Aborted – La Grande Mascarade (EP)

C'est une constante depuis quelques années chez Aborted, chaque nouvel album est précédé d'un EP préparant les fans à une nouvelle déflagration sonique. On se rappelle de Scripture of the Dead en prélude à Necrotic Manifesto (2014), Termination Redux pour Retrogore (2016), ou encore Bathos qui annonçait la couleur de Terrorvision (2018). Désormais, la discographie du prolifique quintette devra compter sur La Grande Mascarade. Titre en français, nouveau guitariste depuis le départ de Mendel Bij de Leij l'an passé, et trois titres qui décrassent les oreilles, voilà à quoi s'attendre pour 2020.

"Gloom and The Art of Tribulation" débute par une ambiance de film d'horreur, influence majeure de l'univers d'Aborted avant qu'un riff de guitare dissonant ne s'abatte sur nos têtes. Côté musical, on est en terrain connu avec cette brutalité propre au groupe doublée d'un soupçon de mélodie sur les soli (à 2:42), ce qui sera également vrai sur "Funeral Malediction" (à 2:00). Ces titres auraient par ailleurs aisément pu se retrouver sur les dernières sorties discographiques du quintette comme Retrogore et Terrorvision.

Seul membre d'origine au sein du groupe, Sven de Caluwé propose une fois de plus un chant diversifié entre growls, pig squeals et hurlements. On songe d'ailleurs à son ami Julien Truchan (Benighted) car les deux possèdent cette capacité à varier le type de chant death avec autant d'aisance, ce qui (on ne va pas se mentir), est la principale qualité du groupe pour éviter la monotonie.

"Serpent of Depravity" est dans la même veine, la touche dissonante en moins (à l'exception du pont au chant typé black), mais côté guitares, Harrison Patuto et Ian Jekelis font montre d'une aisance technique encore plus poussée. Les riffs sont rapides, puissants et lorgnent presque vers le deathcore, sous forme de montagnes russes de la six-cordes.

Déjà bien brutal jusqu'ici, c'est le dernier titre de l'EP, "Funeral Malediction", qui va achever les survivants à travers une batterie massive. Massive, c'est également le maître mot côté production. Aucune surprise à avoir, on reste une fois de plus en terrain connu chez Aborted, avec une batterie triggée qui ne laisse aucun répit à l'auditeur. Certes, l'ensemble sonne de façon très artificielle, mais c'est également l'une des caractéristiques du genre prôné par les Belges.

Trois titres et onze minutes, c'est court. Le lecteur comprendra aisément que nous choisissons de ne pas noter cet EP. Toutefois, la qualité des compositions est là une fois de plus. Aborted ne s'éloigne pas de la voie qu'il s'est tracé en dépit des changements de line-up incessants dans la formation depuis ses débuts, en dépit de textures et de sonorités plus mélodiques disséminées ça et là. Le capitaine De Caluwé étant là pour assurer la continuité du groupe, micro en main et nul doute que le prochain album devrait séduire une fois de plus les fans du combo.

Tracklist :
Gloom and The Art of Tribulation
Serpent of Depravity
Funeral Malediction

Sortie prévue le 17.04.2020 chez Century Media
Photo promo : DR



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