Après plus de 30 ans de services, Dawn of the Damned annonce le grand retour des Maîtres suédois du black/death metal, Necrophobic. Même après des débuts qui remontent à 1989 et un turnover incessant des musiciens au sein de la formation, les Suédois ont toujours su garder ce trademark, cette essence que l’on retrouvait déjà sur leur premier album sorti en 1993, The Nocturnal Silence.
Peu prolifique à leurs débuts, les musiciens de Necrophobic se sont rattrapés depuis 2006 en sortant un album presque tous les trois ans, et avec un Mark of the Necrogram (2018) qui avait marqué les fans avec le grand retour du line-up le plus efficace : dès 2014, le groupe a vu le grand retour d’Anders Strokirk au chant (après 20 ans d’absence), et en 2016 celui des inséparables guitaristes Sebastian Ramstedt et Johan Bergebäck qui ont suivi le même chemin (Ordo Inferus, ex-Morpheus, ex-Black Trip, ex-Exhumed, ex-Nifelheim, ex-VOJD). Une fois de plus ce neuvième album a été enregistré en collaboration avec Fredrik Folkare, guitariste d’Unleashed avec toujours un artwork de Kristian « Necrolord » Wåhlin.
Alors que nous a concocté le compositeur en chef Sebastian Ramstedt en 2020 ? Comme il le dit si bien avec humour « Bien sûr, Necrophobic est comme une version black metal d'AC/DC ! Nous ne devons pas nous éloigner trop de ce que nous faisons ».
Qui sait faire des intros aussi grandiloquentes que celle que l’on retrouve avec « Aphelion » ? Du grand art, bienvenue à la cérémonie ! Sans transition on retrouve ces riffs ciselés par les doigts experts de Ramstedt sur « Darkness Be My Guide », à la fois mélodiques et acérés avec le chant assuré d’Anders Strokirk. Les solos sont lumineux, étincelant de clarté, loin des stéréotypes du death/black… Il en sera ainsi tout au long de l’album. D’ailleurs le guitariste nous explique à ce sujet « Les guitares sont rarement utilisées comme ça dans le death ou le black metal… j’écoute moi-même principalement du metal des années 80 et je n’écoute pas trop de metal extrême. Quand vous êtes inspirés par des gars comme Jake E. Lee ou George Lynch… ». Plus loin sur l’album « As the Fire Burns » nous propose aussi son lot de solos montrant la dextérité des guitaristes sous une rythmique rigide des plus costaudes.
Il est vrai qu’avec Necrophobic nous sommes gâtés en ce qui concerne les harmonies comme avec le plus mélodique « The Shadows » offrant lui aussi sa panoplie de riffs addictifs. Ou encore sur le titre éponyme, bestial à souhait, assorti de son riff sournois qui s’immisce doucement mais sûrement dans notre cortex, le rangeant d’emblée dans le metal à la suédoise.
Passons de l’autre côté avec « Mirror Black » et son rythme des plus soutenus et ses sons de guitares qui partent dans tous les sens. La paire de guitaristes y fait encore des étincelles. Le chant est ensorcelant et la production des plus élaborée, avec un break taillé pour le live…
« Tartarian Winds » doit sûrement répondre à « Tsar Bomba » avec son riff légèrement pagan d’une beauté slave survolant une toundra à la coupe en brosse 2 mm taillée par le vent. Les premières notes ainsi que le break de « The Infernal Depths of Eternity » ne sont pas sans nous évoquer une intro à la Iron Maiden (il en est de même avec l’épique et torturé « The Return of a Long Lost Soul »). Par la suite, cela change et le déluge Necrophobic fait son œuvre : accélération, chant puissant, riffs spartiates, mélodies entêtantes et solos travaillés.
Et cerise sur le gâteau, pour clôturer l’album on retrouve « Devil's Spawn Attack », thrash teuton en mode 80’s soupoudré de riffs death suédois où Schmier de Destruction vient poser son timbre si caractéristique pour 3 minutes et 42 secondes de bonheur intense.
Avec Necrophobic, on sait où l’on pose ses oreilles. On sait ce qu’on veut et on en demande même du rab. Ça tombe bien puisque les Suédois nous proposent quatre titres supplémentaires captés en live à Stockholm en 2020 sur un CD bonus.
Dawn of the Damned reprend la route commencée par Mark of The Necrogram en se servant des expériences passées de méditations et de rêves lucides captés dans les années 90, tout en piochant dans son savoir-faire pour nous faire partager le strapontin arrière de sa locomotive d’acier qui scinde en deux les contrés glacées de son metal.
Date de sortie : 9 octobre 2020 chez Century Media
Tracklisting:
CD 1 (00:47:59):
1. Aphelion 00:02:27
2. Darkness Be My Guide 00:04:46
3. Mirror Black 00:05:23
4. Tartarian Winds 00:04:24
5. The Infernal Depths of Eternity 00:07:33
6. Dawn of the Damned 00:03:39
7. The Shadows 00:04:55
8. As the Fire Burns 00:04:01
9. The Return of a Long Lost Soul 00:07:09
10. Devil's Spawn Attack 00:03:42
CD 2 (00: 20:03):
1. Awakening... (Live in Stockholm 2020) 00:03:47
2. Darkside (Live in Stockholm 2020) 00:03:52
3. Tsar Bomba (Live in Stockholm 2020) 00:05:47
4. Revelation 666 (Live in Stockholm 2020) 00:06:37
Line-Up:
Joakim Sterner – batterie
Anders Strokirk – voix
Sebastian Ramstedt – guitare
Johan Bergebäck –guitare
Allan Lundholm – basse