Trois ans après la sortie de Let Me Leave, les Australiens de Saviour sont de retour en indépendant pour nous offrir son successeur intitulé A Lunar Rose. Le programme est toujours le même, un mélange entre metalcore assez classique et le piano/voix de Shontay Snow qui nous offrent une musique totalement à part qui mérite d'être plus reconnue. Plongeons ensemble dans cette pépite !
A Lunar Rose aura été au final teasé de très longue date par Saviour puisque le premier extrait de cet opus est le titre "The City" ayant vu le jour en août 2018 sur la chaîne Dreambound suivi quelques semaines plus tard par "Never Sleep". Silence radio ensuite pendant presque un an et demi avant la sortie début février 2020 du morceau "Enemies" et la sortie imminente de l'album en indépendant après leur split avec le label UNFD.
L'album s'ouvre sur le morceau "Lunar" via la voix de Shontay Snow (chant/clavier) avant l'entrée en scène de Bryant Best (chant) et du reste du groupe. En moins de deux minutes, Saviour vient de résumer l'essence de sa musique à travers le mix des deux voix, de l'omniprésence des claviers par période ainsi que par la qualité des trois musiciens derrière l'hydre à deux têtes. On en reparlera au fur et à mesure de cette chronique mais il est important de parler déjà de l'énorme travail de Daniel Reesy (guitare) sur A Lunar Rose, le guitariste proposant encore plus de moment marquants que sur Let Me Leave.
La recette Saviour peut se différencier en deux façons sur cet opus avec des titres qui commencent très doucement avec du clavier et la voix de Shontay Snow ou alors de manière plus agressive quand c'est à Bryant Best de prendre les devants. Avoir deux options est une immense force pour le groupe surtout dans un style comme le metalcore qui a tendance à souvent se répéter ainsi la lassitude ne se fait pas du tout ressentir à l'écoute de l'album. On navigue entre différentes ambiances portées par la mélancolie de la chanteuse et la rage insufflée par les lignes de chant les plus agressives du frontman. Ainsi A Lunar Rose devient au fur et à mesure des écoutes un album pouvant accompagner plusieurs moments d'une journée comme d'une vie. Besoin de mélancolie ? "Rose" est fait pour vous. Besoin de violence ? "Violet" saura vous ravir.
Comme nous en parlions déjà pour Let Me Leave (chronique à lire ici), Saviour a fait le meilleur choix possible en incluant Shontay Snow à temps plein et en faisant un élément principal de sa musique. En apportant sa voix et ses compétences au piano/clavier, elle offre une autre dimension à la musique du groupe qui pourrait être un peu poussive si seulement concentrée sur le chant de Bryant Best qui n'est pas le plus marquant du style. Son timbre de voix est tellement mélancolique qu'il sied à perfection à l'ambiance général de A Lunar Rose, on s'en rend compte sur "Violet", "The City" ou "Pixelated".
Assez parlé des deux voix pour le moment, concentrons quand même sur la musique en elle-même. Très concrètement on sent que le groupe a trouvé sa voie avec Let Me Leave et que A Lunar Rose est une version plus mature, plus travaillée et tout simplement boostée aux hormones. Tout est beaucoup plus clair - bien aidé par la production - et beaucoup plus mémorable au final. Les parties leads de guitare ("Pixelated" et "Lunar"), le magnifique solo en tapping de "Passengers" et la base rythmique de Chris Pearce (basse) - Michael Matta (batterie) qui accompagne l'ensemble pour encore plus de consistance, tout cela fait de cet opus un grand album.
Saviour vient de rentrer encore un peu plus dans la cour des grands du metalcore avec ce nouvel opus, une véritable réussite surtout quand on sait le risque que prend un groupe en redevenant indépendant. On espère maintenant que le groupe viendra enfin fouler les scènes européennes car pour l'instant ils n'ont encore jamais joués en dehors de l'Australie. A Lunar Rose est un candidat très probable au titre d'album dans l'année dans le style alors injectez-vous le en intraveineuse, il le mérite.
Tracklist:
Lunar
Never Sleep
Souvenir
Enemies
Violet
Passengers
Calendars
Rose
The City
Pixelated
Sorti le 28 février en indépendant