Nous avons rendez-vous en ce mardi 12 novembre 2019 pour un concert au Cabaret Sauvage avec The Ocean et Leprous. Ils sont accompagnés par Port Noir en première partie dans une salle fraîchement refaite et qui affiche complet.
Port Noir
C'est dans une salle fraîchement refaite et qui affiche complet que nous entrons ce soir afin de voir The Ocean et Leprous. La première partie est lancée avec Port Noir, groupe électro prog aux influences rock et metal qui investit plutôt bien la scène grâce à son logo lumineux présent à son dos.
Les Suédois lancent le show avec "Young Bloods" et le public accroche rapidement. Le bassiste pendant le morceau, alterne entre sa basse et son clavier électro et le chanteur/guitariste présente une voix claire douce et belle. Le mélange prog électro est plutôt bien réalisé et ne choque pas les spectateurs découvrant le groupe. Car oui, parmi la fosse on peut observer des fans qui connaissent bien les paroles de certains morceaux notamment "Flawless" ou "Champagne".
La voix de Love Andersson, le chanteur, est vraiment douce et se rapproche parfois un peu de celle d'Einar (sans pour autant pouvoir aller plus loin que lui). Le public va même jusqu'à applaudir en rythme avec le bassiste et semble véritablement bien accrocher au groupe. Ce dernier officie en formule trio et pour une fois pas besoin de plier l'oreille pour bien entendre la basse. On arrive déjà au dernier titre "13" et le morceau semble d'ailleurs bien plus électro que tous les autres. Pour une première partie, Port Noir frappe décidément fort.
Setlist :
Young Bloods
Flawless
Blow
Champagne
Old Fashion
13
The Ocean
Place maintenant à The Ocean qui arrive légèrement en avance sur scène. Leur entrée se fait sur une introduction et une luminosité très sombre et verte. The Ocean débute son show avec "Permian: The Great Dying" et on remarque rapidement que le batteur est mis un peu de côté sur la droite, comme s'il était caché. Le chanteur, quant à lui, alterne entre chant crié et chant clair et l'ambiance est rapidement moins douce. Plus le show avance et plus la fumée est présente sur scène. Résultat, on peine de plus en plus à voir le groupe et c'est comme si au delà de cacher le batteur, le groupe cherchait tout simplement à paraître invisible ou semblable à des ombres. La luminosité reste également faible et The Ocean confirme indirectement sa décision de rester en retrait. Dommage car cela gâche un peu leur représentation et on aimerait un peu plus voir les musiciens. On profite néanmoins d'une très bonne qualité sonore et autant se concentrer sur cela à défaut de l'aspect visuel.
Le set est parfois bien explosif et c'est l'occasion de les voir jouer en intérieur dans une salle après leur passage l'été dernier au Hellfest sous la Valley. Le groupe offre peu de contact avec la fosse mais le chanteur finit par se lancer dans un slam. Ce dernier, parlant français, finit par s'adresser au public pour les remercier de leur présence ce soir (nous rappelons que le concert se déroule à guichet fermé). Les samples de violon résonnent magnifiquement bien dans la salle et on profite également de l'émotion engendrée par le collectif durant ce concert.
The Ocean joue "Firmament" en tout dernier, afin de clôturer le set de manière explosive. On se rend compte que les membres du groupe ont joué moins d'une dizaine de chansons, mais qu'elles sont tellement longues qu'on a l'impression que le concert a duré beaucoup plus longtemps. Hormis la lumière et la fumée omniprésente, l'audience aura profité d'une bonne représentation.
Setlist :
Permian: The Great Dying
Mesopelagic: Into the Uncanny
Silurian: Age of Sea Scorpions
Bathyalpelagic II: The Wish in Dreams
Devonian: Nascent
Firmament
Leprous
Faisons maintenant place au plat de résistance de la soirée, autrement dit Leprous. Le groupe prend d'ailleurs un peu de retard sur son set ce qui nous rappelle leur dernière représentation en région parisienne. En effet, le groupe passait à Sucy-en-Brie en début d'année 2019 à l'occasion du festival de metal organisé par Heart Sound. Le set avait pris beaucoup de retard suite à des problèmes techniques dans la salle mais cela n'avait en rien empêché un très bon set.
C'est donc avec les premières notes de "Below" que Leprous arrive sur scène et la première chose que l'on se dit est que le morceau est aussi puissant en live qu'en studio. Einar n'y va pas de main morte avec sa voix et donne tout dès le début.
Leprous a beaucoup fait appel à un violoncelle sur Pitfalls, son nouvel album, et les membres du groupe nous font la surprise d'être accompagnés par un violoniste sur scène ce qui rajoute une plus grande intensité à leur chanson. Des animations graphiques défilent derrière eux et Einar alterne entre son clavier et le chant. Il s'adresse au public en expliquant que "c'est la chose la plus débile que je n'ai jamais dite mais j'ai promis de parler un peu plus au public, du coup je le fais mais je n'en peux plus". Sa phrase provoque un rire général et le show reprend avec "Illuminate". D'autres classiques du groupe sont joués tels que "From the Flame" durant laquelle le public applaudit en rythme sur le début du titre mais on revient rapidement aux compositions du nouvel album que Leprous est venu défendre ce soir.
Einar demande par la suite d'applaudir tout le groupe (à l'exception de lui-même et de Baard Kolstad, le batteur) car ils ont tous appris d'autres instruments (sauf ces deux derniers). Pour l'occasion, Simen Daniel Borven, le bassiste, passe notamment aux claviers. "Alleviate" et "At the Bottom" sont jouées par la suite et cette dernière n'est autre que la chanson la plus calme du set. Le batteur prend place derrière une batterie électronique, l'un des guitaristes passe au clavier et Einar vient toujours autant nous toucher avec sa voix douce, calme et puissante. Durant ce titre on pourrait presque fermer les yeux et profiter d'un calme absolu. On pourrait presque se le répéter encore et encore sans s'en vouloir : ce qui rend Leprous encore meilleur, c'est sans hésitation la voix du frontman encore plus incroyable à entendre en live. Pitfalls a été très critiqué suite à son orientation vers de la pop progressive mais le monde présent ce soir confirme le fait que les fans ne sont pas si déçus que cela.
Le violoncelle est toujours présent et ce pour la totalité du set et le public reprend à de nombreuses reprises les choeurs des chansons. "Third Law", un des morceaux des plus explosifs en live, retentit et rappelle ce côté de prog metal que l'on connait si bien avec Leprous. Arrive "Distant Bells", probablement l'un des morceaux les plus forts de Pitfalls et son début résonne comme une messe tellement il est calme et doux. Le morceau finit par exploser au moment voulu et Leprous quitte la scène à la fin de la chanson. Il nous offre sans surprise un rappel avec "The Sky Is Red" qui figure être un excellent choix pour clôturer cette soirée. On a parfois l'impression durant ce morceau qu'Einar explose tout simplement toute la rage contenue en lui. Le violoncelliste prend rapidement place aux claviers et le morceau est joué jusqu'au bout même avec sa longue partie instrumentale.
Le groupe quitte la scène en remerciant sincèrement le public. Quant à la fosse, on repart avec le cerveau retourné suite à la qualité du show que Leprous vient de nous donner. Le combo aura bien défendu Pitfalls et on a presque envie de rembobiner le show pour le revivre. Cette belle soirée nous aura également donné une belle occasion de découvrir Port Noir et de revoir The Ocean.
Setlist :
Below
I Lose Hope
Illuminate
Foe
From the Flame
Observe the Train
Alleviate
At the Bottom
The Cloak
The Price
Third Law
Salt
Distant Bells
Encore:
The Sky Is Red
Photos : Marjorie Coulin.
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