Nous ne présentons plus Grave Digger qui fête cette année ses 40 ans d'activité ! Sans compter la pause entre 1987 et 1991, mais c'est dit. Le groupe de heavy metal allemand nous propose son vingt-et-unième album, Fields Of Blood qui parait ce 29 mai 2020 et nous offre son lot de pépites heavy bien burné.
Deux années après un bon mais un peu trop prévisible The Living Dead, nous découvrons Fields Of Blood avec une certaine appréhension. En effet, comment la formation allemande peut elle encore innover ou tout du moins proposer autre chose ? Et bien, sans être fondamentalement différent de ce que Chris Boltendahl (chant), Axel Ritt (guitare), Jens Becker (basse), Stefan Arnold (batterie) et Marcus Kniep (claviers) nous offrent depuis 1980, la touche ecossaise donnée à cet album lui donne d'avantage de crédit et nous entrons volontier dans l'histoire.
La première impression est que le tout résonne davantage mélodique et plus harmonieux que ce que nous avons déjà pu écouter de Grave Digger. L'intro batterie, guitare, basse, claviers et cornemuse nous plonge immédiatement dans le bain. "All for the kingdom" annonce lui aussi la couleur, vous écoutez bien un album des metalleux allemands. On s'approche parfois d'un power metal mélodique, surtout lors des solos aux empreintes connues.
"Lions of the sea" est très rythmé, ce morceau transpire le heavy à la limite du power de ces dernières années avec des coeurs épiques à la Gloryhammer. "Freedom" transpire les mêmes perles d'un metal lourd, puissant aux mélodies sans conteste épiques. Puis on passe par quelques couleurs Freedom Call-esques en écoutant "The heart of Scotland", nous sommes surpris aux trois quarts du morceau par cet air connaissable avant de constater que l'ensemble retombe comme un souflet. Puis l'album semble perdre petit à petit son intérêt, en passant par "Thousand tears" assez soporifique, "Union of the crown" passe partout et "My final fight" qui semble copier le style de Lonewolf.
Nous espérons alors un sursaut et sommes ravis d'entendre une bonne intro sur "Gathering of the clans" mais le reste ne tient pas vraiment, la cornemuse a-t-elle été placée là par hasard ? Cela ne semble pas cohérent.
De nouveau un bon départ pour "Barbarian", certes assez facile mais plutôt efficace. L'émotion est maintenue et quelques subtiles épices relèvent le goût âmer imposé jusqu'à présent. Ca headbangue sans problème et c'est le but. Malheureusement cela ne suffit pas : bien que le tout soit fluide et agréable à écouter, il manque somme toute un solo, dommage. Aller, encore un petit coup de cornemuse. "Fields of blood" est le onzième morceau et cette position nous parait bien curieuse tant ce morceau exalte à merveille toute l'identité de l'album. C'est du Grave Digger à 200%, nous avons tous les ingrédients sur ces 10 minutes et 13 secondes de bonheur. Ce titre s'adresse clairement aux fans du groupe. L'album se termine sur une outro, pourquoi pas si l'on considère l'album comme une oeuvre à histoires.
Grave Digger reste finalement et globalement égal à ce que le groupe propose avec ses derniers albums : un heavy tranchant et agressif. Mais une touche mélodique un peu plus prononcée apporte un réel plus sur quelques morceaux. Cependant l'album aurait sans doute gagné en efficacité avec un ou deux titres de moins.
Tracklist :
01. The Clansman's Journey
02. All For The Kingdom
03. Lions Of The Sea
04. Freedom
05. The Heart Of Scotland
06. Thousand Tears
07. Union Of The Crown
08. My Final Fight
09. Gathering Of The Clans
10. Barbarian
11. Fields Of Blood
12. Requiem For The Fallen
Sortie le 29/05/2020 chez Napalm Records