Midnight – Rebirth By Blasphemy


De la vitesse, des riffs, du sexe et un peu de Satan pour saupoudrer le tout. Voici comment on pourrait résumer en une phrase ce que représente Midnight. Depuis ses débuts, le groupe a atteint un statut culte par cette capacité à balancer un heavy metal crade aux accents black metal que ne renierait pas Venom dans un bon jour. Et, après un Sweet Death and Extasy qui avait pas mal divisé, le one-man band américain revient en force en ce début d’année 2020 avec Rebirth By Blasphemy.

D’un côté, quand le premier morceau de la galette s’intitule "Fucking Speed And Darkness", on se doute bien que les thématiques ne tourneront pas autour du tressage de perles. Les amateurs des précédents albums seront donc heureux de savoir que ce bon vieil Athenar n’a pas changé sa formule magique. Et celle-ci est on ne peut plus simple : prendre le meilleur de Motörhead et de Venom, le tout  surplombé d’un peu de punk et d’un semblant de black metal pour en faire un irrésistible nectar auditif.
 


Le multi-instrumentiste distille ainsi des riffs tantôt punks, tantôt rock’n’roll, sur lesquels viennent se greffer refrains fédérateurs et accélérations thrash. On peut presque être étonné par la simplicité et l’intensité de certains plans, tant ceux-ci paraissent parfois simples. Batterie répétitive à en devenir entêtante, basse collée aux lignes de guitares épiques, l’ensemble est en plus sublimé par une production du plus bel effet. Il ne s’agit pas d’un rendu sonore propre, mais d’une poisse contrôlée qui suinte par chacune des notes de ce Rebirth By Blasphemy.

Il y a dans ce nouvel album un tas de morceaux destinés à être de futurs classiques du groupe en live. Que ça soit avec les très courts "Escape The Grave" ou "Cursed Possession", ou encore via un "Warning From The Reaper" intense avec ses nombreuses cassures, le disque fait vivre ses trente-cinq minutes à toute vitesse. Chaque composition comporte son petit riff qui tue, son petit solo endiablé mais aussi ses lignes de chant accrocheuses.
 


Mine de rien, réussir à créer un tel brulot n’est pas donné à tout le monde, et les multiples groupes récents puisant dans le passé, de qualité inégale, sont là pour le prouver. Athenar accomplit avec Midnight la fusion entre une ambiance poisseuse, érogène, et une frénésie collant à merveille avec ses thématiques. Et bien que les nombreux mid-tempos de Sweet Death and Extasy aient pu déstabiliser les amateurs de cette furia si chère à la formation, ici, ceux-ci s’intègrent parfaitement. Dans un joyeux bordel au feeling punk’n’roll que ne renierait pas Turbonegro, le one-man band ajoute une nouvelle corde à son arc. On sent qu’avec "Rising Scum", "The Sound of Hell" ou "You Can Drag Me To Fire", le public pourra tout autant danser que s’envoyer des mandales façon Bud Spencer dans le pit.

En un peu plus de trente minutes, Athenar vient de réaliser un joli coup avec ce Rebirth By Blasphemy. La hype et l’aura, immenses, qui entourent Midnight sont parfaitement compréhensibles. Il s’agit d’un groupe d’une énorme qualité, traçant sa route dans un sillon musical au final assez rare, avec une frénésie et une efficacité impeccable. Encore une fois, Midnight ne déçoit pas. Et pire encore, Midnight assène une claque et montre que, derrière la capuche, se cache un cerveau malade voulant faire rimer plaisir et dépravation pour le plus grand nombre.

Midnight - Rebirth By Blasphemy : sortie le 24 janvier 2020 chez Metal Blade Records

Tracklist:

1. Fucking Speed and Darkness
2. Rebirth by Blasphemy
3. Escape the Grave
4. Devil's Excrement
5. Rising Scum
6. Warning from the Reaper
7. Cursed Possessions
8. Raw Attack
9. The Sounds of Hell
10. You Can Drag Me Through Fire

NOTE DE L'AUTEUR : 8 / 10



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