Counterparts est le deuxième mastodonte de la scène hardcore à sortir son album en ce 1er novembre avec Stray From The Path, un choix de la part des deux groupes pour s'entraider chacun à vendre plus ! Deux ans après You're Not You Anymore, le combo canadien est de retour avec un opus intitulé Nothing Left To Love qui permet au groupe de continuer à ravir nos oreilles de son metalcore à la fois violent et émotionnel. Retour ensemble sur une vraie pépite.
La régularité à laquelle Counterparts pond des albums n'a d'égale que la régularité dans la qualité de ces albums. Si Prophets était un premier album de qualité mais avec des lacunes largement pardonnable pour un jeune groupe, c'est depuis l'autoroute de la qualité que Brendan Murphy et ses différents comparses ont décidé de prendre au fur et à mesure des sorties. En effet il est difficile de trouver des défauts aux quatres albums qui ont suivi et c'est exactement la même chose pour Nothing Left To Love.
Ce qui est encore plus remarquable avec Counterparts c'est cette capacité à changer de line-up comme de chemises mais à garder cette consistance dans l'écriture et à retrouver à chaque fois ce qui fait l'essence même du son Counterparts. Si Brendan Murphy (chant) était déjà le seul membre originel restant à la sortie de You're Not You Anymore, on assiste maintenant au départ d'Adrian Lee (guitare) mais au retour d'Alex Re (guitare) qui était lui présent de 2009 à 2013 dans la formation. Si le frontman enregistre le départ du groupe de son meilleur ami, c'est aussi pour retrouver un visage familier dans l'histoire du groupe, un mal pour un bien en somme.
Nothing Left To Love est encore une fois un voyage dans l'esprit de son frontman au travers de paroles sombres et violentes, souvent proches du désespoir total. L'auditeur navigue de morceau en morceau dans les abîmes d'une génération perdue et à la dérive qui n'arrive pas à trouver sa place dans la société ni dans ses relations personnelles. On peut très bien faire un parallèle entre les mots de Brendan Murphy et ce que chacun d'entre nous vit dans sa vie personnelle et professionnelle. Nothing Left To Love est une séance de thérapie groupée permettant de mettre des mots forts sur une bande sonore qui prend aux tripes. Parfois le désespoir et la tristesse prennent le dessus et on se retrouve les larmes aux yeux devant des titres comme "Cherished" ou "Love Me" et parfois la rage nous fait prendre le dessus en écoutant "Your Own Knife". La ligne est fine et Counterparts joue tout au long de cet album sur ce fil du rasoir.
Dès les premières secondes de "Love Me" avec la phrase "Will you love me when there's nothing left to love?" en boucle, l'auditeur est dans le bain musical de ce qui l'attend sur les dix titres et trente deux minutes de cet album. L'essence du son Counterparts est effectivement bien présent avec une guitare lead qui s'impose dans nos oreilles avec des petits passages mémorables, un sens de la mélodie implacable, des moments d'une rare violence ou encore une batterie d'un niveau bien supérieur depuis que Kyle Brownlee est derrière les fûts. Et quand on pense que c'est lui qui a proposé le riff de "Wings Of Nightmares", il est temps de se rendre compte que nous ne sommes vraiment pas tous égaux à la naissance en ce qui concerne le talent.
Avec ce nouvel opus, Counterparts continue de prouver à quel point un groupe est capable de dupliquer une recette d'album en album en augmentant la qualité de sa production et en incorporant par petites touches des nouveautés. On pensera notamment au retour du chant clair sur "Cherished" et "Imprints" ou tout simplement à des parties de titres qui offrent une vision plus aérienne de la musique du groupe. Même sans pré-breakdown, les musiciens ont eu l'intelligence d'ajouter des parties éthérées. Nothing Left To Love est truffé de ces petits moments qui apportent à la foi une pause dans la déferlante de violence mais surtout une envie d'y revenir en boucle et en boucle. Ce n'est d'ailleurs pas le titre éponyme qui clôt l'opus qui nous fera dire l'inverse tant ce petit rappel au tout premier titre est une fin parfaite en soi.
On entend souvent les détracteurs du metalcore dire que le genre n'a pas évolué et que c'est toujours la même chose, peu importe le groupe. On ne pourrait pas être plus loin que cela de la vérité et 2019 nous l'aura démontré avec des sorties innombrables et d'une qualité incroyable dans le genre. Nous sommes aujourd'hui dans l'âge d'or du metalcore et Counterparts avec Nothing Left To Love vient de sortir le meilleur album du genre de l'année !
Lancez-vous à corps perdu dans cet album et il vous le rendra bien, prenez-le temps de digérer les compositions et les paroles car chaque aspect de la musique de Counterparts nécessite une attention particulière.
Tracklist:
1. Love Me
2. Wings of Nightmares
3. Paradise and Plague
4. The Hands That Used To Hold Me
5. Separate Wounds
6. Your Own Knife
7. Cherished
8. Imprints
9. Ocean of Another
10. Nothing Left To Love
Sortie le 1er novembre chez Pure Noise Records.