Rencontre avec Hangman’s Chair


17 mai 2019, après leur set en première partie de Samael , rendez-vous dans le tour bus garé devant le bateau de Petit Bain à Paris pour un entretien exclusif avec trois membres de Hangman's Chair. Julien (guitare), Mehdi (batterie) et Cédric (chant, guitare) se sont confiés à La Grosse Radio sur leurs ambitions, leurs projets, leur singularité et leur parcours. Rencontre avec un groupe résolument tourné vers l'avenir.

La Grosse Radio : Vous venez de descendre de scène et Samael va commencer à jouer. Une soirée bien éclectique, car vous êtes deux groupes très différents...

Mehdi : Oui, on avait un peu peur de ça, enfin sans avoir vraiment très peur, mais en appréhendant un peu... et au final, on est un peu en mode « conquête », tu vois : à chaque date, le public de Samael n'est a priori pas trop ouvert sur notre truc, mais finalement, avec notre set, au bout de trois ou quatre morceaux, ils rentrent dedans ! On a réussi à accrocher pas mal de gens, et ça c'est vraiment très positif.

LGR : Il y a aussi votre côté un peu gothique qui correspond à leur image.

Mehdi : Exactement. Sur le papier, on peut se dire que cette association Samael / Hangman's Chair est bizarre. Mais au final, ça reste assez cohérent. Et en plus ils sont hyper sympas, on a vraiment un super contact avec eux. Vraiment, on est très contents de cette tournée.

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LGR : Encore une fois j'ai observé que les gens vivent vraiment votre set à fond. Alors, bien sûr, ils ne sautent pas dans tous les sens, mais beaucoup bougent la tête, ferment les yeux. Et votre attitude à vous est un peu identique, très intense. C'est parce que vous êtes concentrés, ou pour mettre une sorte d'ambiance, comme un jeu de scène volontairement solennel ?

Mehdi : Oui, je vois ce que tu veux dire. Je pense qu'il y a deux choses qui comptent : d'abord le contact avec le public. On a besoin de cet échange pour vraiment exprimer notre set. Et là, comme on n'est qu'un support band, on a besoin, nous aussi, de nous mettre dedans très vite. D'habitude, on joue entre 1h et 1h20, et là on arrive à établir une espèce d'atmosphère, de communion avec les gens. Mais là, en quarante minutes, on déballe un peu le « all in », il faut qu'on soit dedans tout de suite. On y est bien arrivés, sur cette tournée, et puis il faut dire qu'on prend un rythme. On aime avant tout défendre nos morceaux, défendre notre album Banlieue Triste, et sur cette tournée ce n'est pas notre public habituel, tu vois, et même si ce soir [ pour la date parisienne, ndlr ] c'est un peu particulier parce que c'est chez nous et il y a des gens qui sont venus pour nous, on arrive en quarante minutes à mettre en place cette atmosphère et c'est important pour nous de nous sentir en  communion avec les gens du public.

LGR : Est-ce que cette grosse tournée européenne Samael, ça marque un pas pour vous, dans une dynamique d'évolution pour le groupe ?

Mehdi : Absolument. Déjà, rien qu'au niveau des conditions : on n'a jamais tourné dans des conditions pareilles. Rien qu'au niveau technique, logistique, c'est un « step », tu vois, il y a un truc en plus qu'on ne faisait pas avant. On a quand même pas mal tourné cette année, et donc je pense que le pas en avant, il s'est enclenché dès la sortie de Banlieue Triste, où on a fait directement plus de dix dates, et ça c'était nouveau, on n'avait jamais joué autant pour la sortie d'un album. Et là, on est ravis de la tournure que ça prend. Bien sûr, une tournée européenne en première partie, dans ces super conditions, c'est un peu un rêve de gosse ! On a toujours voulu tourner dans des conditions comme ça. C'est un autre degré de fatigue, c'est … intense, mais c'est vraiment agréable.

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LGR : Si on regarde les groupes que vous côtoyez en festivals, avec lesquels vous partagez les affiches, on voit que ça part plus à l'international. Ça correspond à ce que vous visez, l'international ?

Mehdi : C'est ça. On essaie de développer l'international depuis cet album. On a des moyens de le faire, avec des structures qui sont attachées, avec déjà le label Spinefarm qui est un label étranger, qui s'est occupé de la sortie de Banlieue Triste pour le monde en septembre 2018. Tout ça nous a fait un « push up ». De toute façon, c'est l'ambition, le projet de tout groupe d'arriver à s'exporter. On a beaucoup tourné en France avec Banlieue Triste, et avec l'album précédent également (This Is Not Supposed To Be Positive), mais là, avec cette signature étrangère, pour le monde, il y a quelque chose en plus, il y a d'autres attentes, que ce soit de notre part, des labels, des medias, ou du public.

Julien : C'est vraiment depuis qu'on est chez Spinefarm. Avec Music Fear Satan, on a beaucoup fait la France, et on y a tourné un maximum, à notre niveau bien sûr. Maintenant, avec Spinefarm, on nous fait découvrir en plus de nombreux territoires, comme l'Allemagne et l'Angleterre qui sont des lieux incontournables, des pôles au niveau musical. Ces endroits sont très importants pour nous, et là-bas, on est complètement inconnus. Ce serait de gros territoires à faire pour nous. Ça nous tient à cœur.

Mehdi : La démarche est naturelle. Le truc arrive assez naturellement depuis nos deux derniers albums et surtout avec Banlieue Triste où les choses pour nous ont pris, ça se structure, les gens ont confiance en ce qu'on fait, et nous on a confiance en ces gens-là. Il y a des opportunités qu'on n'a jamais eues auparavant.

LGR : Alors en plus de cette tournée, vous êtes passés en studio il y a quelques semaines, parlez-nous de cet EP à venir d'Hangman's Chair.

Mehdi : On projette de sortir cet EP cet été. Cet été, on part aux Etats-Unis pour la première fois, et on a décidé avec le label de faire cet EP pour avoir de la nouvelle matière à présenter à cette occasion. Quand on avait enregistré Banlieue Triste, il nous restait deux morceaux dans notre petit sac, qu'on n'avait pas sortis. On les a travaillés, on les a remixés, on a rajouté des guitares. En plus, on a remixé deux morceaux de l'album. Ça fait donc deux inédits et deux remixes sur cet EP.

Cédric : Et surtout on a rajouté le chant sur les deux morceaux inédits. À l'époque, ce n'était que des instrumentaux, on les avait laissés un peu de côté. Il fallait y rajouter la voix.

Julien : C'était vraiment des morceaux qu'on n'avait pas eu le temps de finir, mais on savait qu'on allait y revenir. Jusque là, on a toujours sorti un split entre chaque album, pour toujours avoir un peu d'actualité, et pour ça on utilise des petits restes, des faces B de l'album. C'est ce qu'on faisait d'habitude, les splits : on trouve un autre groupe et on sort ça ensemble. Mais là on s'est dit que comme on fait des remixes il fallait que ce ne soit que nous. C'est notre premier EP de quatre titres.

Mehdi : Moi j'ai toujours aimé l'idée du split avec un autre groupe. Ça correspond bien à notre background hardcore, punk, où il y a toujours eu cette sorte de partage de faces, et on aime l'objet avant tout. L'idée, c'est bien sûr d'avoir de nouveaux sons et morceaux qui sortent entre les albums, et là avec ces remixes on s'est dit que ce serait mieux de sortir ça sous forme d'EP. Un format inédit pour nous, et ça va être bien pour les Etats-Unis cet été.

Julien : Et surtout, ça nous a permis de plus expérimenter que sur un album. Tu ne l'as pas encore écouté, mais il y a des trucs plus pointus que ce qu'on fait d'habitude, qui en changent complètement la direction. Ce genre de choses, tu peux te le permettre sur un EP. Nous, ça nous fait du bien. Par exemple, on a fait un truc goth, enfin encore plus goth que ce qu'on fait d'habitude, avec des machines, et ça nous met un peu dans l'air du temps.

Mehdi : On explore. Ce genre de format le permet vraiment. Nous, quand on est en studio, on arrive avec un panel de morceaux, on les enregistre tous, et après on voit quels morceaux vont ensemble. On cherche à créer une unité, une entité du premier au dixième morceau, avec une histoire à raconter. Et il y a des morceaux qui restent de côté. Insérer ces remixes ou ces pistes dans un album, c'est pas possible pour nous.On raconte une histoire de A à Z dans un album.

LGR : Alors avoir ces pistes "à part", ça serait comme des bonus. Mais vos albums ne s'y prêtent pas.

Mehdi : Pour nous, envisager des bonus dans un album, c'est compliqué. On aime avoir quelque chose à dire du début à la fin. Du coup c'est ce format, l'EP, qui nous aide à faire cette exploration.

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LGR : Cet EP, ça ressemble aussi à une façon d'aller de l'avant, d'évoluer vers la suite, peut-être déjà l'après Banlieue Triste ? Cette tournée 2019 s'intitule "Banlieue Triste – Part III", ça sent la fin, déjà ?

Mehdi : Non, il y a la "Part III" en ce moment, mais on compte annoncer une "Part IV" l'air de rien, jusqu'à l'an prochain. Après, je ne te cache pas qu'on a aussi envie de revenir dans notre cave, de se retrouver, nous, à composer, pour le futur album.

Cédric : De toute façon, on a à cœur de garder un certain rythme, pour l'écriture d'albums. C'est une dynamique naturelle, un petit peu.

Mehdi : Oui, et même si on ne se fixe pas de délai précis, on sait qu'on va finir 2019 avec pas mal de dates, peut-être faire des festivals l'an prochain qu'on n'a pas eu l'occasion de faire cette année, mais c'est tout. Il y aura juste quelques dates par-ci par-là.

LGR : On comprend qu'après deux ans à tourner activement vous ayez besoin d'un certain équilibre et de changer de rythme. Pour vous poser un peu ?

Mehdi : Euh alors se poser, pas vraiment ! Quand on n'est pas en tournée, on a nos vies, on travaille,  eh oui, car on a un autre boulot à côté. On a besoin de tout ça, d'avoir nos vies, d'être avec nos familles, pour que Hangman's Chair puisse continuer d'être notre passion, pour qu'on garde la flamme allumée. On est un peu dans Koh Lanta, là ! [Rires] Mais si ça devient abusif, que ça commence à nous prendre la tête, là ça ne va pas. L'intérêt d'une bonne dynamique donne envie, on est dans une belle vague, mais on sait aussi prendre nos distances avec ça et nous remettre en question tout le temps. C'est pour ça aussi qu'on tient, et que le groupe a cette longévité.

LGR : Et au niveau des thématiques, et de l'atmosphère très sombre qui vous caractérise, est-ce que vous envisagez des changements ?

Mehdi : Il y a une couleur Hangman's Chair, et ça, on en pourra pas s'en dépêtrer. Maintenant, impossible de te dire quelle tournure le prochain album va prendre. On le saura aux premières répétitions, aux premières confrontations, aux premiers morceaux, aux premières discussions. Pour chaque album, en fait, on n'a jamais eu envie de faire la même chose.

Cédric : Mine de rien, les thèmes des textes ont un petit peu évolué dans les deux derniers albums par rapport aux précédents. J'ai pu élargir un peu le spectre tout en restant dans cette zone un peu sombre vraiment propre au groupe.

LGR : Est-ce que vous envisagez de continuer d'explorer le côté cinématographique associé avec votre musique ? Je pense à la mise en scène de vos live, avec le sample de George Bataille qui vient achever certains de vos concerts, ou encore vos clips assez travaillés, comme pour "Naïve" récemment, avec l'acteur Nicolas Duvauchelle.

Mehdi : Disons que ça a toujours été une envie, quelque part, cachée. On a envie d'explorer ça. Mais c'est un exercice compliqué, et il faut s'accorder avec quelqu'un qui maîtrise la video. Pour nous, un clip, c'est un objet promotionnel, une espèce de carte de visite, et on a toujours la main sur tout, que ce soit la pochette, les visuels, l'image, la video ou l'atmosphère, album après album. Après, pour envisager une collaboration avec un réalisateur ou quelque chose comme ça, on n'a pas encore eu de contact, ni de discussion là-dessus, mais bien sûr on serait très ouverts à ça.

Julien : On a toujours fait des des pistes instrumentales qui ont un côté visuel, je pense que c'est ça aussi dont tu parles. Pour nous, on voit un album un peu comme un film, avec un début et puis un dénouement, une fin. On essaie de construire notre album comme si c'était un film, et l'instrumental ça sert vraiment à ça. Maintenant, travailler sur un film, je crois que c'est vraiment un autre métier. Ça me semble compliqué. Il faut vraiment trouver le bon feeling, le bon contact avec quelqu'un, et que ça passe, qu'il comprenne notre musique. Et il y a différentes manières de faire : il y en a qui composent en voyant les images du film, d'autres qui composent avant le film,... Pour nous, le plus facile serait qu'un mec kiffe notre musique et qu'il prenne le truc, qu'il travaille l'image par rapport à notre musique.

Mehdi : Moi, en tout cas, c'est quelque chose qui me plairait. On en a  déjà parlé ensemble et j'aimerais bien faire un truc comme ça, de composer sur de l'image, je ne sais pas encore quoi, un court métrage ou autre. C'est quelque chose qui me fascine, ces réalisateurs qui mettent des morceaux dans leurs films pour faire cet habillage très particulier, c'est réfléchi, ça donne envie, tu vois. Il y a une richesse là-dedans qui m'attire. Et il y a des groupes qui font aussi des trucs en live avec de l'image, et ça c'est également très attirant. On a essayé de faire ça à un moment, avec Hope/Dope/Rope [leur troisième opus datant de 2012 ndlr], en live on bossait avec une fille qui nous faisait des visuels. On n'a pas continué, mais c'est vrai que c'était super intéressant.

Julien : C'est vrai, ça marchait bien. Mais ça faisait beaucoup de boulot en plus à chaque fois. C'était un peu compliqué.

LGR : De toute façon, en plus du côté visuel, vous avez clairement ce son très particulier, reconnaissable et vraiment très travaillé qui définit bien la touche Hangman's Chair et cette atmosphère unique.

Mehdi : Je suis ravi que tu le dises. On prend ça comme un compliment, parce que c'est comme ça qu'on compose, c'est comme ça qu'on aime que les gens réceptionnent notre musique et notre vision des choses. On a notre manière de s'exprimer, de composer, nos concepts album après album, et c'est gratifiant d'avoir des retours comme ça.

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LGR : Parlons des textes, qui ont toujours été en anglais. Vous avez déjà envisagé d'écrire des textes en français ?

Cédric : Non, jamais, et c'est très compliqué. Voire impossible !

Julien : Sur une musique comme la nôtre, très lourde, enfin sur du metal, déjà, moi je trouve que ça marche pas. Il y a certaines consonnes qui ne passent pas. Il faut qu'il y ait un truc qui coule, tu vois, et pour ça l'anglais ça passe vraiment bien. Et la plupart des groupes qu'on écoute chantent en anglais. 

Cédric : Moi, de toute façon, je ne me sens pas d'écrire des textes en français. C'est très compliqué, et ça peut vite sembler assez bateau, et on n'a pas envie de ça, tu vois. Ou alors il faut être vraiment dans le truc, mais le risque c'est de tomber facilement dans le « trop », et ça ne rendrait pas bien.

Mehdi : C'est vraiment un truc piège, en plus. (Rires) C'est juste terrain miné. Nous on reste avec l'anglais. Ça n'est pas qu'on se cache derrière l'anglais, non, mais niveau sonorités, c'est juste comme ça que ça sonne bien.

Cédric : Par contre, les titres des morceaux ou d'albums en français, je trouve que ça marche très bien. Mais il faut rester avec ce qui sonne le mieux.

Julien : Oui, il y a des mots qui sonnent mieux en français quand même. Par exemple, si notre album s'était appelé différemment...

Cédric : Si ça avait été « Sad Suburbs », tout de suite, il y aurait eu un gros truc en moins !

Julien : Il n'y aurait pas cette connotation très années 80, ni ce truc un peu Renaud, tu vois. 

LGR : C'est vrai que le mot « banlieue » est déjà assez chargé au niveau culturel, social.

Julien, Mehdi, Cédric : Oui, même à l'international, les gens savent que la banlieue en France c'est autre chose que les « suburbs » à l'américaine. En interview, il y a des étrangers qui nous ont déjà posé la question, certains d'alleurs très inquiets de savoir si on venait des « no-go zones », si dans la rue on cotoyait des gens avec des kalash à la main, des trucs délirants. Des gens très inquiets nous ont demandé comment ça allait en région parisienne, influencés par ce qu'ils voyaient dans les medias. Mais nous, on vient tous du 91 ou du 94, on a toujours vécu en banlieue, on y reste, et on l'aime notre banlieue !

LGR : Gros changement de paysage avec votre actu : Vous jouez à Las Vegas cet été. Là on est loin de la banlieue ! [Rires]

Mehdi : Ah oui, c'est sûr ! C'est la Vice City, le désert. On nous a invités sur ce festival [Psycho Las Vegas le 16 août] et on est super heureux de faire nos premiers pas aux Etats Unis avec ce fest qui a une affiche incroyable. Le jour où on joue, il y a des groupes que j'adore et je suis ravi de partager la journée avec eux. Avec cette affiche, c'est vraiment parfait.

Julien : Ce genre de festival, pour un groupe comme nous, c'est une grosse porte ouverte.

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LGR : Alors pour vous, si on parle de vos ambitions et du futur du groupe, c'est plutôt en tête d'affiche que vous vous voyez, ou dans des festivals de plus en plus gros avec plein d'autres groupes en tête d'affiche ? Ou un peu des deux ?

Mehdi : C'est les deux, en fait. Tu vois, là, on en est à une centaine de dates pour Banlieue Triste, et on a rempli plein de petites salles et de clubs en headliner. On adore faire ça, vraiment. Quant aux festivals, on n'attend que ça d'en faire. On en a fait quelques-uns, mais pas tant que ça, finalement. C'est pour ça qu'en 2020 on va ouvrir les portes sur d'autres festivals européens. Il y a pas mal de choses qui vont se faire, je t'avoue qu'on est ouverts à plein de choses. Le bonheur de faire ce qu'on fait vient bien sûr du fait de partager sur scène et de jouer en live. C'est là où il faut prendre du plaisir, sinon ce n'est pas cohérent. Tu sais, il y a beaucoup de schizophrénie dans ce qu'on fait : on aime bien être entre nous, enfermés dans notre studio, on adore vraiment composer, c'est la phase qu'on préfère avec Julien et Cédric. Mais il y a un moment où il faut partager tout ça. Sinon, ça ne tourne pas rond. Donc, on tourne, et là on est dans un moment pour Hangman's Chair où on n'a jamais autant joué. On a encore une quinzaine ou une vingtaine de dates prévues jusqu'à fin 2019. Il y a d'autres choses qui s'annoncent, et même si on ne peut pas encore t'en parler, on peut te dire qu'il y a des trucs vraiment intéressants. Être « tour support » pour l'instant c'est parfait, ça nous fait une super carte de visite, mais l'objectif c'est de prendre du plaisir, et de ne jamais s'arrêter d'écrire, tourner, écrire, tourner.

LGR : Vous disiez tout à l'heure que le changement de label avait changé beaucoup de choses...

Mehdi : Indéniablement. La tournée avec Samael, déjà, c'est grâce à ça. Cette signature avec Spinefarm a amené énormément de possibilités pour nous.

Julien : Maintenant on sait comment ça marche. Il faut signer avec la bonne personne et plein de portes s'ouvrent ou se débloquent, on va dire.

Mehdi : les choses se passent par contacts succeessifs. C'est une sorte de machine : on a eu un bon contact avec l'agence de booking The Link, puis un attaché de presse, puis une manageuse qui travaille en contact avec Spinefarm, et après la signature avec le label ça a permis d'avoir un agent pour la promo en Europe, on a un agent US pour là-bas, tu vois, tout vient se greffer là-dessus. En tant que groupe français, c'est parfois compliqué, tu vois. On a aussi un chemin un peu plus compliqué que d'autres, il faut être réaliste. Mais voilà, là on a cette possibilité d'exporter notre musique, de s'ouvrir des portes, et le plaisir est là.

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LGR : C'est une évolution naturelle, et sans forcément renier quoique ce soit...

Mehdi : Ah non, pas du tout. Nous, on reste honnêtes, intègres, pour tout ce qui concerne Hangman's Chair : de notre concept, notre écriture, notre commposition, jusqu'à la scène, on est vraiment honnêtes. On espère que ça se sent.

LGR : Ah oui, vraiment ! Si vous en arrivez là, c'est que c'est mérité de toute façon. Il est temps de moins ramer pour vous. 

Mehdi, Julien, Cédric : C'est très gentil, ça nous fait vraiment plaisir. Alors on ne va pas dire qu'on n'a jamais ramé, bien au contraire... Mais on a toujours ramé avec le sourire !

Photographies : ©Arnaud Dionisio 2019. Toute reproduction interdite sans l'autorisation du photographe.
 



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