Ârabrot au Hellfest 2019

Dimanche 23 juin, Valley, 16h

Ârabrot

Bruitiste, entêtant, protéiforme… indéfinissable

Aux confins du noise, du sludge, du doom, du post punk, le trio norvégien Ârabrot propose sur disque une musique assez difficile d’accès. Son style ne pouvait que ravir les adeptes de la Valley, où il présentait notamment son dernier album, Who Do You Love, sorti en 2018.

Il n’y a pas vraiment foule en cet après-midi, ce qui n’empêche pas Ârabrot de commencer avec un morceau agressif et en même temps atmosphérique. Le chanteur, Kjetil Nernes, a une voix qui devient vite irritante, légèrement nasillarde, qu’il utilise tantôt en chant clair, tantôt en scream, tantôt en growl. La claviériste, Karin Park, chante elle aussi, avec des envolées intéressantes mais une voix un peu criarde par moments. Bref, vocalement, ce n’est pas forcément évident d’adhérer.

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Musicalement, on sent que les Norvégiens brassent les influences multiples, punk, doom, new wave, sludge, stoner, et on croit même entendre des relents d’indus, de synth wave ou de Nick Cave par moments. Certains passages sont plus bruyants qu’autre chose, mais d’autres sont très entêtants. Le son est assez lourd, presque pesant, que le tempo soit lent ou rapide.

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Mais la musique du quatuor est extrêmement protéiforme, et quand un passage nous irrite ou laisse de marbre, un autre, inattendu, arrive pour nous conquérir. La claviériste, comme possédée par son instrument, exécute plusieurs soli distordus assez jolis, auxquels elle ajoute sa voix, qui s’améliore par rapport au début du concert et devient plus agréable et plus puissante.

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Le bassiste a aussi droit à quelques moments de gloire et fait entendre sa voix dans un chant clair et lent, avant que la batterie n’accélère et que sa voix ne se fasse plus éraillée.

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Les mélodies d’Ârabrot se font sans cesse plus mouvantes, deviennent un mélange de psyché et de stoner, avant que le morceau suivant n’accélère exponentiellement la cadence pour un titre rapide et agressif prenant qui se finit dans un long scream.

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Les changements de rythme continuent, la dimension bruitiste reprend le dessus en même temps que le timbre irritant de Nernes, mais le résultat n’est pas inintéressant. Le guitariste et la claviériste, véritables piliers de la formation et en couple à la ville, restent silencieux durant quasiment tout le set, monsieur saluant tout de même le public à la fin d’un « thank you very much, that was great ». Le groupe récoltera pas mal d’applaudissements de la part du public, et même si l’on n’adhère pas complètement à sa musique, la prestation n’était pas dépourvue d’intérêt.

Photo :  Lukas Guidet. Reproduction interdite sans autorisation du photographe.



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