Betraying The Martyrs (+ Novelists + FRCTRD) – La Maroquinerie (Paris) – 14.09.19


C'est un samedi soir un peu particulier pour les metalleux de Paris ou d'ailleurs : un parfum d'excitation flotte sur la foule qui se presse à l'entrée de la salle, pour cette release party du nouvel album de Betraying The Martyrs, formation metalcore désormais incontournable, en France comme à l'étranger. Pour l'occasion, le combo franco-britannique a invité deux groupes français, Novelists et FRCTRD. Retour sur une soirée fiévreuse à la Maroquinerie. 

 

FRCTRD 
 

FRCTRD, betraying the martyrs, maroquinerie, paris, 2019

Le modern deathcore proposé par le jeune groupe francilien FRCTRD est très lourd, marqué par des explosions de double blast et les arpèges complexes des deux guitaristes Filip et Clément. Les compositions tantôt prog tantôt death sont rythmées et assez efficaces, et l'énergie du quatuor assez convaincante, cependant le gros point noir du premier set de cette soirée sera le son, très mal réglé, au dépens du chant qui sera difficilement audible pendant quasiment tout le set.


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Le vocaliste Vincent s'agite et semble s'époumonner, arpente la scène, l'air inspiré, pour une prestation malheureusement inégale : son borborygme grave et effet caverneux même a capella passe plutôt bien, mais les screams sont noyés sous la batterie. Du fond de la salle, on peine même à l'entendre lorsqu'il s'adresse au public entre deux titres !

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Pas de bassiste dans FRCTRD, pourtant un grondement sourd fait trembler la salle. Les morceaux s'enchaînent rapidement, avec des ruptures de rythme et de belles accélérations : on est dans le metal moderne assumé, aux influences diverses. Le combo présente, entre autres, des morceaux de leur dernier album, Black and Blue. Le chanteur de Solitaris, autre combo parisien, viendra partager le chant avec Vincent sur un titre enflammé. 

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Vincent représente bien ce mélange d'énergie et d'agression. Un message d'amour brodé sur les chaussettes, il assène ses cris et grognements de façon convaincante tout en montant sur les enceintes pour inciter le public à se lâcher. Alors, dans le public, beaucoup de têtes s'agitent, et on assiste à un début de pogo, mais il est encore tôt et ce n'est pas si facile que cela d'entrer complètement dans le set avec un son aussi mal réglé. Décernons une mention spéciale au batteur Manu, très charismatique et assurant les choeurs et growls avec énergie, malgré les problèmes techniques.

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Novelists

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Le sympathique quatuor qui investit la scène de la Maroquinerie va très rapidement faire monter la température d'un cran. Novelists est un nom qui compte de plus en plus sur la scène metal française, et c'est ce que la formation va nous prouver avec énergie et talent ce soir. Les compositions ingénieuses et efficaces viennent exploser au visage du public amassé dans la petite salle dès le premier morceau. Pour l'intro douce de "The Light, The Fire", le vocaliste Matteo Gelsomino demande au public d'allumer les torches des téléphones portables, petit moment de poésie avant de rentrer dans le vif du sujet avec ce titre impitoyable qui va lancer les premiers moshpits et autres crowdsurfs.

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Même si le chant clair est un peu moins audible que les screams, le mix s'est bien amélioré par rapport au set précédent, et on peut apprécier pleinement deux titres qui figureront sur le prochain album de Novelists, enfin enregistré nous apprennent-ils. L'énorme "Eyes Wide Shut", déjà sorti en single, laisse entendre l'un des nombreux soli d'école de Florestan Durand à la guitare et un refrain implacable. Il est suivi du titre inédit "Head Rush", joué pour la première fois ce soir, morceau efficace et équilibré, entre un refrain énergique porté par les screams impressionnants de Matteo et des couplets plus contemplatifs.

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Véritable explosion d'énergie et de passion, le set de Novelists emporte l'adhésion de tout le public, qui bouge à l'unisson en suivant les rythmes effrénés imposés par Nicolas Delestrade à la basse et Amael Durand derrière les fûts. Matteo, lui, s'implique autant dans les hurlements qu'en chant clair, sans cesser de bouger et d'investiver le public, et se retrouve vite en nage, tout comme l'essentiel de la fosse devant lui. C'est que la température est sérieusement montée, et que l'ambiance semble à son comble... jusqu'au moment où est annoncé "Les Nuits Noires", et là, c'est la folie furieuse dans la Maroquinerie. Le vocaliste prend les choses en main en organisant les mouvements de foule, en demandant aux "braves" de s'avancer et à ceux "qui craignent pour leur dents" de reculer un peu. On assiste à un pogo d'anthologie, suivi d'un wall of death sur "Under Different Welkins".
 

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Portés par l'énergie du public, les musiciens semblent accélérer encore. Un fan au premier rang a même droit à une sérénade personnelle avant de pouvoir chanter dans le micro, puis Matteo descend dans la fosse pour terminer de la plus belle des façons ce set bouillant : il chante au milieu des corps bondissants, encouragé par les hurlements du public et les applaudissements. Sur scène, les trois musiciens ne sont pas de reste. Acclamés par le public, ils délivrent une superbe prestation, enflammée, pour des titres plus efficaces les uns que les autres. Lors de l'ultime solo de guitare de "Gravity", un spectateur crie « Florestan, je t'aime ! », résumant bien ce que beaucoup pensent...  
 

Setlist Novelists:

A Bitter End
The Light, The Fire
Eyes Wide Shut
Head Rush
Antares
Les Nuits Noires
Under Different Welkins
Voyager
Gravity

 

Betraying The Martyrs
 

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Les hôtes du soir, Betraying The Martyrs, présentent leur nouvel album Rapture, sorti la veille chez Sumerian Records. Ce n'est pas moins de sept titres du nouvel album qu'ils vont jouer pendant le concert, avec d'autres morceaux plus anciens pour une setlist équilibrée choisie avec soin dans la discographie déjà longue du groupe.

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Premier constat, dès les premières secondes, le son est vraiment excellent, mettant en valeur chaque instrument, chaque ligne de chant, pour un effet détonant. Le single "Eternal Machine" envoie du très lourd, riffs sauvages en avant, avec une très bonne complémentarité des deux voix, les cris d'Aaron Matts étant accompagnés par le chant clair de Victor Guillet, extrêmement souriant et incitant le public à le suivre, lui et ses compères, dans les headbangs et autres cris. Le parterre parisien ne se fait pas prier, enchaînant slams, pogos et sauts à un rythme soutenu.

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Les musiciens, engagés et apparemment détendus et complices, font montre de leur virtuosité en offrant un véritable spectacle aussi visuel que mélodique. Victor fait danser son clavier pour ses belles lignes mélodiques, Steeves Hostin et Baptiste Vigier alternent riffs meurtriers et soli magistraux tout en s'amusant, ce dernier allant même rejoindre sur l'enceinte centrale son acolyte à la basse, Valentin Hauser, pour un moment de complicité à quatre mains (nous vous laissons imaginer...). Quant à Aaron, il semble facétieux ce soir puisqu'il arrose régulièrement la foule, s'adresse longuement au public dans un franglish so cute, arpente la scène en accueillant à bras ouverts les slammeurs qui le rejoignent. « Paris, on kiffe notre race ! » s'exclame-t-il, avant de remercier leur public, les techniciens, et tous ceux qui les ont aidés lors du coup dur qui les a touchés récemment.

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Les morceaux proposés par BTM font leur effet, que ce soit pour les titres nouveaux comme "Down" où Aaron prend le temps d'apprendre les paroles au public, ou sur les titres plus anciens comme "Ghost" ou "Where The World Ends", lorsque Victor, porté par la foule, chante au milieu de la fosse. Sur l'excellent single "Parasite", issu du nouvel album Rapture, l'ambiance se fait lourde et dark, le growl très bas d'Aaron collant parfaitement à la thématique sombre de la chanson. 

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La seconde partie du set va encore plus loin dans la communion du groupe avec son public, désormais enflammé et complètement débridé. Les paroles de "Lost for Words" sont reprises en choeur, puis sur "Unregistered" la bagarre est à son comble dans le pit. Les aterrissages dangereux de slammeurs sur scène se multiplient, au grand dam des techniciens qui tentent de les renvoyer dans la fosse. Qu'à cela ne tienne, les musiciens décident alors de lancer un wall of death puis un circle pit largement suivi pour la bien nommée "The Swarm", avant de calmer tout le monde avec l'hymne "The Resilient", entonné dans toute la Maroquinerie.

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Le rappel sera l'occasion de faire monter sur scène Kevin Traoré, vocaliste de As They Burn, pour un featuring avec son ami Aaron, et de terminer avec le classique "The Great Disillusion", conclusion explosive, mélodique et ultra rythmée, portée par la basse de Valentin, la ligne de batterie de Boris Le Gal, et une prestation vocale impressionnante par Victor et Aaron, décidément infatigable.

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Après leurs mésaventures d'août dernier (un incendie sur leur tournée aux Etats-Unis ayant détruit la quasi-totalité du merch, des instruments et du matériel du groupe), les six membres de Betraying The Martyrs ont montré ce soir qu'ils étaient bien là, plus forts que jamais, en confiance et visiblement comblés par l'accueil bouillant du public parisien. Un concert mémorable, et une date qui se place comme une nouvelle étape dans l'ascension apparemment irrésistible de BTM.  

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Setlist Betraying The Martyrs :

Ignite
Eternal Machine
Wide Awake
Incarcerated
Down
Where the World Ends
Ghost
Parasite
Liberate Me Ex Inferis
Life Is Precious
Monster
Lost For Words
Unregistered
The Swarm
The Resilient

Rapture
The Great Disillusion

Crédits photographies : David Poulain. Toute reproduction interdite sans autorisation du photographe. 



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