Pride Of Lions – Lion Heart

L'ex Survivor toujours actif, Mister Jim Peterik, accompagné de Toby Hitchcock nous propose la toute nouvelle mouture de Pride Of Lions, intitulée Lion Heart. La sortie de ce nouvel opus est prévue pour le 9 octobre 2020 chez Frontiers Music. Après Fearless (2017), un dernier album plutôt agréable mais finalement sans surprise, la formation renouvelle un essai presque transformé en espérant peut-être ressusciter le genre. Mais quarante ans après la naissance du hard FM aux couleurs originelles ultra simpliste, comment réussir à mêler résurrection et innovation ?

Et si nous commencions par évoquer le clip "Carry Me Back", qui est loin d'être le morceau le plus efficace de l'album ? Visuellement c'est assez pauvre : deux plans sont utilisés, aucun instrument n'est même virtuellement branché, tout comme Jack Black peut-être que Toby Hitchcock n'a pas besoin de micro ! Et si nous n'avions pas déjà entendu le refrain quelque part nous serions un peu plus enthousiastes... Mais pas moins de deux solos de guitare viennent tenter de relever le niveau de ce morceau finalement assez bas.

Il ne faut pas juger un livre à sa couverture alors n'allons pas trop vite en besogne. Que l'on soit fan du style, des années 80 et des couleurs flashy est une chose. Que l'on réitère la recette en 2020 sans y apporter la moindre innovation en est une autre, car une fois passée la nostalgie, peu de choses nous retiennent. Le chant en place reste linéaire, une platitude déconcertante qui déçoit.

Cela se ressent notamment sur "We play for free" ou "Heart of the warrior" dont les refrains manquent de puissance. "Lion heart" par exemple mériterait d’être bien plus percutant. Globalement c’est  également le sentiment que l'on a sur la plupart des morceaux, il y a un manque d’énergie évident. La batterie ultra présente reste en zone de confort, cela est fragrant sur "Carry Me Back". La guitare est bien trop souvent discrète voire complètement absente. "We play for free" qui bénéficie pourtant d’un bon refrain à la Bon Jovi en est un parfait exemple. L’ensemble des instruments est faiblard, la voix est timide et le tout exprime une platitude d’un terrible ennui. Et ce ne sont pas les ballades qui viennent rebooster cet album en manque de vitamine C. "Sleepin with a memory" abuse du synthé mais offre toutefois un bon refrain et la voix semble ici sortir quelque peu des sentiers battus.

Cependant, le rythme reste entrainant et une fois passés les très moyen "Good thing gone" et "Unfinished heart", la deuxième moitié de l’album se révèle plus intéressante. La batterie s’allie bien mieux au synthé sur "Flagship" et "Give it away" bénéficie de quelques riffs de guitare plutôt sympathiques. De plus, l’ambiance du style hard fm des années 70-80 est bien retranscrite tout au long de cet opus et quelques effets de style nous ramènent inexorablement vers cette ère culturelle lointaine. C'est notamment le cas sur l’intro au clavier de "We play for free", celle au chant de "Carry me back" ou encore les refrains ultra kitschs de "Lion heart" et "We play for free". Mais passée la nostalgie et l'effet "back to the future", que reste-t-il ?

Et bien un talent indéniable, les compositions sont soignées malgré ce terrible manque de puissance. Jim Peterik n'innove pas et propose la même recette d'un genre largement exploité, "Rock & roll boomtown" par exemple est très agréable. Ce morceau groovy et davantage rock aux airs de ballade mid tempo à la Survivor nous laisse entendre enfin une voix percutante et un bon solo de guitare. Celle qui suit, "You're not a prisoner", recelle elle aussi de bons petits passages rock et intenses. Le refrain est digne d'un bon titre hard fm et le solo accentue l'effet de style de façon efficace. D'ailleurs, c'est lorsque la guitare se fait le plus entendre que le reste des instruments (voix comprise) se libère et s'exprime réellement. Il en va de même pour le titre de clôture. Terminer cet album sur une ballade rock reflète finalement le sentiment général de l’œuvre : c’est calme et mou, mais dans cette platitude nous sortons parfois la tête de l’eau pour écouter de courts passages solistes. "Now" est bien amené mais reste convenu, nous restons sur notre faim.

Nous avons tenté en vain de surnager dans cette œuvre sans énergie. L’âme de cet album n’est qu’un pâle reflet de cette époque si chère à nos cœurs. Nous attendions quelque chose de plus percutant et au moins un titre innovant, incisif et déroutant. Malheureusement, au-delà d’une production soignée, la chaleur du style ne se fait pas assez sentir. Pride Of Lions continue donc sur sa lancée et n’ose pas sortir des sentiers battus. Lion Heart mériterait une certaine prise de risque pour se détacher et rester dans les mémoires. Face à Brother Firetribe par exemple, l’essai est peu concluant et parait bien en deçà des possibilités du genre.

Tracklist :

01 - Lion Heart
02 - We Play For Free
03 - Heart Of The Warrior
04 - Carry Me Back
05 - Sleeping With A Memory
06 - Good Thing Gone
07 - Unfinished Heart
08 - Flagship
09 - Give It Away
10 - Rock & Roll Boomtown
11 - You're Not A Prisoner
12 - Now

Sortie le 09/10/2020 chez Frontiers Music S.R.L.

NOTE DE L'AUTEUR : 5 / 10



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