Lorsqu’il s’agit de folk metal, est-il bien nécessaire de présenter les Finlandais d’Ensiferum ? Malgré une légère pente descendante dans la dernière décennie, le groupe existant depuis 25 ans n’a cessé de ravir son public notamment en concert. Sans surprise, avec une moyenne de trois ans entre chaque album, le dernier étant sorti en 2017, 2020 marque l’arrivée de leur huitième album studio, Thalassic. Enfilez votre plus beau maillot de bain viking, car l’enregistrement se veut arrosé d’un concept autour de l’eau ; en effet "thalassic" se traduit de l’ancien grec par “provenant des - ou s’apparentant aux - mers”.
Le groupe a un line-up assez solide depuis 2005, sans compter le poste de claviériste. Netta Skog ne sera restée que deux années avec son accordéon et sa voix, alors qu’elle occupait une place non négligeable dans le controversé Two Paths. Mais ce nouveau départ permet à Ensiferum d’évoluer dans une dimension relativement nouvelle. En effet, Pekka Montin rejoint le groupe pour Thalassic aux claviers et au chant clair et amène une touche très heavy/power à l’album, et peut-être de façon définitive à Ensiferum.
L’entrée en matière qu’est “Seafarer’s Dream” montre parfaitement le bon travail de compositions ainsi que la qualité des orchestrations réalisées par Mikko P. Mustonen. Elle plonge l’auditeur dans l’univers du concept de l’album. “Rum, Women, Victory” est probablement le titre qui sonne le plus Ensiferum, et le vieux Ensiferum d’avant From Afar s'il-vous-plaît, avec ses riffs endiablés et le chant death mené par le charismatique Petri Lindroos. Il en va de même pour “Run from the Crushing Tide”, véritable hymne montrant la puissance que peut apporter la dualité du chant clair/death opéré par les deux vocalistes. La sombritude de “Cold Northland (Väinämöinen Part III)” termine l’enregistrement sur une note de réussite, tant ce morceau est épique et bien construit.
Mais Thalassic, à l’instar de ses prédécesseurs, est trop instable et présente quelques lacunes. Par exemple, l’enchaînement des morceaux mid-tempo “For Sirens” et “One with the Sea” donne une impression d'essoufflement lors de l’écoute de l’album. La guitare acoustique et les violons de Lassi Logren dans “Midsummer Magic” apportent un peu trop de légèreté au disque. Ses couplets laissent plutôt penser à une chanson typique de pirate metal.
Alors qu’une nouvelle décennie pointe le bout de son nez, Ensiferum prend un virage après plusieurs albums ne rivalisant pas avec leurs débuts. La touche unique pagan/folk du groupe est toujours présente mais le groupe s’oriente vers un son beaucoup plus heavy voire power avec l’arrivée de Pekka, dont la voix n’a rien à envier à des Bruce Dickinson ou Rob Halford. Impossible de dire que le groupe se répète avec cet album, et c’est même assez prometteur pour l’avenir.
Tracklist :
1. Seafarer’s Dream
2. Rum Women Victory
3. Andromeda
4. The Defence of the Sampo
5. Run from the Crushing Tide
6. For Sirens
7. One with the Sea
8. Midsummer Magic
9. Cold Northland (Väinämöinen Part III)
10. Merilla Lähtevä (Bonus)
11. I’ll Stay by your Side (Bonus)
Déjà disponible chez Metal Blade Records