Samedi 22 juin 2019 - 16:45 - Temple
Carach Angren
Black Metal Symphonique supplément Danny Elfman
Le précédent passage de Carach Angren au Hellfest avait pas mal déçu. Son peu audible, prestation en demi-teinte, les Hollandais étaient donc attendus au tournant aujourd'hui. Et c'est devant une Temple bien rempli que le groupe va donner une leçon de black metal symphonique.
La scène s'ouvre, les membres sont placés sur de hautes plateformes individuelles à plusieurs mètres de hauteur et débute "Charlie", extrait de leur dernier album Dance And Laugh Amongst The Rotten.
Surplombant la foule, Seregor exulte et rentre dans son show dont il ne ressortira qu'une fois les planches quittées. Le chanteur gesticule, déclame, psalmodie de longues plages théâtrales, quand il n'est pas à hurler tel un démon, entre voix aiguës glaciales et growls terreux d'outre-tombe. A la limite de la caricature, celui-ci ne sombre pourtant jamais dans le ridicule.
Ardek n'a pas la tâche facile au début du concert, les orchestrations posées par ses claviers mettant du temps à se faire entendre correctement. Heureusement, tout se rétablit rapidement. Namtar à la batterie envoie une double pédale tout en blast beat tandis que Baastian Boh, le guitariste de session, joue sa partition sans en rajouter, laissant la scène à Seregor.
Celui-ci propose un show ultra théâtral. En maitre de cérémonie brutal et violent, il semble habité par le Malin. Soutenu par les orchestrations emphatiques d'Ardek, le groupe nous livre un spectacle à la frontière de l'immense cirque de Freaks. On se croirait dans un monde entre l'Etrange Noël de Monsieur Jack et la Famille Adams, mais pour les adultes.
Il faut voir le chanteur écorcher et transpercer une poupée de femme, expulsant des gerbes de sang sur scène, pour introduire "Blood Queen". Ou encore, l'entendre parler au public d'une voix puissante, dans une réelle prestation d'acteur.
La setlist va à l'essentiel, laissant de côté le décrié This is Not Fairytail pour privilégier Dance and Laugh Amongst The Rotten et Where The Corpses Sink Forever. On subit alors de grosses accélérations black metal, alliées à des riffs entre thrash et death parfois groovy. Le tout est surplombé des orchestrations impeccablement jouées d'Ardek et rend le concert extrêmement intéressant.
Dans les formations de black metal symphonique, Carach Angren se pose dans le Très-Haut du panier. Que ce soit sur CD ou sur scène, le trio hollandais propose une musique riche, à la limite du ridicule sans jamais y tomber, et terriblement puissante. En cinquante minutes, le groupe a donc livré un excellent show qui aura, à coup sûr, eu le mérite de lui faire gagner quelques fans dans la foule.
Setlist :
Charlie
General Nightmare
The Carriage Wheel Murder
Spectral Infantry Battalions
In de naam van de duivel
Blood Queen
Pitch Black Box
An Ominous Recording
Bitte Tötet Mich
Bloodstains on the Captain's Log
on the Captain's Log
Photographe : Julie Warnier / Draksmoon. Reproduction interdite sans autorisation de la photographe.