Kryptos – The Coils of Apollyon

Kryptos commence sa campagne mondiale

 

Venus tous droits d’Inde, les quatre thrashers de Kryptos distribuent pour la première fois un album par le biais d’un label européen. Il s’agit de The Coils Of Apollyon, troisième album du groupe qui mèle influences thrash old school et heavy metal mélodique, avec un travail appréciable sur les guitares. Toutes griffes dehors, les musiciens tiennent bien la comparaison avec des formations installées.

Lorsqu’on parle de musique indienne, on a plus tendance à penser aux kitschissimes bandes originales des films issus de l’industrie Bollywood qu’au thrash metal. Pourtant, dans la ville de Bangalore, au sud du pays, sévissent quatre thrashers qui jouent sous le nom de Kryptos. Flanqués de perfectos et de t-shirts flockés de groupes tels Accept ou Kreator, les musiciens chevelus avancent tête baissée à travers une mousson de décibels et de riffs acérés.

Pour cela, les quatre indiens sortent en 2012 leur troisième album, The Coils Of Apollyon. Paru en février en Inde, le disque est arrivé sous le label AFM Records le 24 septembre en Europe. Il s’agit du premier que le groupe publie sous un label européen, pour un atterrissage tonitruant sur le vieux continent. Kryptos montre en effet avec son disque qu’il en a dans le ventre.

L’album est construit de manière old school, avec neuf titres, dont un court instrumental, qui n’atteignent pas les 50 minutes au compteur. Cette combinaison rend l’album très efficace, avec chaque morceau qui a sa personnalité et qui apporte sa pierre à l’édifice, avec, par exemple, une mélodie conquérante comme "Serpent Mage", des influences modernes sur "Spellcraft" ou une ambiance malsaine sur "Visions Of Dis". L’expression "All Killer, No Filler!" prend ici tout son sens.

Les titres bénéficient tous d’un excellent travail sur les guitares. Capables de jeter à la figure de l’auditeur des riffs assassins ("Mask Of Anubis", "Nexus Legion"), Nolan Lewis et Rohit Chaturvedi savent aussi tisser avec leurs six cordes des mélodies accrocheuses, se lancer dans des duels de solos endiablés, ou encore construire des harmonies travaillées pour faire évoluer leurs compositions. L’influence d’Iron Maiden est omniprésente à travers leur jeu, le groupe ne s’en cache pas et a même participé à une soirée hommage à la période de noël 2011 à Bangalore, au cours de laquelle le groupe a interprété uniquement des titre du répertoire des anglais. La paire de guitariste réussit haut la main l’exercice de l’acoustique avec l’instrumental "The Isle Of Voices", qui conclut l’album en beauté.

Kryptos

Mais si les compositeurs apprécient la mélodie, ils restent avant tout des thrashers, en témoignent les grosses rythmiques utilisées, soutenues par la basse vrombissante de Jayawant Temari et la batterie destructrice de Ryan Colaro à la batterie. Force brute et finesse mélodique guident main dans la main l’auditeur à travers ce disque qui fourmille de moments intenses, comme le refrain accrocheur de "Nexus Legion" ou le pont conquérant de "The Coils Of Apollyon".

A travers ces compositions, le groupe ne se bride pas à la formule "couplet/refrain" et fait évoluer certains morceaux comme "Eternal Crimson Spires" avec intelligence et efficacité. Sur l’ensemble du disque, les riffs sont bien amenés et les transitions sont simples et soignées, de manière à ce que chaque morceau soit formé de manière cohérente. L’album est efficace et réfléchi.

Concernant le chant, Nolan Lewis a fait des progrès par rapport à l’album précédent, The Ark Of Gemini, mais reste limité et manque parfois de puissance. Ainsi, le refrain déjà bien exécuté de "Serpent Mage" est principalement porté par les guitares et le morceau "Eternal Crimson Spires" manque de quelques poussées vocales. En revanche la voix démoniaque que Nolan prend sur des morceaux comme "Starfall" lui sied à ravir. On pourra reconnaître en lui des influences émanant d’icones du thrash allemand, comme Mille Petrozza (Kreator) ou Tom Angelripper (Sodom).

Fortement influencé par les années 80, Kryptos livre avec The Coils Of Apollyon un thrash travaillé et soigné, sans jamais oublier l’agressivité et la puissance. Les quatre indiens ont tout pour plaire au public européen avide de sensations fortes.

NOTE DE L'AUTEUR : 8 / 10



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