Samedi 22 juin, Temple, 11h05
Shaârghot
A 11h du matin, la soirée ne fait que commencer
Shaârghot inaugure la Temple du samedi matin avec un set barré qui aurait probablement eu plus d’impact en milieu de soirée. Qu’importe, les Français sont au taquet.
La Temple est relativement remplie pour ce début de matinée. Il faut dire que Shaârghot, nouvelle sensation du metal indus français, fait parler depuis quelques mois, et a attiré les curieux. Qui ne sont, cependant, pas tous très bien réveillés.
Les musiciens surgissent telle une apparition démoniaque, le corps entièrement peint en noir, et c’est parti pour une demi-heure de show enflammé. Le quatuor assène un son lourd et métallique, plein de basses et de sons electro massifs. Le guitariste Brun’o Klose s’empare parfois des percussions pour ajouter un aspect tribal à la transe mécanique. C’est lourd, c’est bruyant, et ça donne méchamment envie de danser.
Quant au chanteur, Etienne Bianchi, il endosse avec aisance le rôle de shaman cyber punk. Le quatuor est parfois rejoint par un danseur performeur, Skarskin Omega, qui vient ajouter un peu de déhanchement biscornu, et par deux danseuses en charge des sacrifices humains – on n’est pas sous la Temple pour rien.
Le frontman lui-même offre au public un déhanché désarticulé qui colle parfaitement la musique du groupe, et à son univers, puisque sur scène, il devient l’incarnation du Shaârghot, la créature échappée d’un univers cyber punk dont les chansons racontent l’histoire.
Le public est relativement calme, surtout au début, mais semble apprécier le show. Quelques slams se déclenchent même à mi-concert. Au fur et à mesure du concert, l’agitation augmente, et une partie de la fosse est peu à peu gagnée de folie, qui culmine sur l’ultra efficace « Break Your Body ».
Le groupe est indéniablement conçu pour faire se déhancher jusqu’au bout de la nuit les foules qui cherchent un son un peu plus consistant que les boites de nuit standard. Il est un peu dommage que Shaârghot ait hérité d’un créneau si matinal, et on peut lui souhaiter de revenir bientôt à un horaire plus adapté à sa trance indus, d’autant que la formation a un univers visuel bien établi qui mérite d’être mis en valeur, avec un côté « performance » appréciable.
Evidemment, le groupe est encore perfectible visuellement, avec peut-être une immersion dans son univers encore plus forte, mais entre les looks, les performances ou les animations style jaillissement d’étincelles de la guitare, la formation a un vrai potentiel visuel. Le public semble assez de cet avis, et avec cette prestation au Hellfest, Shaârghot confirme qu’il est un des projets français à suivre de près.
Photo : Lukas Guidet. Reproduction interdite sans autorisation du photographe