Alors que la grève des transports commence tout juste sur la région parisienne, nous accueillons aujourd'hui au Trabendo les Américains de Motionless In White. Un peu moins de deux ans après leur dernier passage dans cette salle, ils revienent ce soir dans le cadre de la tournée de leur dernier opus en date, Disguise. En compagnie cette fois-ci par Skold, c'est un concert complet sur le papier mais pas dans la réalité auquel nous allons assister.
SKOLD
A cause de cette grève nous ratons malheureusement le début de la prestation de Skold et ce n'est pas sans regret pour être honnête avec vous. Le musicien suédois du haut de ses cinquante-trois ans est un touche à tout, un multi-instrumentaliste hors pair, un compositeur reconnu et un producteur de renom. Alors le voir ici à Paris en première partie de Motionless In White fait plaisir quand on sait qu'il a contribué à deux albums géniaux de Marilyn Manson - The Golden Age of Grotesque et Eat Me, Drink Me - il y a plus de quinze ans maintenant.
Nous entrons dans la salle quand commencent les premières notes de "Remember" issu du tout premier album éponyme ayant vu le jour en 1996, pour enchaîner ensuite sur un titre du dernier album en date, "Roses". On se rend compte qu'entre ces deux albums, la recette n'a pas beaucoup changé et que le metal industriel de Skold est toujours aussi reconnaissable notamment grâce à la voix de son géniteur.
Le public reste assez calme et à part des petits applaudissements entre les morceaux, on a surtout l'impression que la vaste majorité des fans de Motionless In White découvre complètement ce musicien pourtant si important dans la vie de leur groupe. Difficile de leur en vouloir bien sûr mais c'est assez étonnant pour être notifié.
L'ambiance se réchauffe un peu cependant avec le dernier titre de Skold qui est tout simplement un titre de KMFDM, le projet de rock industriel allemand dont il a été membre à la fin des années 90. "Anarchy" est un titre pensé pour le live et c'est une bien bonne manière de terminer le concert !
Setlist:
Triumph of the Will
I Will Not Forget
Tonight
Small World
Remember
Roses
Don't Pray for Me
Angel of Noise
Better the Devil
Anarchy (KMFDM song)
MOTIONLESS IN WHITE
Avec un tout nouvel opus sous le bras ayant vu le jour courant 2019, Motionless In White continue sa longue tournée européenne à Paris au Trabendo comme au tout début 2018. Le concert affiche complet mais à cause des grèves certains n'ont pas pu se déplacer, ce qui fait qu'il manque à la louche une petite centaine de personnes pour atteindre la jauge véritable d'un concert complet dans cette salle.
Pas moins de sept titres de Disguise seront joués par le combo ce soir et ça commence dès le premier morceau avec "Undead Ahead 2 : The Tale of the Midnight Ride" qui nous met tout de suite dans l'ambiance de la soirée. Le son est un peu décevant en ce qui concerne le mix de la voix par rapport aux instruments, très bien calibrés d'ailleurs, mais cela n'empêche pas le public dans la fosse de s'en donner à cœur joie pour reprendre les paroles chantées par Chris Motionless (chant).
Le combo n'oublie pas non plus de nous offrir des titres de Graveyard Shift (dont l'excellent "Soft) et Reincarnate (on pensera bien sûr au titre éponyme qui n'est pas loin d'être le meilleur de la carrière du groupe) afin de contenter tout le monde au travers de la vie déjà prolifique du groupe de Scranton. Depuis le départ de Devin Sola (basse), c'est Justin Morrow - vu plus récemment chez Ice Nine Kills - qui occupe le poste de bassiste et chante aussi les chœurs et ce n'est franchement pas une réussite tant le musicien est à côté de la plaque en terme de justesse presque à chaque fois.
Il n'est d'ailleurs pas le seul en faiblesse vocale, c'est aussi le cas pour Chris Motionless qui semble fatigué ce soir et ça se ressent d'autant plus que la voix claire est doublée deux fois (une plus grave et une plus aigüe) avec une réverb absolument dégueulasse sur certains titres comme "Catharsis" ou "Broadcasting From Beyond the Grave: Death Inc". On se demande bien comment l'ingé son du groupe peut laisser passer cela tant c'est flagrant à l'oreille et pas très agréable surtout quand on sait à quel point le frontman est talentueux.
Avec une setlist garguantuesque de dix-sept titres plus un solo inutile de batterie, Motionless In White gave ses fans et c'est tout à son honneur. C'est un plaisir de voir surgir sur la setlist un titre comme "Synthetic Love" et surtout bien sûr "Final Dictvm" qui voit Tim Skold faire son apparition sur scène pour ce qui sera à coup sûr le moment fort de cette soirée. Quand on connait l'importance du musicien dans les influences de Chris Motionless mais aussi tout son travail avec le groupe, on se retrouve pris dans un tourbillon qui aura emporté tout le Trabendo avec lui pendant cinq minutes.
C'est avec "Eternally Yours" et après un lancer de roses dans le public que Motionless In White termine sa soirée après un peu plus de quatre-ving minutes d'un concert encore une fois explosif à souhait ! Entre un jeu de lumières qui sublime les compositions et nous surprend par des variantes et des associations incongrues, il est facile de se laisser emporter par la musique du combo et c'est le plus important.
Setlist:
Undead Ahead 2: The Tale of the Midnight Ride
Necessary Evil
Reincarnate
Soft
Brand New Numb
Rats
Voices
Headache
Catharsis
Synthetic Love
Disguise
Drum Solo
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Final Dictvm
Contemptress
Broadcasting From Beyond the Grave: Death Inc.
Devil's Night
Rappel
Eternally Yours