"(We make),Sweden Rock" !?
Actif depuis 1997, Hammerfall c’est du pur power metal suédois, mais avons-nous besoin de les présenter ? Déjà trois années se sont écoulé depuis le dernier Built to last qui accusait un manque de renouveau et de prise de risque du groupe. Alors qu’en est-il avec Dominion sorti cet été 2019 chez Napalm Records ?
Voilà le onzième album d’Hammerfall et le constat fait il y a trois ans lors de Built To Last reste inexorablement le même. Nous ne trouvons aucune surprise malgré quelques compos intéressantes. Il est certain que les petits nouveaux y trouveront leur compte mais qu’en est-il des fans ?
Nous avons le sentiment d’écouter un panachage de chansons piochées par çi par là dans l’histoire du groupe, sans vraiment y trouver de fond ou de soupçon de renouveau. L’ensemble est plat et le titre phare présenté en avant première « (We make) Sweden Rock » semble à lui seul exprimer le manque d’inspiration du groupe, c’est déjà entendu, c’est une recette pressée à son maximum pour lui en tirer encore de son pression jus qui faisait autrefois le succès d’Hammerfall.
L’écoute de cet album reste tout de même fluide et l’ensemble passe correctement, la production est soignée et la technicité des artistes fait encore la différence. Certains morceaux forcent le headbang, « Scars of a Generation » par exemple avec sa rapidité et son riff principal là encore déjà entendu mais efficace. Seulement, nous avons le sentiment d’entendre un bon Bloodbound plus qu’un titre d’Hammerfall. Même le titre symbolique de l’album « Dominion » qui s’offre un clip sur fond vert peine à convaincre tellement il semble repompé des entrailles du groupe.
Sans parler de « Testify », « Dead by down » ou « Chain of command », ces titres ont totalement l’identité du groupe et rien ne se décroche, rien ne se décalle. La zone de confort est large alors pourquoi en sortir ? Cependant, « Bloodline » semble souffler encore, et encore, la force d’Hammerfall comme une dernière chance. Ca envoie jusqu’au solo endiablé mais trop court, c'est dommage. Enfin, « And yet I smile », faut-il vraiment sourire ? Ce titre est mal placé et tout repose sur un solo tellement court et tiré par les cheveux, c’est bien trop convenu pour être mémorable.
Dominion n’est pas mauvais mais on peut largement s’en passer, surtout dans un contexte de concurrence accrue d'un genre largement déployé aujourd'hui bien qu'historiquement Hammerfall en soit à la base, avec d'autres. Le tournant prit en 2011 avec Infected aurait peut-être mieux fait de se confirmer, au lieu de ça, le groupe retourne vingt ans en arrière avec simplement plus de savoir faire et de ce fait une meilleure finition.
Tracklist :
01. Never Forgive, Never Forget
02. Dominion
03. Testify
04. One Against The World
05. (We Make) Sweden Rock
06. Second To One
07. Scars Of A Generation
08. Dead By Dawn
09. Battleworn
10. Bloodline
11. Chain Of Command
12. And Yet I Smile
16/08/2019 / NAPALM RECORDS
