Le groupe de Copenhague nous avait déjà régalé avec Let’s Boogie ! Live From Tella Parken en décembre 2018, concert à domicile grandiose et d’une énergie débordante. L’attente aura donc été courte avant que Volbeat ne nous offre du nouveau contenu musical, avec ce nouvel album Rewind, Replay, Rebound.
On connaît les Danois pour cette mixture de metal/rockabillly au charme saisissant, qui se retrouve dans leurs différents opus depuis la création du groupe en 2001, et dont le succès n'a cessé de croître dans le monde entier. Ce nouvel album voit le quatuor aller encore plus loin, en nous proposant des compositions riches en mélodies entêtantes et produites à la perfection. En effet, c’est de nouveau Jacob Hansen, producteur fétiche du groupe, qui est aux manettes de la production de Rewind, Replay, Rebound. Il est toujours resté fidèle aux Danois depuis leur début discographique de 2005, The Strenght/The Sound/The Songs.
Il faut se l’avouer : Volbeat n’a jamais sonné autant « commercial » que sur cet album. Celui-ci débute sur le second single « Last Day in the Sun », et on sait d’ores et déjà que ce nouvel opus va prendre une direction plus pop que ses prédécesseurs. Mais cela ne signifie pas d’emblée que les titres sont de mauvaise qualité ! Au contraire, la bande à Michael Poulsen sait nous surprendre en nous proposant des morceaux à la forte personnalité, et qui se démarquent bien à l’écoute intégrale de l’album.
Parmi les quatorze titres composant Rewind, Replay, Rebound, on ne peut pas passer à côté de l’excellent « Pelvis On Fire », rendant hommage au King, aux accents très rockabilly et qui nous fait taper du pied au rythme effréné de son refrain. De même pour l’excellent « Die To Live », avec en guest la voix de Clutch, Neil Fallon, pour un duo de choc, et surtout l’intervention du piano et du saxophone pour un solo endiablé qui nous envoûte totalement.
Pour ceux qui apprécient les Danois pour leurs « morceaux-types » qui ont fait leur marque de fabrique, vous ne serez pas déçus par les morceaux « Leviathan », « When We Were Kids », le pont rappelant celui de « Perfect Strangers » par Deep Purple, ou encore «The Awakening of Bonnie Parker ». Mais on a déjà entendu tout ça auparavant ; resservir la même soupe c’est bien, mais faut pas non plus trop en donner si on veut éviter l’indigestion.
C’est notamment le cas pour les titres « Rewind The Exit », « Cloud 9 » ou encore « Sorry », qui sont sympathiques, mais n’attirent pas notre attention au plus haut point. Ces compositions sonnent très pop, voire FM, et bien qu’elles soient très riches en mélodies et que la marque Volbeat soit bien présente, elles ne nous font ni chaud ni froid à l’écoute.
Malgré cela, on prend plaisir à réentendre le chant de Poulsen, au timbre si caractéristique, accompagné de musiciens hors pairs, dont le bassiste, Kaspar Boye Larsen, qui officie dans Volbeat depuis 2016 et a repris la chandelle avec brio. On s’en aperçoit notamment sur le très bon « Cheapside Sloggers », avec ce pont très heavy et complètement imprévisible, suivi d’un solo au top par le guitariste de Slayer et Exodus, Gary Holt. Petit clin d’œil à The Cure (« Boys Don’t Cry ») ou encore Queen (« The Miracle ») dans le clip de « Cheapside Sloggers », mettant en scène des enfants qui prennent la place des musiciens. On aperçoit même un jeune avec le t-shirt « Kill the Kardashians » porté fréquemment par Gary Holt !
D’ailleurs, nous n’avons pas vraiment parlé metal pour le moment ! En effet, comme dit précédemment, Rewind, Replay, Rebound est vraiment plus axé pop, et délaisse presque totalement le style metal. On retrouve tout de même le titre « The Everlasting », qui pour le coup est vraiment très heavy, avec ces passages à la double-pédale, cette basse claquante et ces riffs surpuissants. Malgré cela, ce titre est très à part et est presque hors-sujet dans la cohérence de l’album, ce qui est bien dommage car celui-ci est très efficace. On note aussi que ce morceau apparaît déjà dans le dernier album live Let’s Boogie, et fait partie des setlists du groupe depuis un bon bout de temps. « The Everlasting » reste un très bon morceau, mais anecdotique pour les fans du groupe qui l’avaient déjà découvert en concert ou sur le dernier album live des Danois.
On ne peut pas dire que Rewind, Replay, Rebound soit un mauvais album, car Volbeat détient la recette de son succès et sait comment proposer des morceaux entraînants et au style reconnaissable entre mille. Cependant, il est dommage que les musiciens ne prennent pas plus de risques et ne proposent pas davantage de titres à contre-courant de leur discographie. On reste sur notre faim à l’écoute de cet album, mais on retiendra tout de même les moments de folie auditive de certains morceaux, qui sont vraiment très appréciables tant ils sont bien exécutés.
Tracklist :
1. Last Day Under The Sun
2. Pelvis On Fire
3. Rewind The Exit
4. Die To Live (feat. Neil Fallon)
5. When We Were Kids
6. Sorry Sack of Bones
7. Cloud 9
8. Cheapside Sloggers
9. Maybe I Believe
10. Parasite
11. Leviathan
12. The Awakening of Bonnie Parker
13. The Everlasting
14. 7:24
Sortie le 2 août 2019 via Republic Records