La Machine du Moulin Rouge nous accueille ce soir pour un concert allant du thrash au death metal avec Nuclear et Vltimas sans évidemment oublier le bon black metal offert par 1349 et Abbath. Le tout est organisé par Garmonbozia et l'on a franchement hâte de voir tous les sets de la soirée.
Nuclear
Nuclear ouvre les hostilités dès 18h20. Il est relativement très tôt et le peu de personnes dans la salle en est d'office la conséquence. Les spectateurs remarquent rapidement que Nuclear dispose d'un bon son et que la double pédale d'Eugenio Sudy résonne dans toute la salle. Les influences du groupe paraissent évidentes à tous : nous sommes devant un combo de thrash metal façon Slayer et revisité à la Sepultura. Roberto Soto se balade de droite à gauche sur scène avec sa basse et la longueur de ses cheveux nous impressionne. Les solos de guitare sont plutôt bons et on se croit vraiment face à un Slayer chilien. Matías Leonicio quant à lui est en bonne forme vocalement parlant mais il reste très timide face au public. Nuclear clôture son set et on assiste au démontage complet de la batterie du groupe. En effet, chaque groupe de la soirée à sa propre batterie ce qui implique de tout démonter et remonter entre chaque set (hormis celle d'Abbath déjà sur scène).
1349
Nous nous apprêtons à voir arriver Vltimas sur la scène de la Machine du Moulin Rouge mais c'est 1349 qui se présente à nous avec une intro longue et sombre. Garmonbozia nous apprend par la suite que les sets ont été inversé suite à un imprévu et s'en excuse platement ! Chaque membre du groupe se présente avec un visage maquillé d'un corpse paint ou avec une cape sur le dos. Ajoutons la fumée, présente en grosse quantité, qui nous confirme le fait suivant : nous sommes bien devant une formation de black metal. Le son est moins bon qu'auparavant et on s'attendait presque à mieux de la part de 1349. Néanmoins, Ravn est plus démonstratif qu'à ses dernières apparitions, de quoi faire plaisir à certains fans. Ainsi, on ressent bien que 1349 ne change pas son mode de fabrication, à savoir un black metal similaire à la seconde vague des groupes norvégiens de la deuxième moitié des années 1990, entre Burzum et Mayhem.
Le plus impressionnant reste Frost qui derrière sa batterie ne se laisse littéralement aucun répit ! On remarque également que le public présent ce soir est le même que l'on retrouve facilement à tous les concerts parisien de black et de thrash metal. Malgré le son plutôt mauvais, les solos de guitare d'Archaon se font entendre mais on n'en profite que très peu. L'un des derniers single de 1349 "Dødskamp" nous est offert et ce dernier change légèrement la rythmique du groupe avec un début beaucoup plus mélodique. Le groupe prend le temps de dire au revoir au public avant de quitter la scène pour laisser place à ses compères d'Vltimas.
Setlist :
Sculptor of Flesh
Through Eyes of Stone
Slaves
I Am Abomination
Striding the Chasm
Golem
Atomic Chapel
Dødskamp
Abyssos Antithesis
Vltimas
Après réflexion et même si ce n'est pas l'avis de toute la salle, il n'est pas plus mal de retrouver Vltimas avant le set d'Abbath. Supergroupe composé de pointures à savoir : David Vincent (ex-Morbid Angel), Flo Mounier (Cryptopsy) et Rune "Blasphemer" Eriksen (Aura Noir, ex-Mayhem), nous les retrouvons pour la première fois réunies à Paris pour défendre leur album Something Wicked Marches In. Ils font leur entrée sur une intro digne d'un film épique d'époque et débutent leur set avec le titre éponyme "Something Wicked Marches In". Que dire de l'imposante présence et prestance de David Vincent ? Il dégage une telle personnalité ! Vêtu d'une tenue et d'un chapeau de cowboy, il se balade lentement sur toute la scène de la Machine du Moulin Rouge en chantant avec sa voix bien grave. On en est carrément hypnotisé et n'éprouvons aucun regret à le voir sur scène. N'oublions pas les autres membres du groupe notamment Rune qui ajoute les touches mélodiques au death metal d'Vltimas.
Le supergroupe nous offre une nouvelle intro tout juste avant "Total Destroy", toujours dans cette même idée épique et mélodique. De sa voix grave, David prend la parole pour nous présenter le prochain morceau "Monolilith" comme une chanson d'amour quelque peu diabolique. Le titre se veut plus lent que les autres compositions du trio mais toujours aussi mélodique avec des pointes de chant clair. Pour les plus extrêmes on peut parfois, vraiment parfois, y retrouver des ressemblances avec les Suédois d'At the Gates. La fosse en profite d'ailleurs pour commencer à s'agiter. Flo bourrine bien à la batterie quant à lui et ne se laisse aucun répit notamment avec "Truth and Consequence". On se rapproche de la fin du set mais on a franchement l'envie d'en avoir plus alors qu'Vltimas n'a qu'un album à son actif. Qu'en sera-t-il lorsqu'un deuxième opus sera sorti ?
"Marching On" s'avère être la dernière chanson de la soirée pour Vltimas. David Vincent reste toujours aussi hypnotisant autant visuellement que vocalement et Rune se défoule avec un dernier solo. Autant dire que l'on s'attend désormais à voir Vltimas en tête d'affiche d'une date bien death lors de son prochain passage sur le sol français, le groupe en a largement la carrure.
Setlist:
Something Wicked Marches In
Praevalidus
Total Destroy
Monolilith
Truth and Consequence
Last Ones
Everlasting
Diabolus Est Sanguis
Marching On
Abbath
Abbath a dernièrement annoncé sa récente sobriété et on s'attend donc à le voir en pleine forme sur scène. Il arrive, suivi de près par ses compagnons avec quinze minutes de retard mais on le leur pardonne facilement. On remarque de suite l'absence de Mia Wallace qui a dû quitter le groupe peu avant la tournée pour des raisons que nous ne connaissons pas à l'heure actuelle. Elle est remplacée par Rusty Cornell qui a déjà joué longuement sur scène pour le groupe auparavant . Des écharpes de foot avec le nom d'Abbath sont levées en l'air et "Hecate" du dernier album Outstrider s'occupe d'ouvrir ce set. Bien que sobre, Abbath n'a pas du tout perdu son sens de l'humour et continue d'avoir les cheveux au vent (merci au ventilateur) durant chaque morceau. Néanmoins, la fumée sur scène est beaucoup trop présente, on ne voit même pas Ukri Suvilehto qui en plus de cela est caché derrière le gros logo du groupe. On enchaîne déjà avec un morceau du premier album éponyme, "Count the Dead", sur lequel l'ancien chanteur d'Immortal reste toujours aussi impressionnant et imposant. La "perte" d'Abbath pour le groupe Immortal signe sans doute la quasi fin du combo norvégien. Tout du moins il s'agit d'une très grosse perte pour eux plutôt qu'une perte pour la carrière de notre protagoniste.
Le frontman continue avec son humour et lance un clin d’œil quant à sa sobriété en prenant une bouteille pour boire tout en disant "santé, c'est de l'eau". On surprend des fans à faire du slam alors que nous sommes à un concert de black metal. Le plus surprenant d'ailleurs reste l'unique personne dans la salle que l'on croise à porter le fameux corpse paint du Norvégien, on s'attendait presque à en voir plus.
Abbath n'oublie pas ses racines puisqu'il nous offre ce soir trois titres d'Immortal, à savoir "Against the Tide", "One by One" et "Mountains of Might". Surpise supplémentaire puisqu'il nous joue également "Warriors" autre reprise de son ancien supergroupe, I. Ce morceau ajoute d'ailleurs une touche bien mélodique à l'ensemble du set bien que les compositions tirées d'Outstrider semblent contenir des touches de heavy voire de hard rock au niveau de la guitare solo.
On est vraiment content de voir un Abbath en pleine forme capable de nous produire un concert sans hic et cela se ressent fortement rien qu'à voir la fosse. Il attire forcement presque toute l'attention mais les solos d'Ole André Farstad captent sans difficulté le reste de notre intérêt. Le son est toujours aussi bon, on est franchement conquis de ce retour en force et on ne sait même pas quoi demander de plus. Le groupe frappe bien fort pour 2020.
Abbath clôture le set avec "To War!" et "Winterbane" et l'on repart conquis par l'ensemble de la soirée. On ose espérer pour Abbath un futur dans la continuité de ce que l'on a pu voir ce soir, à savoir une prestation carrée accompagnée d'une bonne dose d'humour. La Machine du Moulin Rouge était bien remplie et on en peine presque à sortir puisque l'on croise des membres d'Vltimas sur notre passage. En résumé, les fans parisiens de black metal on en eu pour leur compte et l'on remercie grandement Garmonbozia.
Setlist :
Hecate
Count the Dead
Bridge of Spasms
Harvest Pyre
The Artifex
Warriors (I cover)
Ashes of the Damned
Against the Tide (In the Arctic World) (Immortal cover)
Calm in Ire (Of Hurricane)
Outstrider
One by One (Immortal cover)
Mountains of Might (Immortal cover)
To War!
Winterbane
Photos : Lionel / Born 666
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