W4rm Up Hellfest – Le Ninkasi Kao – Lyon (23.04.2019)

Pour la troisième année consécutive, la caravane diabolique du Hellfest  a fait une halte sold-out dans la capitale des Gaules. Après Ultra Vomit, Display of Power et Bottle Next, c'est au tour de Princesses Leya, Dagoba, Destinity et Dead Kiwis de prendre le relai au Ninkasi Kao en cette soirée du 23 avril dernier. Les quatre combos étant dispatchés sur deux scènes indépendantes (Le Kao et le Kafé) nous sommes d'ores et déjà plongés dans l'univers si particulier du Hellfest.

Princesses Leya
 

Véritable lieu de brassage artisanal incontournable de Lyon, le Ninkasi Kao est le décor parfait pour accueillir cette septième date de la tournée Warm Up Hellfest 2k19. Dans le même style que les Nantais d'Ultra Vomit, les musiciens de Princesses Leya sont les premiers à entrer en scène sur les planches de la salle Kao qui sera la Mainstage de cette soirée. Ayant été révélé aux yeux de tous grâce au Jamel Comedy Club, Dedo rentre en scène sur la BO de Star Wars avec une longue cape noire qui lui sied à ravir. Dès l'arrivée des quatre protagonistes, nous savons que nous allons assister à un spectacle où l'humour et le metal feront bon ménage.

Princesses Leya 1

Comment décrire Princesses Leya? C'est avant tout un spectacle où le comique a une place prépondérante, une sorte d'opéra metal dont le fil conducteur est l'opposition entre Dedo, le metalleux de la bande et Antoine fan de pop-rock. Comme une série de sketchs à tiroirs,  les vannes sur l'hygiène alimentaire de Fifou et la relation amoureuse entre Antoine et la bassiste Cléo amènent à la perfection chacune des pistes de la setlist de la soirée sans aucun temps mort. L'hilarité est générale, mais le metal n'est jamais vraiment trop loin, pas plus que la bière bien évidemment.

Princesses Leya 2

Inspiré par l'univers pop cher à l'ami Antoine, près de la moitié du set est composé d'un melting-pot pop-metal avec "Pas là" de Vianney, "Sexy Thing" de Hot Chocolate, "Sil suffisait d'aimer" de Céline Dion, "Makeba" de Jain, "Time Of My Life", la BO de Dirty Dancing, ou l'excellent croisement de Rammstein et Sabrina avec "Balls, balls, balls" (reprise de "Boys, boys, boys"). La totalité de la salle les reprend à tue-tête tout en animant la fosse de nombreux pogos. Les compositions graveleuses du groupe que sont "Destruction vaginale" (précédée d' "Éjaculation précoce" en intro), "Ustensiles", "Grâce à l'alcool" et "Tue tes parents" finissent de compléter cette setlist hilarante.

Princesses Leya 3

Le public est mort de rire mais pas que... Un « wall of love » et un slam de Dedo animent le pit sur "Time Of My Love" tandis qu'un immense circle pit honore "Grâce à l'alcool". Ce premier concert de la soirée aura été une très bonne mise en jambe. On aura le plaisir de retrouver chacun des membres du groupe dans les coursives du Ninkasi, échangeant bien volontiers avec nous dans la plus grande simplicité.

Princesses Leya 4

Line Up:

Dedo: Chant
Antoine: Guitare
Cleo: Basse
Fifou: Batterie

Set List:

1 - Lalala
2 - Pas là (Cover Vianney)
3 - Sexy Thing (Cover Hot Chocolate)
4 - S'il suffisait d'aimer (Cover Céline Dion)
5 - Makeba (Cover Jain)
6 - Destruction Vaginale
7 - Balls Balls Balls (Cover Sabrina)
8 - Ustensiles
9 - Time Of My Life (Cover Dirty Dancing)
10 - Grace à l'alcool
11 - Tue tes Parents


Dead Kiwis
 

Après le show metalo-humoristique de Princesses Leya, c'est du côté de la scène du Kafé et son bar géant tout en longueur de la fosse que nous nous rendons à présent. Nous sommes mis d’emblée dans le marathon des scènes qui nous attend lors des trois jours clissonais de juin prochain. Les Dead Kiwis prenant directement la suite de Princesses Leya, il faut courir afin de ne pas manquer leur début. Ce sont les premier régionaux de l'étape à passer ce soir et le moins que l'on puisse dire c'est que de l'énergie il y en a à revendre du côté des jeunes Lyonnais.

Dead Kiwis 1

C'est avec leur punk-hardcore, leur EP Karate Karnage et leur premier album Systematic Home Run (paru le 28 janvier dernier via Convulsound) que les cinq Gones ont la franche intention d'en découdre à la maison. C'est presque la totalité de leurs deux efforts studio qui y passent. La setlist est bien garnie mais les morceaux étant relativement cours et énergiques, nous ne voyons pas le temps passer. Les enchaînements entre chacune des pistes jouées sont assurés par l'humour de leur frontman avec son haut psychédélique qui « regrette un peu d'avoir mangé un bon gros burger avant d'entrer sur scène ».

Dead Kiwis 2

Les riffs sont fracassants et d'une violence inouïe. La basse n'est pas en reste avec son protagoniste au magnifique legging à têtes de chats. Les blasts sont dévastateurs ainsi que les screams et growls qui nous lacèrent littéralement les tympans. Malgré un son légèrement en deça au niveau de la qualité, le show est total le chanteur navigue allégrement dans la fosse en slam, faisant quelques petits passages sur le zinc du bar le long du pit. Et dans la fosse, ça remue l'arrière-train. Les pogos et circle pit s’enchaînent au rythme du son frénétique des Lyonnais qui jouent devant les copains.

Dead Kiwis 3

Le set des Dead Kiwis se clôture par les deux dernières pistes issues de Karate Karnage. « Flying Fire Tigers » et « Chuck Norris » précédées de leur single « Satan 666 » finissent de mettre le feu aux poudres et de retourner la totalité de la fosse. Nous promettant de nous retrouver à leur merch autour d'une bonne salve de pintes, les cinq Gones quittent la scène du Kafé heureux du beau bordel qu'ils y ont mis.

Dead Kiwis 4

Set List:

1 – Rock
2 – Zebras of Belzeebub
3 – Cosmic Dementia Karate Karnage
4 – The Almighty Rektos
5 – Black Donuts
6 – Rocket Knife
7 – Flamingos
8 – La Maça
9 – Where Is That God Damn Dragon I'll Slay This Motherfucker
10 – Sabotage
11 – Ultimate Rush (Monsters Of Madness)
12 – Satan 666
13 – Flying Fire Tigers
14 – Chuck Norris


Dagoba
 

Avec Princesses Leya, les Marseillais de Dagoba ont décidé de se lancer sur l'autoroute de l'enfer jusqu'à Nantes à travers un voyage dans l’Hexagone marqué par quatorze escales. C'est avec un timing toujours aussi serré que nous arrivons tant bien que mal à temps dans la grande salle du Kao pour leur début de set. Trimbalée sur toutes les dates de leur Black Nova tour, l'imposante batterie de Nicolas prône fièrement au beau milieu de la scène, toujours entourée par deux barres de néons. Les trois pieds de micro fait de maillons de chaînes sont disposés tout au long du premier rang. Le décors est planté, la guerre peut commencer.

Dagoba 1

Tel un rituel, c'est sur la bande son de « Bram Stoker's Dracula » que Nicolas rentre en scène. Werther et Ritch lui emboîtent le pas en poussant des hurlements tonitruants pour motiver les furieux des premiers rangs. En queue de peloton mais sous les ovations de la salle, Shawter fait enfin sont entrée avec l'envie de remuer la fosse dans le regard. Le frontman et ses acolytes ne perdent pas de temps et c'est sur « I,Reptile » que les premiers coups appuyés pleuvent. C'est avec « Abyssal », « Face The Colossus » et « Ventablack » qu'il nous surprennent.

Dagoba 2

« The Man You're Not », « Stone Ocean », « The White Guy (And The BlackCeremony) » et « The Great Wonder », toutes jouées lors de leur précédentes dates du Black Nova tour, disparaissent purement et simplement de la set-list de ce soir. Ce concert est une sorte de mise en bouche de ce qu'il nous attend le 21 juin prochain sur le Mainstage 2 à 17h40 pétante. Comme un retour aux sources du combo sudiste, les fans de la première heure ne s'y trompent pas et s'en donnent à cœur joie dans le pit. Ritch se déchaîne sur ses riffs plus saturés les uns que les autres tandis que Werther martyrise sa pauvre gratte sous les coup de poings répétés qu'il lui assène sur le manche.

Dagoba 3

C'est tellement le bordel dans la fosse que Shawter est dans l'obligation de demander au slammeurs(euses) de faire attention au matos, son retour et un des canons de fumée ayant été déconnectés lors de l'énorme assaut de « Black Smokers (752° Farenheit) ». « Tenebra » et « Epilogue » précèdent « Inner Sun » et « The Sunset Curse » tout comme dans Black Nova et Tales Of The Black Down, les deux albums studio desquels elles sont issues. La set-list de Dagoba garde donc la même colonne vertébrale, ce qui la rend d'une cohérence et d'une efficacité redoutable.

Dagoba 4

Les moments les plus marquants restent les deux wall of death lancés sur « Black Smokers (752° Farenheit) » et « The Things Within ». Cette dernière est clôturée par un gigantesque circle pit qui, à défaut de tourner autour de la console du son, aura embarqué dans son sillage la majorité des personnes massées dans le centre de la fosse. C'est un véritable raz-de-marée qui s 'est abattu sur la salle principale du Ninkasi Kao. Bien qu'ayant étanché notre soif avec Shawter et son Jack Daniel's, nous sommes pressés de retrouvé un des bars pour nous réhydrater gaiement. Rendez-vous le 21 juin prochain amis Marseillais !

Dagoba 5

Line Up:

Shawter: Chant
Ritch: Guitare
Werther: Basse
Nicolas: Batterie

Set List:

1 – Bram Stoker's Dracula
2 – I, Reptile
3 – Abyssal
4 – Face The Colossus
5 – Black Smokers (752° Farenheit)
6 – Tenebra
7 – Inner Sun
8 – The Infinite Chase
9 – When Winter...
10 – Epilogue
11 – The Sunset Curse
12 – Vantablack
13 – The Things Within

Destinity
 

Après cet ouragan venu du sud qui a balayé littéralement la salle du Kao, nous nous dirigeons maintenant vers sa petite sœur du Kafé pour un événement qui en réjouira plus d'un.  Après une mise en sommeil de près de six longues années, l'un des groupes phare de la scène death mélodique française est de retour à la maison. Ce soir est le premier concert de la reformation de Destinity et à la vue du monde qui s'est rapidement massé aux devants de la scène, cet événement était attendu dans la capitale des Gaules depuis bien longtemps.

Destinity 1

Il leur tenait à cœur de jouer pour leur retour devant les copains et la famille, on ne peut qu’aisément le constater. Quelques années sont passées par là mais le quintet lyonnais n'a rien perdu de sa superbe. Flo, casque antibruit bien vissé sur ses esgourdes et entouré par deux portiques reprenant le logo du combo lyonnais, nous distille des blasts d'une puissance, d'une clarté et d'un rapidité hallucinante. Les trois gratteux s'en donnent à cœur joie. Les riffs sont tantôt hachés et saturés, tantôt clairs et mélodieux. Les nombreux breaks permettent à tout ce joli petit monde de se fracasser gentiment les clavicules dans le pit.

Destinity 2

Pas de titre inédit ce soir, nos amis lyonnais se sont retrouvé récemment et la seule chose qu'ils désirent actuellement c'est communier avec leur fanbase qui, elle, ne demande que ça depuis tant de temps. Resolve In Crimson, leur dernier album studio en date , se fait la part belle du concert de ce soir. En effet, ce n'est pas moins de la moitié du set qui y est consacré avec bien entendu les plus que fédérateurs « Only Way », « Black Sun Rising » et « The Hatred ». Pour le reste c'est du côté de The Inside (2008) avec « My Senseless Theory » et « Ready To Leave » mais aussi de Synthetic Existence (2005) avec le mythique « Evolution : Devilution » que Destinity est allé piocher dans sa discographie plus que fournie maintenant.

Destinity 3

Voyant le plaisir que prend chacun sur scène, mais surtout Mick qui s’époumone à chaque seconde avec ses growls gutturaux qui ne sont plus à présenter, la fosse réagit au quart de tour avec de nombreux pogos et slams qui fleurissent dans l'assistance. Ce concert de reformation aura été fort en émotions, nous aurons le plaisir de les retrouver le 1er juin prochain dans le cadre du Lions Metal Fest troisième du nom mais surtout le 20 juin sur la scène du Metal Corner, la veille des débuts du Hellfest.

Destinity 4

Avec son stand de merchandising officiel ainsi que le photobooth et le concours d'air guitar ayant permis à deux spectateurs de remporter un pass trois jours chacun, le Hellfest aura une fois de plus marqué les esprits et emmené un peu du festival à ceux qui n'ont pas eu la chance d'obtenir le précieux sésame.

Destinity 5

Line Up:

Mick: Chant
Seb: Guitare
Stephan: Guitare
David: Basse
Flo: Batterie, Samples, Choeurs

Set List:

1 – Intro
2 – My Senseless Theory
3 – Aiming A Fist In Enmity
4 – Evolution: Devilution
5 – Only Way
6 – Reap My Scars
7 – Ready To Live
8 – Black Sun Rising
9 – The Hatred
10 - Outro

Photographies : © Lukas Guidet
Toute reproduction interdite sans autorisation du photographe



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