Chronique d'une chute...
Une sortie d’un album du grand André Matos (Dédé pour les intimes), ex-Viper, ex-Angra, ex-Sha(a)man et actuel chanteur de son groupe solo est (était ?) toujours un événement au sein de la sphère métallique. De nombreuses chansons parlent pour lui : "Carry On", "Carolina IV", "Nothing To Say", "Letting Go", "Time To Be Free", … Je ne citerai pas l’ensemble de son œuvre qui nécessiterai bien plus que ces quelques lignes d’introduction.
Car aujourd’hui, nous sommes ici pour parler de la sortie non moins attendue par certains (comme votre serviteur) de son troisième effort solo intitulé The Turn Of The Lights, chez Avalon et uniquement au Japon dans un premier temps. Cet album a pour (dure) tâche de nous faire oublier le semi échec de son prédecesseur Mentalize, jugé à l’époque comme n’étant pas à la hauteur (globalement) du talent du Sieur André. De plus, notre brésilien préféré a du essuyer un autre sérieux revers vis-à-vis de l’échec du projet de Timo Tolkki avec Symfonia. Beaucoup de zones d’ombres ces dernières années, cela a-t-il affecté ce Turn Of The Lights ?
Au rang des déserteurs on pourra remarquer l’absence du (très) jeune batteur, et révélation artisitique, Eloy Casagrande, qui officiait pourtant depuis le premier album solo, mais aussi l’un des frères Mariutti. Ces derniers ont toujours suivis André depuis le split d’Angra, mais là cela se fera en solo. Signe précurseur de ce qui s’annonce… ? Ne tournons pas autour du pot plus longtemps et décortiquons cette galette.
A l’image de Mentalize, cet album ne démarre pas comme les autres albums d’André avec sa petite intro classique et mettant dans le bain directement. Avec "Liberty" on a plutôt affaire à un titre heavy qui vous prend à froid avec un riff discutable dès les premières secondes et un André Matos qui chante, certes (et heureusement) mais qui n’a pas l’air de donner tout ce qu’il pourrait donner.
Bref passons, il y a encore dix chansons. C’est au tour de "Course Of Life", single de l’album, d’entré en scène. Une intro à la "Wastelands" d’Avantasia, une accélération, des moments prog, le chant de nouveau convenable, ouf André est toujours là et sait encore nous servir un morceau « in your face ». Un bon titre de cet album. Le rythme retombe quelque peu ensuite avec l’éponymique chanson, qui alterne les rythmes entre couplet-refrain de manière indigeste à l’oreille. Le chant est toujours bon et les notes atteintes en fin de refrain plairont à certains.
Puis arrive une première ballade, "Gaza". Alors, non pas que je n’aime pas les ballades, celle-ci étant même plutôt réussie et jolie avec une voix de notre chez Dédé toujours au top, mais je vais m’arrêter sur ce point « ballade » un instant. Il y en a pas moins de trois sur cet album, dont deux plus que dispensables et molles. Qu’a voulu André en nous les mettant dans cet album ? Elles cassent le rythme et font perdre toute envie d’aller plus loin (ou de rappuyer sur le bouton lecture vu que la dernière piste est "Sometimes", l’une des pires ballades que j’ai eu à entendre de la part de Mr Matos).
Ensuite, à l’image de la speed "Course Of Life", on aura "Oversoul" et "Light-Years", toutes deux vraiment bonnes et venant relever le niveau de ce brulôt. Petite mention spéciale à "Oversoul" et à son passage de piano et à sa juste alternance de rythme, une piste reflétant un peu la gloire passé du chanteur qui semble se perdre dans son propre album.
Et ce n’est pas "Unrepleacable" qui dira le contraire ou même "Stop!", toutes deux manquant cruellement de relief et d’efficacité.
Comme dit juste avant, même André semble avoir du mal à se retrouver, à se renouveler et cela se ressent dans son chant également. Le faux pas sur cette corde du succès avec Mentalize est suivi d’un second faux pas qui risque d’être fatal au brésilien s’il n’a pas un sursaut pour le quatrième album (si quatrième album il y a). André Matos ne semble plus savoir quelle direction prendre, pourtant toute tracée à la sortie de l’excellent Time To Be Free. J’arrêterai là cette chronique plutôt difficile (deux fois plus pour un fan comme votre serviteur) d’un ex-géant, mais il faut ouvrir les yeux : ce Turn Of The Lights est loin d’être bon, suivant la direction négative de Mentalize, et on ne peut qu’espérer que Matos retrouve sa verve d’antan, sous peine de se voir cantonner à des rôles de simples guests sur les projets plus ambitieux d’autres personnes (tels Avantasia…).
Sorry Dédé !
Note réelle : 5,5/10