Paradise Lost – Obsidian

L’obsidienne est une roche volcanique vitreuse, noire, sombre et réfléchissante. C’est exactement ce que propose Paradise Lost après 32 années de labeur avec Obsidian, seizième album studio des Anglais. Nick Holmes et ses compères ont taillé Obsidian à coup de riffs et de mélodies d’une multitude de facettes différentes en y introduisant différents éléments empruntés au goth rock, au doom et au death qu’ils utilisaient au milieu des années 90 pour en extraite neuf nuances de noirceur…

 

Les deux derniers albums de la bande d’Halifax The Plague Within (2015) et Medusa (2017) nous ont montré un retour des vétérans vers des entités brutales et « old school ». Par rapport à ces deux entités monolithiques étouffantes où chaque morceau respectait à l’unisson les cantiques de chacune de ses églises, Obsidian va se composer de petites pépites baroques différentes empruntant à ce que Paradise Lost faisait dans les années 90.

L’ouverture de l’album est à l’image de cette approche. Tout en retenue et sur la pointe des pieds « Darker Thoughts » débute avec un chant de Nick Holmes tout en retenue, avec quelques notes de piano et une guitare acoustique des plus vibrante qui fait son apparition au travers d’un brouillard épais qui disparait tout doucement avant que les growls viennent tout effacer d’un revers de la main. Le son est massif, la mélodie toujours là revient comme une ritournelle obsédante.

Paradise Lost


Paradise Lost nous sort l’album que l’on n’attendait pas obligatoirement, les musiciens font ce qu’ils veulent. Les Anglais sont inspirés et ne s’installent pas dans une routine entêtante mais survolent la musique en retournant à ce qu’ils savent faire. « Fall from Grace » c’est du Paradise Lost dans le texte à la Windows 95, retour aux sources avec ses mélodies de guitares lumineuses (quel solo) … et la voix suave et lourde de Nick pour vous plomber l’ambiance. Avec la structure alambiquée de « Forsaken » on reste aussi dans cet espace-temps. L’élégance de « Ending Days » est bien celle de cette époque avec les majestueux solos de Greg et la tristesse portée par les paroles et la voix de Nick.

Quant à « Ghosts » et sa quête du temps perdu à la recherche du pardon au travers de la religion (« For Jesus Christ »), le titre nous envoie une basse vrombissante accompagnée de petites notes de guitare en suspens, tout en écho… c’est du giothique sur lequel vous auriez pu danser dans les caves enfumées à la fin des années 90. Il en est de même avec le tempo bien plombé de « The Devil embraced » sur lequel Greg Mackintosh vient poser quelques notes de guitare pour alléger une structure épaisse avec un passage d’orgue d’église, avant de passer à un break death et visqueux. La voix de Nick Holmes n’a rien perdu de sa puissance et de son aisance à la moduler aux grés des ambiances que l’on trouve sur ces six minutes et sept secondes.

Le côté très old school de « Hope Dies Young » est un véritable retour aux sources, à l’opposé de « Ravenghast » qui lui est plus inquiétant, lourd comme une marche forcée avec son paquetage de 30 kg sur les épaules avec de la boue jusqu’aux genoux.

La pierre obsidienne (Obsidian) est pour certaines personnes un cristal noir de guérison. Les gens l’utilisent comme un talisman pour éloigner les mauvais esprits. Espérons que les auditeurs écoutent l’album en boucle et l’utilisent pour éloigner les malheurs que rencontrent le monde face à la  pandémie actuelle.

 


Lionel / Born 666

Tracklist:
1. Darker Thoughts 5:44
2. Fall From Grace 5:41
3. Ghosts 4:33
4. The Devil Embraced 6:07
5. Forsaken 4:28
6. Serenity 4:44
7. Ending Days 4:34
8. Hope Dies Young 4:00
9. Ravenghast 5:27

Sortie le  15 mai chez Nuclear Blast Records

NOTE DE L'AUTEUR : 9 / 10



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