Cette année 2019 s'annonce décidément bien chargée au niveau des retours de certains noms du thrash metal. De Metallica, Overkill à Testament nous voilà donc au Trianon le 29 octobre 2019 pour la première date de Machine Head sur le sol parisien. Le combo est là pour deux dates au Trianon à guichets fermés afin de fêter le vingt-cinquième anniversaire de son premier album Burn My Eyes. Il nous offre un véritable show sans première partie et d'une durée de trois heures.
Nous voilà en train d'attendre au Trianon de Paris en ce mardi 29 octobre 2019 le fameux combo Machine Head et c'est avec des chansons telles que "Sad But True" de Metallica que nous patientons. On en profite également pour admirer le décor de scène plutôt bien travaillé et le groupe arrive presque en avance sur scène sur un morceau d'Ozzy Osbourne. La fosse hurle des "Machine Fucking Head" de partout, les lumières s'éteignent et c'est parti pour trois heures de show bien thrash et groove. Les plus minutieux peuvent même remarquer que le show est filmé. L’intro de “Clenching The Fists Of Dissent” envahit l'enceinte du Trianon et Robert Flynn apparaît sur scène. Il est rapidement rejoins par Matt Alston à la batterie, WacŠ‚aw Kieltyka à la guitare et Jared MacEachern à la basse. La batterie est d'ailleurs légèrement surélevée comparée aux autres. En cette première partie du show, les Américains jouent plutôt des morceaux de toute leur discographie et le son est plutôt bon et lourd. Les fans de première heure bien présents n'hésitent pas à faire des circle pit et des pogos dès le début de ce show complet.
L'ambiance réchauffe bien en cette période un peu froide et humide et la fosse accompagne Machine Head en chantant les choeurs des chansons ou en les applaudissant en rythme notamment durant "Take My Scars". Le groupe quitte la scène pour revenir sur scène sur l'intro de "Now We Die". On a le droit aux multiples solo de guitare et à une batterie qui fait presque trembler l'ensemble de la salle. Le plus beau en live reste le moment calme de ce dernier titre qui vient vous attraper les tripes et qui ne fait que monter crescendo pour exploser au son bien thrash aux relents groove de Machine Head. C'est "Locust" qui résonne cette fois-ci dans la salle avec le public prêt à tout détruire dans la fosse ou avec des "Headbang motherfucker" chanté de la part de Robert. On en profite encore pour entendre au chant la voix claire de ce dernier suivie par l'instru et les longs solos qui ne font qu'envoyer jusqu'à la fin. Les huit à dix vigiles présents devant la fosse n'ont aucun moment de répit tellement le public se donne à coeur joie dans les slams. L'énergie est également bien présente au vue des headbangs bien sévères que l'on peut apercevoir de partout. On a presque le sentiment que Machine Head a bien tout calculé pour cette tournée anniversaire tellement le moindre détail est travaillé. Robert alterne parfaitement entre sa voix claire et ses growls, la guitare quant à elle ne fait que de nous offrir d'excellents solos, la basse avec son côté bien groove vous donne envie de bouger sans cesse et enfin la batterie semble à deux doigts de permettre aux public de casser le sol du Trianon.
On arrive au titre "Darkness Within" sur lequel Flynn arrive avec deux guitares, une électrique et une acoustique. Il prend le micro pour nous parler et nous raconter à quel point son dernier passage parisien a été important pour lui et à quel point il s'en rappelle. Il mentionne le fait qu'il s'agissait "d'un show vraiment émotionnel" pour lui et parle d'une "personne en particulier qui était présente dans les backstages" du concert en question durant cette même chanson. C'est comme s'il souhaitait lui rendre hommage. Il insiste sur son sentiment de chance qu'il ressent de pouvoir jouer ici à Paris et qu'il n'aurait jamais imaginé cela par le passé. Il clôture ce passage touchant en nous disant de tout simplement vivre chaque moment de notre vie comme s'il s'agissait du dernier, d'être soi-même et "d'en avoir rien à foutre" de l'avis et du regard des autres. Les notes de "Darkness Within" se font entendre et nous donnent presque l'envie de pleurer après un tel discours. On est tout simplement confronté à Flynn, sa guitare acoustique et sa voix qui finissent par être rejoint par le reste des membres du groupe. Flynn lâche par la même occasion sa guitare acoustique pour reprendre l'électrique. Le public n'hésite pas une seule seconde à chanter les choeurs du titre et ne semble pas prêt à s'arrêter.
La setlist restante, avant la deuxième partie du show, nous offre d'autres morceaux tels que "Catharsis", "From This Day" ou "Ten Ton Hammer" qui seront pour certains accompagnés par des fumigènes. Elle se clôture en beauté avec "Halo" avant laquelle Flynn en profite pour se remémorer de lorsque le combo a eu la chance d'ouvrir pour Slayer. On a le droit à un petit passage drôle durant lequel un fan va réussir à monter sur scène comme si de rien n'était avant d'être rapidement redescendu par la sécurité, ni vu ni connu. Des confettis explosent dans la salle et Machine Head quitte la scène pour une petite pause.
C'est après une dizaine de minutes de pause que le groupe fait son retour sur scène avec un nouveau décor consacré à Burn My Eyes mais également avec la surprise d'un changement de line-up. En effet, Logan Mader et Chris Kontos (membres presque tous originels de Machine Head) nous font la surprise de venir sur scène pour cette deuxième partie de show. Flynn ne quitte évidemment pas son post tout comme MacEachern qui reste à la basse. Le premier titre de Burn My Eyes, "Davidian" débute et c'est sans étonnement que tout le reste de l'album sera joué dans l'ordre. L'énergie est tout aussi folle mais il est vrai que la première partie du show était meilleure. Flynn parlait dans un communiqué que le groupe avait dû re apprendre à jouer ensemble les titres de ce premier album pour cette tournée spéciale. Le pari est réussi mais encore une fois on aura tout de même préféré le début du concert.
Les fumigènes et les "headbang motherfucker" de Flynn sont toujours présents, Logan Mader saute de partout et semble limite prêt à casser le sol de la scène. La fosse continue les circles pits et slams et on continue de profiter d'un show exceptionnel. Avant de débuter "A Nation On Fire", Robert demande au public d'allumer le flash de leur téléphone, demande qui sera écoutée par les fans.
On se rapproche de la fin du show et c'est donc avec "Block" que Machine Head clôture cette soirée. Flynn en feu exige que "vous [lui] donniez tout ce que vous avez encore comme énergie" et qu'il veut "que tout le monde retire son fucking t-shirt pour le faire tourner dans les airs".
"Block" une fois terminée, Robert Flynn débarque avec un drapeau de la France, qui possède le logo du groupe, sur scène pour prendre une jolie photo souvenir des six membres. Le combo balance d'ailleurs de tout dans la fosse, médiators en masse (avec les dates des concerts parisiens inscrites), baguette de batterie et même des peaux de batterie dédicacées qui arrivent à attendre le deuxième étage du Trianon. On repart donc de ce show avec l'impression d'avoir assisté à l'un des meilleurs concerts thrash de l'année alors que tout le monde se posait des questions quant au retour du groupe.
Setlist
Diary of a Madman (Ozzy Osbourne) en sample
Clenching the Fists of Dissent
Take My Scars
Now We Die
Struck a Nerve (tour debut)
Locust
I Am Hell (Sonata in C#)
Aesthetics of Hate
Solo de guitare
Darkness Within
Catharsis
From This Day
Ten Ton Hammer
Halo
Entracte
Burn My Eyes album :
Real Eyes, Realize, Real Lies en sample
Davidian
Old
A Thousand Lies
None but My Own
Solo de batterie
The Rage to Overcome
Death Church
A Nation on Fire
Blood for Blood
I'm Your God Now
Block
Photos : David Poulain
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