Ça fait belle lurette que les Britanniques d’Onslaught traînent leur guêtres sur la scène mondiale du thrash et le moins que l’on puisse dire c’est que le groupe a connu pas mal de changements ces derniers temps avec les départs de Iain GT Davies (guitare) et Mic Hourihan (batterie) et les arrivées de Wayne Dorman à la six-cordes et James Perry derrière les fûts. Et comme un malheur n’arrive jamais seul, c’est le chanteur Sy Keeler qui s’en est allé avant l’enregistrement de Generation Antichrist, laissant en plan le navire tenu par le gratteux Nige Rockett et le bassiste Jeff Williams. Pris au dépourvu, le tandem a dû faire appel au vocaliste Dave Garnett pour remplacer au pied levé le sieur Keeler parti vers d’autres aventures. Autant dire que la gestation du septième album d’Onslaught a été un poil houleuse...
Sept ans. C’est le temps qu’il aura fallu attendre pour qu’Onslaught délivre enfin un digne successeur au costaud VI qui a mis tout le monde d’accord en 2013. Avec un tel accouchement au forceps on attendait donc impatiemment Generation Antichrist... et on n’est pas déçu ! En effet, comme on pouvait s’y attendre Onslaught creuse encore une fois le sillon thrash qui a fait sa gloire et distille des brûlots d’une implacable intensité qui convoquent les Slayer, Testament, Kreator et consorts. Ainsi, les Britanniques utilisent une recette simple (mais pas simpliste) qui a déjà fait ses preuves à grands coups de riffs assassins ponctués de mélodies bien senties et de rythmiques surpuissantes. Autant dire que des morceaux comme "Strike Fast and Dire Hard", "Religiousuicide", "Generation Antichrist" ou "A Perfect Day to Die" risquent de faire très mal dans le pit (quand les concerts auront repris, hein ?). Evidemment, Onslaught n’invente pas la poudre avec son septième album composé de titres thrash plutôt conventionnels mais il a le mérite de la faire parler !
Avec seulement neuf compositions, le groupe a fait le choix de l’efficacité et du brut de décoffrage : pas de fioriture inutile, ici on frappe fort. Très fort, même ! Il n’y a qu’à écouter des parpaings comme "Addicted to the Smell of Death" ou "Empires Fall" pour s’en rendre compte. Generation Antichrist est un bel uppercut sonore à l’ancienne qui ne s’embarrasse pas d’un jeu de jambes poussif... À ce titre, il faut bien avouer que les nouvelles recrues Wayne Dorman et James Perry maîtrisent leur sujet à merveille et qu’ils ont su trouver leurs marques ("All Seeing Eye", "Bow Down to the Clowns"). Et même si les deux musiciens sont engoncés dans le thrash old school d’Onslaught qui laisse peu de place à l’originalité, force est de constater qu’on n’a pas affaire à des manchots ! De son côté, Dave Garnett qui avait déjà remplacé Sy Keeler au chant lors d’un festival en Suède quelques temps auparavant est tout bonnement excellent ! En effet, loin de tomber dans une pâle copie du chant de son illustre prédécesseur, le nouveau hurleur se donne à fond à dévoile une palette vocale intéressante qui renvoie au bon vieux temps de The Force (en plus puissant) sans jamais trop se départir non plus des intonations de Keeler. C’est la rupture tranquille, comme dirait l’autre...
Au final, malgré les difficultés rencontrées, Onslaught a su faire de Generation Antichrist un album racé et puissant qui ne décevra pas les fans. Bien au contraire, l’arrivée de Dave Garnett derrière le micro a apporté un souffle nouveau qui, paradoxalement, renoue avec les anciens albums. Bref, Onslaught est toujours debout, le point rageur et le thrash collé à sa peau. On ne va pas s’en plaindre...
Tracklist :
01. Rise to Power
02. Strike Fast and Dire Hard
03. Bow Down to the Clowns
04. Generation Antichrist
05. All Seeing Eye
06. Addicted to the Smell of Death
07. Empires Fall
08. Religiousuicide
09. A Perfect Day to Die