La Machine du Moulin Rouge s'apprête à recevoir en ce mardi 5 novembre les légendes du black metal, autrement dit Mayhem, à l'occasion du Deamon Tour. C'est dans une salle qui affiche complet qu'ils vont défendre leur nouvel album Deamon, accompagné par GosT en première partie et Gaahls Wyrd par la suite.
GosT
Lorsque l'on se renseigne sur GosT, on apprend qu'il s'agit d'un artiste électro/synthwave, de quoi surprendre les fans de black metal. Il arrive sur scène avec un premier titre calme au début, dans le noir complet. Accompagné par un bassiste, il s'apprête à mélanger synthwave et black metal. Le mélange de musique n'est d'ailleurs pas très judicieux. En effet, on passe d'un son bien électro à un black metal bien sombre sans trop comprendre les transitions. Par ailleurs, le chant clair ou crié n'est pas très maîtrisé. Néanmoins, GosT va enchaîner avec certains de ses morceaux complètement électro et l'ambiance sera nettement meilleure. Lorsque l'on écoute ses morceaux en version studio, l'effet est nettement meilleur qu'en live. On voit bien que l'avis est mitigé parmi les spectateurs, certains accrochent, d'autres absolument pas. A noter que les deux protagonistes sont maquillés d'un corpse paint, de quoi étonner encore plus les personnes ne connaissant pas GosT.
Il est vrai que le choix de première partie est surprenant. Ajouter une touche électronique à un show nettement tourné vers le black est une prise de risque, d'autant plus que les lumières sur scène respectent le type de musique, on est presque aveuglé par ce set. La touche électro est sympathique mais il aurait été plus judicieux de le mélanger avec quelque chose del moins violent, comme du post black metal voire du black atmosphérique. Le chanteur et le bassiste prennent en tous cas leur pied et se donnent à fond sur scène. Le set de GosT se finit après environ trente minutes de set et la fosse paraît toujours autant dubitative face à cette première partie.
Setlist :
Relentless Passing
Wrapped in Wax
Genesee Avenue
Timeless Turmoil
Ligature Marks
Garruth
Push
Severance
Gaahls Wyrd
Laissons cette fois-ci place à Gaahls Wyrd après ce show plutôt électronique. Le combo arrive légèrement en avance sur scène mais le public est bien plus présent. L'ensemble des musiciens monte sur scène pour être par la suite rejoint directement par Gaahl. Sa présence est forte dès le début. Effectivement, le chanteur possède une prestance (positivement) imposante et sa voix grave est en pleine forme ce soir. Les lumières sont d'ailleurs bien meilleures qu'auparavant et le public paraît beaucoup plus dans son élément, prêt à bien profiter malgré un entâme de soirée très surprenante.
Gaahl alterne entre une voix tantôt claire, tantôt grave et parfois même criée. On a comme l'impression de faire face à des incantations. Le plus fascinant et étrange à la fois reste son comportement très calme, parfois même immobile sur scène, comme s'il était figé dans le temps jusqu'à ce que la musique reprenne.
Cela renforce le contraste avec les guitaristes et le bassiste qui headbanguent régulièrement tout en étant synchronisés. A force d'utiliser sa voix grave, c'est comme si Gaahl cherchait à nous hypnotiser, ce qui pourrait presque fonctionner tellement il est impressionnant.
Un petit solo de guitare par ci par là et l'on remarque que l'attitude du public a bien changé en tous cas. Les spectateurs rentrent totalement dans le show puissant de Gaahls Wyrd. Côté setlist, outre leur unique opus sorti en début d'année, le groupe se permet des reprises de Trelldom, de Gorgoroth ou encore de God Seed. Quoiqu'il en soit Ghaahls Wyrd maîtrise tous les morceaux joués ce soir. La fin de leur show arrive bien trop vite et le temps n'a fait que passer rapidement. On est presque déçu de les voir quitter la scène. Avant de s'éclipser définitivement, le groupe prend le temps de remercier la fosse, dans une attide aussi calme que celle du leader de la formation.
Setlist :
Ghosts Invited
Fra Mitt Gamle... (Trelldom cover)
Wound Upon Wound (Gorgoroth cover)
Ek Erilar
Carving the Voices
From the Spear
Alt Liv (God Seed cover)
Prosperity and Beauty (Gorgoroth cover)
Through Past and Past
Exit - Through Carved Stones (Gorgoroth cover)
Mayhem
On comprend que l'on va passer au plat de résistance de la soirée puisque la salle est beaucoup plus remplie qu'auparavant. N'oublions pas que la Machine du Moulin affiche complet ce soir. On attend les Norvégiens face à une batterie imposante sur une scène peu éclairée. Les membres de Mayhem font une entrée sombre et sobre. Attila Csihar, quant à lui, arrive avec une tenue digne d'un prêtre sataniste ou tout du moins très représentatif de ce monde. La fosse débute rapidement les pogo et l'espace se réduit de plus en plus. Attila utilise également sur scène des objets rituels comme ce crucifix en os (vrais ou faux, personne ne le sait) pendant que Necrobutcher garde continuellement un regard de psychopathe.
Le groupe est principalement là ce soir pour défendre leur dernier album Daemon, mais ça n'est pas pour autant qu'il oublie ses anciennes compositions avec notamment "Dark Night of the Soul" ou "Freezing Moon". Attila continue de lentement se balader sur scène tout en chantant avec son crucifix. Visiblement le chanteur sait ce qu'il fait et orchestre un véritable show. On serait prêt à le fixer tout le long du show tellement il nous hypnotise à la manière dont Gaahl l'a fait auparavant. Il alterne d'ailleurs très bien entre un chant crié typique du black metal et un chant plus grave et lyrique.
Certains spectateurs rentrent à fond dans le jeu d'Attila et de Necrobutcher en adoptant des visages autant flippants qu'énervés et n'hésitent pas à se relancer dans la fosse. Teloch et Ghul restent discrets mais maîtrisent leurs guitares. Même chose pour Hellhammer derrière son énorme batterie. Il semble d'ailleurs accompagné par une femme blonde qui reste encore caché sur scène à moitié derrière la batterie et le décor mais qui aidera notamment pour les changements de déco sur scène.
Une bande son est lancée pendant que le groupe quitte la scène et que le décor change. Les Norvégiens reviennent tous cette fois-ci avec des tenues de scène, longues capes et capuches noires. Attila, quant à lui a retiré son masque pour laisser place à un corpse paint digne des scènes de black metal des plus flippantes. Son crucifix en os est maintenant accompagné par une tête de mort et ce jusqu'à la fin du show. Le concert se termine d'ailleurs avec les premiers titres du groupe comme "Pure Fucking Armageddon" histoire de bien clôturer cette soirée dans une ambiance malsaine, surtout lorsque l'on voit comment le groupe fixe la fosse. Le combo quitte la scène et le public repart le cerveau retourné.
Setlist :
Falsified and Hated
To Daimonion
Dark Night of the Soul
A Bloodsword and a Colder Sun, Part II
Bad Blood
Malum
Symbols of Bloodswords
Invoke the Oath
Freezing Moon
Pagan Fears
Life Eternal
De Mysteriis Dom Sathanas
Silvester Anfang
Deathcrush
Chainsaw Gutsfuck
Ancient Skin
Carnage
Pure Fucking Armageddon
Photos : © Arnaud Dionisio 2019
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