Dimanche 23 juin - Mainstage 1 - 12h50
Tesla
Les cowboys des temps modernes, derniers défenseurs du glam
Samedi était riche en hard des années 80, et en toute logique le dimanche devait s’avérer plus énervé sur les Mainstage. C’était toutefois sans compter sur les péripéties qui peuvent arriver quand des groupes annulent. Ainsi, c’est suite au forfait des Rival Sons samedi et le déplacement de Eisbrecher pour les remplacer que Tesla s’est vu programmé sur la Mainstage 1 dimanche. La formation américaine, qui a eu son lot de succès dans les années 80, n'était pas passée en France depuis longtemps et a de manière générale rarement posé le pied dans l'Hexagone. C'est donc un remplacement de prestige, l’occasion de prolonger un peu le momentum de la veille et de faire une pause avant de se prendre de plein fouet les enchaînements thrash violents qui arrivent.
Frank Hannon arrive sur scène et commence une petite attaque de manche, accompagné rapidement par son comparse guitariste Dave Rude. On se doute que “Cumin’ Atcha Live” arrive, et ça ne loupe pas. Indéniablement un bon choix de morceau pour lancer le set, le titre bien énergique prend immédiatement dans la foule de connaisseurs, tous ravis de l’entendre. Dave et Frank se font vraiment plaisir sur scène et jouent en prenant la pose pendant leurs solos croisés. La bande nous sert une dernière fois le refrain, et sans perdre de temps enchaîne sur un “Modern Day Cowboy” des plus attendus, pratiquement aussi énergique. Rien à dire, ce titre est tout aussi sympa et adapté à l’exercice du set en festival : là encore, la réaction dans le public est unanime.
Pourtant, tout n’est pas parfait. Premièrement, Jeff Keith accuse un peu le poids des ans et n’est plus vraiment capable de pousser dans les aigus avec l’aisance des débuts. On le trouve particulièrement à la peine sur le tout premier titre, mais c’est également à cause du son perfectible. Les réglages de micro sont en effet vraiment à la ramasse depuis le début du set, étouffant largement non seulement la voix de Jeff mais aussi toutes les autres. Du coup, on est loin des chœurs prépondérants à la FM/Def Leppard d’hier. Dommage, on perd vraiment en percussion et en intensité sur les “Cowboy !”, que le public scande avec plaisir. Heureusement, le réglage du micro de Jeff semble s'améliorer au fur et à mesure de la setlist.
Mais à partir de “Miles Away”, c’en est fini du rock : changement d’ambiance et place aux ballades, même si le riff de l’intro dépote encore. Jeff retrouve de la justesse et s’en sort finalement mieux que sur le début de la setlist, avec son timbre très écorché qui se révèle naturellement adapté à l’exercice. Il bouge pas mal et exploite bien la scène, un peu à la manière de Steven Tyler (et ce n'est pas que pour l'écharpe) : pas étonnant quand on sait que le groupe exploite les scènes avec avancée pour les tournées en première parie de Def Leppard.
Le groupe enchaîne ensuite avec le tube du groupe, “Love Song”, qui trouve un écho phénoménal dans la foule, puis finit par perdre une partie du public avec des compositions trop molles. On ne retiendra ainsi pas grand-chose de “Taste Like“, fade extrait du nouvel album, Shock. Finalement, c'est le très mélodique “Signs” qui signe la fin du set en ramenant un peu de qualité, sans pour autant sauver une setlist assez déséquilibrée. À part si Slash reprend beaucoup des Guns N'Roses, Tesla est le dernier groupe de cette édition à mettre à l'honneur le glam des années 80. Pas le meilleur, c'est sûr, mais vu la rareté du groupe en France c'est quand-même satisfaisant.
Setlist :
Cumin' Atcha Live
Modern Day Cowboy
Miles Away
Love Song
Taste Like
Little Suzi
Signs
Crédits photos : Lukas Guidet
Toute reproduction interdite sans autorisation écrite du photographe.