Samedi 22 juin 2019 - 13:35 - Temple
Dool
Quand l'onirisme rencontre la noirceur du rock
Formé sur les cendres de The Devil's Blood, il est peu dire que Dool était attendu en ce samedi 22 juin 2019 sous la Temple. Et même si, à la vue de sa musique, on pouvait se demander si le groupe ne serait pas mieux sous la Valley, Dool vient nous livrer une petite leçon de rock occulte en seulement quarante minutes.
"The Alpha" fait débuter le set de la meilleure des façons. On est immédiatement transporté par la voix rauque de Ryanne Van Dorst et le jeu des guitares. Rock planant et oh combien passionnant, Dool nous plonge dans un univers sombre et psychédélique, entre post-punk et dark rock. On entend au loin des réminiscences d'un sinistre Pink Floyd, porté par ces lignes de basse intenses et ces riffs éthérés.
Le son est admirablement équilibré. Le jeu de basse de JB Van Der Wal est bien en avant, enrobant les trois guitares avec la batterie de Micha Haring, dans un tout mettant parfaitement en exergue les contrastes profonds de la musique du groupe. Le paroxysme est ainsi atteint en milieu de set sur l'impressionnante "Vantablack", composition longue de dix minutes. On est pris dans un tourbillon de sentiments, où s'affrontent fantômes et lumières, dans une tentative de se sortir de la torpeur et la détresse.
Une claque suivie d'une autre avec une excellente reprise de "Love Like Blood" de Killing Joke. Celle-ci se démarque de l'original avec son tempo ralenti et ses guitares vaguant aux confins du post-rock sur les ponts. Malgré l'absence de communication avec les spectateurs, Dool nous plonge dans son univers isolé et cruel, un exil sans possibilité de retour. Les guitaristes Reinier Vermeulen et Nick Polak jouent un énorme role dans cette ambiance, délivrant de douces subtilités dans leur jeu.
Et après cinquante minutes consacrées à leur unique album, Dool peut s'estimer heureux au départ de la scène. En ayant livré un concert planant, et pourtant rempli de riffs lourds et dissonants, le quintet hollandais vient d’ébranler le public de la Temple. Comme ses choeurs multiples durant ses chansons, le groupe continue de résonner, égal à un vent violent, et de nous secouer telles de vieilles branches même après son set.
Setlist :
The Alpha
She Goat
In Her Darkest Hour
Vantablack
Love Like Blood (Killing Joke cover)
Oweynagat
Crédit Photo : Valentin Laurent
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