Samedi 22 juin, Temple, 1h05
The Sisters Of Mercy
La new wave fait une incursion dans la tente des black metalleux
The Sisters Of Mercy au Hellfest, et sous la Temple, voilà une annonce qui était étrange, tant le groupe, qui n’a rien sorti depuis 1993, n’a rien d’extrême. Mais dans un souci de diversification et d’ouverture aux groupes d’obédience gothique et post punk, le festival a convoqué la formation anglaise pour clore la soirée. Après tout, suite à Cradle Of Filth sur le créneau précédent, la Temple a peut-être besoin d’un concert plus reposant.
La lumière est bleue, vraiment très bleue sous la Temple, de quoi plonger directement dans l’ambiance dark wave de la musique de The Sisters Of Mercy. Les musiciens restent dans la pénombre, apparaissant en ombre chinoise, demeurant flous dans le tourbillon de fumée et de lumières changeantes.
L’ambiance est prenante, la musique a quelque chose de nostalgique, de dansant et de va-t-en-guerre en même temps. Le son de batterie métallique, visiblement enregistrée puisqu’on ne voit pas de batteur, et le chanteur habité, qui semble cependant dans un état second, ajoutent à l’effet hypnotique.
Même si les parties de synthétiseur de Ravey Davey sont très présentes dans les arrangements, les guitares de Ben Christo et Dylan Smith, très énergiques et impliqués, sont également très mises en avant, et la basse apporte aussi pas mal de groove à l’ensemble. Dommage que, comme la batterie, elle soit jouée électroniquement, car avec autant d’instruments qui ne sont pas présents physiquement, il manque quelque chose pour que l’effet d’immersion dans le concert soit total.
Certains titres sont très scandés, d’autres tabassent pas mal, mais si l’ensemble est très homogène et s’il est facile d’adhérer à l’ambiance proposée par les Anglais – les jeux de lumière et de fumée y sont sans doute pour beaucoup – on peine à vraiment différencier les morceaux les uns des autres, en dépit d’un son clair.
Le chanteur Andrew Eldritch parle très peu, il disparait souvent dans les volutes bleutés en fond de scène, et si sa prestation est honnête, il n’est par moments pas autant en voix que sur disque, ce qui lui vaudra des accusations de manque d’implication par certains spectateurs. Ceux-ci sont d’ailleurs étonnamment nombreux pour un groupe qui s’éloigne de la ligne musicale traditionnelle du Hellfest.
Comme on pouvait le deviner, le concert est une bonne conclusion de la journée. Sans en être le plus marquant, la faute peut-être à une énergie qui aurait pu être plus débordante, l’ambiance planante et hypnotique permet de terminer ce samedi dans un état second.
Setlist
• More
• Ribbons
• Crash and Burn
• No Time to Cry
• Doctor Jeep / Detonation Boulevard
• Amphetamine Logic
• Alice
• First and Last and Always
• Arms
• When You Don't See Me
• Dominion/Mother Russia
• We Are the Same, Susanne
• Lucretia My Reflection
• Vision Thing
• Temple of Love
• This Corrosion
Photo : Draksmoon / Julie Warnier. Reproduction interdite sans autorisation de la photographe.