Lumineux, maitrisé et technique, tels sont les maîtres mots qui définissent ce nouvel opus du groupe australien Caligula’s Horse. Avec Rise Radiant, les musiciens délivrent un album aussi complet qu’abouti. Produit par Sam Vallen et mixé par Jens Borgen, plongeons dès à présent dans ce tour de force réalisé par le groupe.
L’album s’ouvre sur « The Tempest », une intro épique et grandiloquente, où tous les instruments s’entrechoquent jusqu’à atteindre l’apothéose au sein d’un rif syncopé et terriblement efficace. Tout au long de cet album on sent une prédominance de ces rifs très « djenty » qui alternent avec des phrases bien plus ouvertes et aérées. C’est toute une dualité qui est ici mise en exergue, d’un côté l’étouffement, la suffocation, où l’Homme doit se battre pour s’imposer et de l'autre la libération, l’Homme arrive enfin à s’en sortir et à respirer. Cette dimension d’opposition apporte une certaine richesse à l’opus et développe le message artistique.
Rise Radiant n’est pas qu’un simple album, c’est un long poème sur la condition humaine. Prenons pour exemple ces paroles issue de « The Tempest » : “There's No Saints, Only the thunder in skin, the frailty”. En plus d’être une véritable ode à l’humanité, musicalement parlant, on y retrouve une richesse incroyable de phrases, de polyrythmies, d’envolées lyriques puissantes et et mélodieuses. Jim Grey est en pleine maîtrise de ses cordes vocales et l’on se surprend presque à frissonner de plaisir sur ses envolées les plus puissantes. L’album se révèle plein de richesses, alternant les atmosphères. Certains titres sont légers et poétiques tels que l’entêtant « Salt » qui va et vient telle une douce marée d’été, ou bien le très doux « Autumn » qui n’aligne pas une note plus haute que l’autre. D'autres titres sont plus énergiques, comme « Valkyrie » au riff djent très prononcé ou « The Ascent » qui permet à l’opus de terminer en apothéose.
Au-delà de la dimension artistique et de la qualité indéniable de l’album, il est intéressant de noter le soin apporté à la production. Tous les instruments ont un son cristallin et propre, presque trop propre et moderne pourront dire certains. Cette production très léchée peut donc être à double tranchant : certains se verront transportés par un tel son, d’autres, de part le trop de « propreté », pourront ressentir l’effet inverse.
Avec quarante-sept minutes de longueur, Rise Radiant est la production la plus compacte du groupe, mais rien n’est redondant. Chaque morceau a sa place pour s’exprimer pleinement et transmettre son message. Dans les inspirations de l’album, on note sans aucun doute Haken, TesseracT, Opeth et même une touche de King Crimson. Rien de bien inattendu mais somme toute efficace. La dernière question qui reste en suspens est la question du live. A quoi ressemblerait cet album joué sur scène ? Nous serions très certainement captivés et capturés par l’énergie déployée au sein des compositions. Ajoutons à cela un jeu de lumières géré d’une main de maître et c’est un spectacle scénique des plus fantastiques qui se jouerait devant nos yeux.
Avec Rise Radiant, le groupe repousse une nouvelle fois ses limites et nous livre très certainement l’un des albums si ce n’est l’album le plus complet de sa carrière grâce à des compositions recherchées et un thème abordé d’une main de maître.
Tracklisting :
1. The Tempest
2. Slow Violence
3. Salt
4. Resonate
5. Oceanrise
6. Valkyrie
7. Autumn
8. The Ascent
Sortie le 22 mai chez Century Media Records.