès le début du groupe il y avait un mélange d’anglais et de français et nous avons eu des retours sur mon chant anglais avec mon accent très « franchouillard ». C’est l’une des premières choses qui a fait que nous sommes plutôt partis sur le français. Ce qui nous a par la suite encore plus convaincus c’est tout simplement la compréhension des textes. On a un public francophone et j’adore le fait de me dire que les gens peuvent comprendre ce que j’écris, donc le français est carrément approprié. Rajoutons le fait qu’il n’y a pas beaucoup de groupe de metal qui chantent en français, ce qui en fait donc une particularité pour Split Brain.

Aco : Cette particularité est la bienvenue.

Rémi : Oui elle est la bienvenue, le français sonne différemment de l’anglais notamment dans le metal car cela ne se chante pas de la même manière et avec le recul on préfère le français pour notre groupe.

Vous sortez donc votre tout premier album, comment s’est passé l’enregistrement et comment décrivez-vous cet opus ?

Fred : L’enregistrement a été fait sur cinq jours, et particularité par rapport à beaucoup de groupes, on l’a enregistré en live. Neuf chansons en cinq jours, donc c’était un peu restreint surtout que quatre mois avant d’aller en studio nous n’avions pas vraiment de morceaux finalisés et prêts, c’était un challenge. Nous nous sommes tout de même tenus à la date d’entrée en studio, on a bossé comme des fous sachant que le travail c’était non seulement de composer mais répéter les morceaux en plus afin de pouvoir assurer l’enregistrement en live dans le studio. On y a mis toute notre énergie.

Et le challenge est réussi.

Fred : Et le challenge est réussi en effet et on espère que ça va plaire. Parallèlement on a interpelé BATT pour tout ce qui est graphisme et visuel et il a également dû travailler dans l’urgence.

Aco : Et il a très bien travaillé !

Fred : Oui il a très bien géré.

Rémi : Et petite autre particularité en studio c’est qu’Arnaud du Studio 180 a enregistré toutes les parties rythmiques sur bande donc en analogique.

Fred : Comme dans les années 80 et ça c’est plutôt sympa.

Aco : Mais il n’y a pas que les rythmiques qui ont été enregistrées sur bande, tout l’a été.

Nico : Ah non il n’y a que les rythmiques qui l’ont été. C’est un son qui sortira plutôt brut, c'est le son qu’on aura en live. Donc si tu viens nous voir en live, le son aura le même traitement qu’il y a sur l’album et ça ça nous plait beaucoup.

Vous avez plus ou moins tâté le terrain, on aimerait parler de votre univers graphique plutôt unique. Vous avez travaillé avec BATT ?

Rémi : On travaille avec BATT depuis notre EP Orpheline et il avait travaillé également sur la ré-édition de cet EP pour lequel on a refait un visuel. Lorsque l’on a su qu’on allait faire un album, on s’est dit que l’on voulait continuer avec lui. D’une part car on aime vraiment son travail et d’autre part car on voulait une continuité graphique, commencer à raconter l’histoire d’Orpheline, notre EP précédent. Et donc cela s’est fait avec lui d’une manière plutôt naturelle.

Nico : C’est clair, on ne se voyait pas travailler avec quelqu’un d’autre que lui.

Rémi : Pour le visuel de l’artwork, on a pas mal discuté du thème des paroles, des quelques idées vers lesquelles l’on souhaitait se diriger puis il a eu carte blanche.

Pourquoi avoir choisi le titre Discours Idylliques ?

Rémi : Le titre de l’album ? (ndrl : Discours Idyllique est également le titre d’une chanson).

Aco : C’est aussi une question pour toi ça !

Rémi : Ah bon c’est moi ?

(Rire général)

Rémi : Au début du projet, l’album se nommait "Urgence" car on le trouvait approprié à la situation.

Fred : Ce n’est pas un nom qui nous plaisait mais cela correspondait plutôt bien à la situation, on avait un album à composer en urgence donc on s’est dit que l’on avait qu'à l’appeler "Urgence".

Rémi : Puis j’ai avancé dans l’écriture et la composition de l’album avec les titres de chansons, à la fin on avait nos dix morceaux mais pas de nom concret d’album. Et Damien nous a dit que "Discours Idylliques" était génial comme titre, que c’était parlant. On était moyennement chaud au début car Split Brain a toujours aimé ne pas avoir un nom d’album qui est un nom de chanson. On a trouvé la subtilité…

Aco : L’esquive je dirais !

Rémi : La roulade, si je puis dire, qui nous va très bien, a été de nommer notre album Discours Idylliques, au pluriel, pour les dix chansons qui sont des discours différents et "Discours Idyllique", la chanson, est au singulier.

C’est plus ou moins malin.

Aco : On est plus ou moins intelligents.

(Rire général)

Parlons de votre morceau "Patience Latente", un morceau instrumental, vous avez voulu créer quelque chose en particulier ?

Nico : Quelque chose en particulier, je dirais que non. Ce morceau est vieux, ça fait longtemps que je l’ai écrit et j’ai toujours voulu l’enregistrer. Dans le groupe on a la tradition de toujours inclure un morceau instrumental à l’acoustique ou un morceau calme. "Patience Latente" s’y prêtait complètement.

Rémi : Tu l’avais tout de même pas mal retravaillé.

Nico : Oui il y a eu un peu de changement.

Fred : C’est tout de même un morceau que tu as composé il y a plusieurs années.

Nico : Ça fait environ dix ans que je l’ai composé et ça me démangeait de l’enregistrer.

Aco : Le pauvre ne trouvait pas de support.

(rire

Fred : Et là le morceau colle bien à l’album.

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Votre chanson favorite sur l’album ?

Aco :  Je pense que si l’on devait se mettre tous d’accord sur un titre, ça serait "Discours Idyllique" et c’est l’une des raisons pour lesquelles on l’a choisi en single. C’est le morceau le plus fédérateur.

Rémi : C’est un morceau qui cristallise pas mal l’album dans sa globalité. Maintenant, en dehors de ce titre je pense que si je cite un titre aujourd’hui, je vais en citer un autre le lendemain. Aujourd’hui je dirais "Machine Infaillible" car j’adore le morceau et si l’on m’avait dit il y a un an ou deux "tu vas enregistrer ce morceau-là" , j’aurais répondu : "je ne crois pas nan". Je suis très fier de ce que j’ai pu faire sur ce titre.

Fred : J’adore ce morceau également donc je rejoins Rémi à ce niveau-là.

Nico : Je partirai sur "Violence Gratuite".

Aco : Moi aussi !

Nico : Sur cette chanson, ce n’est pas un tempo habituel et on aime bien ce genre de détail avec Aco.

Aco : Moi ça me rappelle les nuits que l’on passait à bosser jusqu’à quatre heures du matin. C’était une super ambiance et ça m’a remémoré ces années et c’était cool.

Beau souvenir ! Et pour Damien qui n’est pas là, vous avez une idée ?

Aco : Damien ça va être "La valeur d’un Homme" car il est un gros amateur de thrash metal.

Fred : C’est lui le plus jeune du groupe et bizarrement, et je précise entre guillemets, c’est lui qui écoute les groupes les plus anciens et ça nous va très bien.

Aco : Il y a son riff préféré dans cette chanson !

Nico : Et il y a deux solos sur l’album et les deux solos sont sur cette chanson-là et c’est son idée.

Fred : Son idée imposée tu veux dire ! On n’est pas des solistes de ouf et il nous a dit (ndlr: aux deux guitaristes) : "Les gars vous faites quoi là, vous allez nous pondre quelques petits solos". On s’est donc dit "soyons fous" et on a mis des solos.

Vous avez donc sorti un clip lyrics pour « Discours Idyllique » et l’univers graphique est dans la continuité de votre artwork.

Aco : Oui, BATT nous a fait encore une fois tous les dessins et tout ce qui est en lien avec la partie graphique. Tout ce qui est animation, montage et lyrics a été fait par l’un de nos amis du nom d’Elie Villain. Les deux ont fait un boulot monstre en un temps record.

Sans forcément vous comparer,  quelles sont vos influences ?

Rémi : On est globalement influencés par la scène du death mélodique suédoise.

Aco : C’est la base du groupe.

Rémi : C’est le tronc commun musical du groupe en passant par In Flames ou Soilwork.

Fred : On écoute tout de même de tout plus ou moins. J’écoute du black metal par exemple.

Nico : Ca va de  Megadeth  à Dimmu Borgir ou même à du prog. 

Aco : Après on écoute de tout niveau influence et si l’on veut mettre un passage de jazz on le met. On n’a pas de limites, on ne se met pas dans une case car ce serait dommage de se mettre des  restrictions.

Question peut-être difficile, mais où est-ce que vous vous voyez dans cinq ans en tant que groupe ?

Rémi : Je nous vois déjà toujours ensemble. On a une composition qui fonctionne très bien et on est tous sur la même longueur d’ondes. On a la même envie d’aller de l’avant.

Fred : Ces derniers mois on a vécu beaucoup de temps ensemble au détriment de nos vies de famille ou de notre travail. Je pense donc que forcément on n’a jamais été autant soudés que ces derniers mois. J’espère que ça se ressentira sur l’album.

Rémi : Dans cinq ans je nous vois bien aire des premières parties de groupe que l’on peut idolâtrer aujourd’hui.

Un pays dans lequel vous souhaiteriez jouer un jour ?

Rémi : On a jamais joué hors de la France.

Fred : On pourrait jouer au Groenland nan ?

(rire)

Rémi : Dans nos fantasmes, on aimerait beaucoup jouer au Japon. Il y a beaucoup de groupes français qui le font. Ça me parait assez improbable mais sinon pourquoi pas jouer dans les pays frontaliers de la France.

Pour notre dernière question, on aimerait savoir si vous avez quelque chose à dire aux lecteurs de La Grosse Radio ?

Rémi : Déjà merci d’avoir lu l’interview jusqu’au bout (rire). Je leur demanderai d’être curieux, d’aller écouter l’album et de voir si au final, tout ce que l’on a essayé de retranscrire et de donner dans cet album, ils peuvent  le capter.

Fred : Et continuez à écouter La Grosse Radio, c’est bien ce que vous faites, je suis fan.

Nico : Puis supportez la scène locale, les petits groupes qui essaient de faire vivre la musique.

Aco : Oui clairement, bougez votre cul et allez en concert, c’est peut-être plus important que d’écouter la radio.

Photos: Sana Bsh
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