Quoi de mieux qu'un concert des joyeux lurons de Swallow The Sun pour commencer la semaine dans la joie et la bonne humeur ? La Grosse Radio s'est rendue le 4 novembre dernier au Backstage dans le XVIIIè arrondissement parisien pour assister au When A Shadow Is Forced Into The Light Tour. Le groupe est accompagné d'October Tide et Oceanwake. Voilà qui promet une riche soirée !
Oceanwake
Ce sont ces derniers qui foulent la scène du Backstage, à 19h30 précises. L'affluence est assez maigre, et d'une manière générale, la salle ne sera pas complète ce soir (à vue d'oeil, 200 personnes ont fait le déplacement, sur environ 350 places disponibles). Le groupe est venu défendre son dernier album en date, Lights Flashing in Mute Scenery. Si les Finlandais, fort de leur dix années d'expérience, font le taff et reçoivent un accueil poli de la part du public, l'ennui gagne assez rapidement du terrain, la faute à des morceaux qui peinent à accrocher l'oreille et des accélérations bien trop rares, malgré un joli final. Quarante minutes sympathiques mais loin d'être inoubliables.
October Tide
Le niveau monte d'un cran avec October Tide, qui vient de sortir In Splendor Below un peu plus tôt dans l'année. Malgré sa nationalité suédoise, Alexander Hogbom possède un humour très british, en témoigne certaines de ses interventions (vous êtes combien à avoir écouté notre nouvel album ici ? Dix ?). Les Scandinaves nous livrent une prestation solide et puissante, piochant habilement dans l'ensemble de sa riche discographie.
La scène est décorée de façon assez sobre, avec un panneau de chaque côté à l'effigie du groupe, presque de trop d'ailleurs au vu de la taille de celle-ci. Peu de place pour d'éventuelles excentricités, les musiciens se contentent d'être appliqués, mais tout en arborant des sourires communicatifs malgré la tristesse des thèmes abordés.
"12 Days Of Rain", issu de leur premier album Rain Without End (la bonne humeur, rappelez-vous), a notamment fait un bel effet auprès du public du Backstage. Les vingt années d'expérience de la bande se sont vraiment fait sentir tout au long du show, et c'est avec le sentiment du devoir accompli que les musiciens quittent la scène, non sans avoir siroter quelques verres au passage (nous les retrouverons d'ailleurs au bar de la salle peu de temps après).
Swallow The Sun
When A Shadow Is Forced Into The Light est, on peut l'imaginer, un album très important pour le guitariste et compositeur Juha Raivio, le premier écrit après la disparition de sa femme. C'est d'ailleurs sur le morceau éponyme, long de dix minutes, que le groupe choisit de faire son entrée. D'emblée, nous sommes happés par la qualité du son, puissant et clair, mais encore plus de la prestation vocale de Mikko Kotamäki, impériale, notamment sur le chant hurlé.
Des morceaux tels que "Lost & Catatonic" (issu de Songs From The North) sont magnifiés, le groupe développant son art avec une intensité rare. Peu d'interventions entre les morceaux, si ce n'est pour quelques sobres remerciements, les Finlandais préférant nous faire pénétrer profondément dans leur univers sombre et torturé, qui s'accorde il est vrai peu avec des discours à rallonge (tout le monde n'est pas Steel Panther).
Le petit dernier est très bien représenté avec six morceaux, seul "The Crimson Crown" et "Never Left" manquant à l'appel. Un choix osé mais réussi, tant ces compositions prennent toute leur ampleur en live, et se fondent sans difficulté dans leur discographie.
La scène, exigüe, laisse peu de place pour une décoration massive. Le groupe compense cet handicap par des jeux de lumières et des tenues bien choisies (coucou Jaani Peuhu, dont les spots blancs sur sa veste tenue noire lui confère des allures mystiques), nous plongeant dans cette atmosphère inquiétante et sombre.
Après un "Deadly Nightsade" parfaitement exécuté vient déjà leur du rappel, constitué de "Here On The Black Earth", suivi par "Emerald Forest And The Blackbird" puis l'incontournable "Swallow", issu du premier disque du groupe, qui nous quitte après 90 minutes intenses.
Swallow The Sun a livré une prestation marquante et habitée. La seule déception nous vient de l'affluence, tant la bande aurait mérité d'afficher complet ce soir. Qu'importe, ceux qui étaient présents savent qu'ils ont assisté à un superbe concert d'un des maîtres du genre.
Setlist :
When a Shadow Is Forced Into the Light
Lost & Catatonic
Firelights
Cathedral Walls
Don't Fall Asleep
Clouds On Your Side
Upon the Water
New Moon
Stone Wings
Deadly Nightshade
Here on the Black Earth
Emerald Forest and the Blackbird
Swallow
Crédit photos : @Justinator 2019
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