Entretien avec Jay Scott de Lionheart

A l’occasion de leur passage à Paris pour leur tournée Européenne Valley of Death, La Grosse Radio a eu l’opportunité de s’entretenir avec Jay Scott, batteur du groupe de hardcore californien Lionheart. Entretien intimiste avec le groupe le plus sportif de la West Coast.

La Grosse Radio : Salut Jay, merci d’être avec nous aujourd’hui. Nous sommes dans les backstages du Gibus Live où vous allez vous produire toi et Lionheart avec des groupes tous plus fous les uns que les autres. Comment tu te sens ?

Jay Scott : Je me sens super bien, le public parisien nous a toujours traité de manière remarquable. C’est une ville qui va toujours à 100 à l’heure, le trafic, la population etc…Mais nous avons finalement réussi à poser notre remorque devant la salle et à transférer tout notre matériel à l’intérieur et maintenant tout le monde se détend. On va jouer aujourd’hui notre cinquième show de la tournée, on est encore frais et on a hâte de jouer. On connaît le Gibus et on a toujours aimé cette petite salle « punk-rock » car on y a toujours passé de bons moments. C’est un plaisir de revenir ici jouer en tête d’affiche.

Sur cette tournée, vous êtes accompagnés de Deez Nuts (Australie), Kublai Khan (Etats-Unis), Obey the Brave (Canada) et Fallbrawl (Allemagne). Comment avez-vous choisi d’amener ces groupes avec vous sur cette tournée ?

Jay Scott : D’abord, nous aimons beaucoup ces groupes, on a déjà joué avec eux auparavant. Mais aussi, lorsque tu prépares une tournée, tu as envie de donner le meilleur assemblage de groupes possible à tes fans. Et le fait que chacun des groupes présents sur notre tournée possède du nouveau contenu à partager donne un second souffle à cette dernière. Peu importe le groupe que tu viens voir, tu entendras forcément de nouveaux titres. Et je trouve que ça rend cette tournée vraiment plus cool. Ce fût une décision assez simple de choisir ces fantastiques groupes en conclusion.

Jusqu’à maintenant, quelle a été la réaction des fans sur cette tournée ?

Jay Scott : Géniale ! Tous les groupes reçoivent énormément d’affection, le public est génial. Nous avons eu deux dates en Belgique et en Allemagne sold-out, la foule était immense. Jusqu’ici on n’aurait jamais imaginé autant de réaction positive de la part du public. C’est juste parfait, on passe du bon temps, aucun problème depuis le début, personne n’est laissé de côté et tout le monde se donne à fond en live.

Lionheart on tour

Cette tournée marque la sortie de votre dernier album Valley of Death, peux-tu nous parler du processus d’écriture de cet album ?

Jay Scott : C’est un processus très long l’écriture d’un album donc je vais essayer de résumer ça brièvement. Il y a énormément d’aspects à prendre en compte : l’écriture de nouveaux titres, la réalisation de clips, la promotion sur les réseaux sociaux. Tout ça ce sont des choses qui se font naturellement et au fur et à mesure. On écrit des titres qui, on l’espère, vont être bien reçus par le public, qui nous plaisent. Et comme on écrit tous ensemble les idées fusent d’un peu partout et on peut ainsi rebondir sur telle ou telle suggestion. Et au final, après avoir travaillé les idées de chacun et laissé mûrir le projet, tu te retrouves finalement avec un album ! Mais ça peut prendre des années à écrire, répéter, trouver les idées. On s’implique vraiment tous dedans, c’est un processus très long mais au final, ça en vaut vraiment la peine. Chaque détail doit être parfait jusqu’à la manière dont sont présentés les paroles à l’intérieur de la pochette de l’album. C’est beaucoup de brainstorming l’écriture d’un album en fait. Ce qui en sort c’est véritablement la combinaison des idées de tout le monde.

Jusqu’à maintenant vous avez sorti quatre clips pour promouvoir ce dernier opus et deux d’entre eux sont très impressionnants de part leur réalisation ("Burn" et "Valley of Death"), tu peux nous en parler ?

Jay Scott : "Valley of Death" a été fait en solo par Rob (Ndlr : chanteur de Lionheart). Le tournage de "Burn" c’était quelque chose de complètement dingue avec ces voitures qui nous tournaient autour à toute allure dans le désert pendant qu’on jouait. Le producteur et toute son équipe étaient au top, je pense qu’on a fait quelque chose de super cool. Et pour rebondir sur ce que je disais précédemment lors du process. L’un d’entre nous a eu cette idée de faire un clip dans le désert et les autres ont naturellement suivi,  on n’avait rien à perdre autant essayer. Et c’est comme ça que le clip est né. C’est parti d’une idée pour aboutir sur quelque chose de carrément sérieux, un clip à l’univers post apocalyptique, un peu à la Mad Max. Et ça a super bien marché la preuve ! Il n’y a jamais de mauvaises idées, une idée peut toujours donner quelque chose de super cool !

Tout votre album va « droit au but » et on entend bien évidemment votre identité sonore, le « Cali Stomp ». D’où vous vienne vos influences pour avoir créé justement une identité si unique ?

Jay Scott : Comme chaque groupe on essaye d’avoir ce petit quelque chose qui nous démarque, et je pense que ce « Cali Stomp » c’est un peu notre manière à nous de l’appeler comme ça (il rit NDLR). Les gens peuvent nous définir comme ils veulent, pour certains on fait du hardcore, pour d’autres on fait de la musique « agressive ». Peu importe comment tu nous définis. Nous, on s’en fiche des étiquettes, on prend juste du plaisir à ce qu’on fait. Personnellement je nous considère comme un groupe de rock alors tu vois. J’ai juste envie que les gens écoutent ce qu’on fait. Que tu écoutes du rap, du rock, de la country, c’est toujours super sympa de partager la musique que tu aimes et c’est cool que les gens nous reconnaisse grâce à ce « Cali Stomp » car ça nous pousse à garder ce côté très groovy et heavy de ce qu’on fait. Et avec Valley Of Death, on essaye de repousser nos limites et jusqu’ici je trouve qu’on a fait du bon travail j’ai vraiment apprécié.

Sur les dix titres de l’album, lequel est ton préféré ? ”¨”¨

Jay Scott : L’album sort dans quatre jours (ndlr: l’interview a eu lieu le 11 Novembre) donc on ne va jouer que les quatre singles qu’on a déjà sortis. Mais une chanson que j’apprécie particulièrement qui est sur l’album est "Stories From The Gutter". C’est vraiment la plus agressive et la plus violente de tout l’album. Les paroles qui plus est sont très dures et intenses. C’est vraiment le morceau que j’ai le plus apprécié jouer en studio. C’est un son super groovy et je prend beaucoup de plaisir à la batterie.

Sur votre titre "Rock Bottom", vous avez fait un feat avec Jesse Barnett chanteur de Stick to Your Guns, comment cette collaboration a-t-elle eu lieu ?

Jay Scott : Stick To Your Guns est un groupe qu’on apprécie beaucoup, on a tourné avec eux, on va faire quelques dates avec eux sur cette tournée. On en revient à ta question sur notre choix de groupes qui nous accompagnent dans cette tournée, on aime faire des choses avec les groupes qu’on apprécie. Donc pour répondre à ta question, Rob et Jesse échangeaient beaucoup ces derniers temps, la connexion était là, il y avait une place pour un feat sur "Rock Bottom" et il était disponible, il est venu tourner le clip avec nous et tout s’est fait très vite. Aujourd’hui, tout le monde a des guests sur ses albums et nous ne somme pas différents des autres groupes. Et j’attends énormément de jouer ce morceau sur nos dates avec Stick To Your Guns car Jesse sera là et ça va être super intense !

En parlant de featuring, vous avez invité un rappeur sur votre titre "Before I Wake" : Mr Jet Black. Et c’est la première fois qu’on entend un tel featuring sur l’un de vos albums si je ne me trompe pas. Tu peux nous parler des raisons de cette collaboration et comment cela s’est passé ?

Jay Scott : Tu sais quoi ? J’attendais avec impatience cette question ! On aime beaucoup Jet Black, Rob avait déjà fait quelques trucs avec lui par le passé. Je ne vais pas te parler vraiment du choix d’un rappeur mais plutôt revenir sur la question de la collaboration. On a eu Isaac de Scarhead sur un morceau très hip-hop. On a eu Carl de Earth Crisis aussi sur l’un de nos titre et plein d’autres. Donc pour ce morceau où on s’est dit qu’on voulait avoir cette vibe rap, on a directement passé à Jet Black. Et au final ça s’est super bien passé on est très content du rendu final.

Quels sont les thèmes abordés dans cet album et d’où avez-vous puisez vos inspirations pour écrire Valley of Death ?

Jay Scott : Je pense que l’écriture et le thème sont deux choses bien différentes. D’un point de vue artistique, on est toujours influencé par d’autres groupes peu importe ce qu’ils font, que ce soit du rap, du rock ou n’importe quel autre style. Mais je pense que l’atmosphère globale de cet album, surtout au niveau des paroles a beaucoup à voir avec les maladies mentales, la dépression, des choses qu’on a pu tous traverser. On ne passe pas par quatre chemins on est vraiment cru dans nos paroles et je pense que de cette manière, les gens se sentent concernés par notre message ils se disent « Ah, toi aussi tu as vécu ça ? ». Et c’est ça que j’aime dans la musique, c’est cette capacité à pouvoir créer un lien avec les gens, que les gens se reconnaissent dans ta musique. Dans chacun de nos albums ce sont les paroles qui vont guider les lignes d’instruments, et ce dernier opus n’est pas différent des autres. Cet album c’est comment on se sent nous aujourd’hui, on emprunte un ton assez sérieux sur certains de nos titres on ne va pas se le cacher. Et c’est dû au fait que certains d’entre nous sommes passés par des problèmes vraiment sérieux. Par exemple "Story From The Gutter" c’est toute l’enfance de Rob et comment il a réussi à s’en sortir malgré les difficultés. On raconte beaucoup d’histoires sur cet album et je trouve ça bien encore une fois car les gens peuvent se reconnaître dans notre musique, cet opus est définitivement plus sombre que les précédents, il raconte une histoire et est beaucoup plus intime.

Un dernier mot pour nos lecteurs ?

Jay Scott : Valley of Death sort le 15 Novembre, il sera disponible sur toutes les plateformes. C’était un plaisir de faire cette interview, j’ai super hâte de voir le produit final et de voir l’accueil qu’on va nous réserver après avoir travaillé tant d’années sur cet album !



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