Hank Von Hell au Hellfest 2019

Vendredi 21 juin 2019 - 20:45 – Warzone

Hank Von Hell

L'alliance parfaite du glam et du punk

Aussi étonnant que ça puisse paraître, pour voir du glam en ce vendredi soir, c’est sur la Warzone qu’il faut aller. Pas du glam metal chic et propre sur lui certes, mais plutôt punk, crade et transpirant, car Hank Von Hell se présente sur scène. L’ancien chanteur de Turbonegro peut-il exister par lui-même et s’émanciper de son ancienne et cultissime formation ? C’est la question qu’on se pose quand le groupe monte sur les planches.

Entrée qui se fait sur une musique digne des pires génériques d’Eurodance et devant un parterre peu fourni, mais totalement acquis à sa cause, avant d’enchaîner sur "Egomania", single éponyme de son premier disque solo. Le rythme se fait entraînant et donne une furieuse envie de danser.

Hank dégage un charisme complètement dingue, entre sexualité débridée et attirance dérangeante vu son look et son jeu de scène. Douze ans - et un concert mythique au Trabendo - que celui-ci n’avait foulé le sol français, Hank Von Hell vient avec brio défendre son premier album solo Egomania (pour ceux qui n’auraient pas suivi au-dessus). Les musiciens se donnent à fond, entre l’androgyne Captain Sam et Jones Kelly II aux guitares, qui s’appuient sur une basse ultra présente du quasi-Français de l'étape (ses ancètres le sont) Jean Genus (mention spéciale : plus belle moustache du Hellfest) ainsi que des patterns enflammés de Dead Said Fred à la batterie.

Entre les morceaux, Hank parle régulièrement en français, racontant par exemple qu’ « Avec le Franc, on pouvait acheter de l'amour, avec l'euro on peut maintenant acheter de la haine et j'aime ça » pour introduire "Dirty Money". Ou en demandant au public de prendre une pose lascive et de lui montrer ses fesses, suivis d’un « hmmmm très belle vue » avant "Bum To Bum", et en reprenant en français le refrain de "Get it On", qui devient "On y va", de Turbonegro.

On ne peut que penser à la sécurité, qui subit les slams d’une fosse dans un état d’alcoolémie avancé - ah les fameux Turbojugend - et chauffé à blanc par le charismatique chanteur. Car, même si la Warzone ne fait pas le plein niveau affluence, le public est connaisseur et hurle les refrains, que ce soit sur les chansons de Turbonegro ou celles de son album solo.

Bien sur, que serait un concert de Hank Von Hell sans "I Got Erection ?" Celle-ci apparaît après un striptease d’Hank, qui se déshabille un peu plus à chaque fois que la foule hurle « Erection ». Un extrait culte de l'album Ass Cobra, dans une ambiance folle, où le monde présent se livre comme jamais devant des musiciens accomplis.

Après ce qu’on aurait pu penser être le dernier morceau, Hank demande alors au public « Est ce que vous avez des amis? Où sont vos amis? » plusieurs fois, avant d’introduire dans un rire dément "All My Friends Are Dead" de Turbonegro. Quoi de mieux que pour finir un set complètement dingue qu’un classique brillamment interprété ?

Hank Von Hell en une petite heure a donné un des concerts les plus intenses de ce vendredi. Derrière ce maquillage outrancier, derrière ses manières, c’est un hymne à la libération qui s’est joué durant une heure. Et qu’on se le dise, l’ancien chanteur de Turbonegro, magnifiquement entouré, n’a pas l’air de vouloir retourner aux oubliettes comme lors de ces dix dernières années. Et c’est tant mieux !

Setlist :
Egomania
Pretty Decent Exposure
Bombwalk Chic
Dirty Money
Too High
Selfdestructo Bust (Cover Turbonegro)
Blood
Wild Boy Blues
Get in On (Cover Turbonegro)
Bum To Bum
I Got Erection (Cover Turbonegro)
All My Friends Are Dead (Cover Turbonegro)

Photographies : © Lukas Guidet 2019
Toute reproduction interdite sans autorisation du photographe



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