Dans leur esprit underground qui les caractérise depuis tant d’année, Gylve « Fenriz » Nagell et Ted « Nocturno Culto » Skjellum de Darkthrone reviennent avec Old Star (chez Peaceville), trois ans après Artic Thunder.
Comme souvent l’album a été enregistré dans les studios du groupe, le Necrohell 2, la production est celle de Nocturno Culto. Le mix a été fait aux studios Hypercube de Sanford Parker (Voivod). Quant à la très belle pochette, elle est l’œuvre de Chadwick St John, appelée « Le berger des profondeurs ».
La science du riff est à l’honneur sur ce 18ème album et d’emblée présente sur « I Muffle Your Inner Choir » dans une ambiance old school des plus prenantes sur un rythme qui ne vous lâchera pas du début jusqu’à la fin avant qu’un break bien doom ne ralentisse le rythme.
D’ailleurs les ambiances bien lourdes sont mises à l’honneur sur Old Star comme avec « Alp Man ». Le riff (cliché très mid-80’s) de « The Hardship Of The Scots » n’est pas sans nous faire penser à ceux que l’on retrouvaient à l’époque d’Invasion of Your Privacy de Ratt ou de The Ultimate Sin d’Ozzy Osbourne montrant l’étendue de la culture musicale de Fenriz.
La voix de Ted est profonde, venue des entrailles d’un Funeral Moon sur un rythme doom lent tout droit sorti de chez Black Dragon Records. Comme le dit Fenriz, on reste avec Old Star sur du rythme assez lent, qu’il appelle « black old heavy metal »… mais on peut toujours leur faire confiance pour nous sorti un break au bon moment, genre de cas d’école : « Trouver le plus de riffs en un espace de temps compté, vous avez quatre heures ! »
Entre les deux compères, les approches musicales diffèrent : plus black metal pour Ted et enfoui sous la poussière des années 80 pour Fenriz avec des rythmes plus lents. Le titre éponyme possède lui aussi un son de batterie thrash/death des années 80’s à la sauce américano-allemande.
Quant à « Duke Of Gloat » il lorgne plus vers le black metal aux couleurs du Darkthrone 2000’s avec un riff bien malsain et dissonant mais n'oublie jamais cette maîtrise des mélodies qui s’inscrivent rapidement en passant de breaks à des accélérations bien thrash/death.
« The Key Is Inside The Wall » a le pied sur le frein au début pendant que les roues tournent dans le vide en fondant sur le bitume avant de passer à une jolie accélération.
On sent au fil de l’album (assez court avec seulement six titres) que les musiciens s’amusent à trouver un équilibre dans la multitude de riffs qu'ils nous délivrent, jouant sur les tempos et les ambiances pour nous proposer un opus bien ficelé et sans longueur.
Lionel / Born 666