Manowar : et le Trabendo devient True
Après dix ans d’absence, les quatre Kings of Metal reviennent enflammer Paris avec un concert en club qui aura comblé de nombreuses attentes. Avec des musiciens en place et un chanteur très en voix malgré l’âge, Manowar affirme son statut de groupe emblématique du heavy metal, après un concert au Hellfest (en 2009) qui n’avait pas fait l’unanimité.
Dix ans. Dix ans que Manowar n’avait pas foulé les planches parisiennes. Le dernier concert du groupe dans la capitale avait eu lieu dans la Salle Marcel Cerdan, d’une capacité d’acceuil d’environ 2000 personnes. Cette fois-ci, les quatre Kings Of Metal viennent faire monter le compteur de décibels dans un Trabendo remis à neuf, devant 700 “Brothers Of Metal” prêts à en prendre plein la vue.
Sans décor ni première partie, Manowar envoie la sauce directement sur les coups de 20h15 pour un concert de deux heures qui mêle nouveautés et classiques. Ainsi, le groupe joue six titres du dernier album en date, The Lord Of Steel, dont “Touch The Sky”, joué pour la première fois ce soir. Parmi les classiques se retrouvent les indispensables “Kings Of Metal” et “Warriors of the World (United)”, et aussi des anciens titres plus rares, comme “Mountains”, que l’on peut considérer comme le point culminant du concert, tant l’interprétation d’Eric Adams est émouvante.
Ce concert a permis à Manowar de renouer avec ses pratiques initiales. Pas d’artifices ou de show grandiloquent, juste quatre musiciens qui envoient la purée à fort volume et dont la musique est le seul spectacle. Ce concert a ainsi permis au groupe de convaincre plus qu’au Hellfest 2009, au cours duquel Joey DeMaio avait multiplié les discours à rallonge et les démonstrations absconses. Plus sobre, le bassiste a juste pris la parole en français un court instant pour remercier les fans et faire de la publicité pour le nouvel album du groupe.
Fidèle à ses habitudes, Manowar joue fort, très fort, si bien qu’un entracte de 15 minutes a été imposé au groupe, conformément à la loi française. Le mix n’était cependant pas toujours des plus heureux. Si Eric Adams était toujours audible, il s’est retrouvé parfois trop bas dans le mix, la basse surpuissante de Joey DeMaio avalant tout sur son passage, notamment dans les basses fréquences, qui ont fait résonner la salle entière.
Le plus impressionnant de tous reste tout de même Eric Adams, qui arrive à faire ressortir toute la puissance épique des morceaux. Si le chanteur n’avait pas atteint le firmament au Hellfest 2009, il semble avoir retrouvé sa jeunesse ce soir-là, en brisant le cristal sur les surpuissants “Kill With Power” ou “Hail And Kill”, ou en se faisant solennel sur “Warriors of the World (United)”, et ce sans jamais défaillir. En bon frontman, il se montre spontané et proche du public, en faisant participer les fans et en multipliant les poignées de main avec les fans.
Devant un tel spectacle, le public se retrouve conquis. L’atmosphère du Trabendo hume la sueur et le cuir et l’ambiance fraternelle si propre aux vieux groupes de heavy metal old school est bien présente. L’ambiance atteindra son paroxysme au cours du classique “Kings Of Metal”, pendant lequel on peut assister à des slams à répétition. On peut aussi remarquer que les titres récents font aussi mouche auprès de l’assistance, qui reprend les refrains à la demande d’Eric Adams.
Si le choix de la salle a étonné et le prix du billet en a rebuté, Manowar a tout de même su attirer du monde (le concert était complet) et convaincre l’ensemble du public en donnant un spectacle épuré, tout en arrivant à retranscrire l’ambiance guerrière et épique de ses morceaux.
Setlist :
Manowar
Kill With Power
Call to Arms
Hail, Kill and Die
Solo de guitare
Mountains
Expendable
El Gringo
Touch the Sky
Outlaw
Solo de basse
Entracte
The Sons of Odin
Hand of Doom
Solo de batterie
Fighting the World
Kings of Metal
Hail and Kill
Manowarriors
The Lord of Steel
Rappel :
Warriors of the World (United)
Black Wind, Fire and Steel
The Crown and the Ring (Lament of the Kings) (sur bande)
Pour accéder à toute la galerie photo de ce concert, visitez :
http://www.yog-photography.com
Photos : © 2012 Nidhal Marzouk / Yog Photography
Toute reproduction interdite sans autorisation écrite du photographe.