Dire que l'aventure L.A. Guns n'est pas un long fleuve tranquille depuis bon nombre d'années est un doux euphémisme ! En effet, lorsque Phil Lewis est parti rejoindre Tracii Guns il y a quelques temps, on ne donnait pas cher de la peau du batteur Steve Riley. Or, quand ce dernier a annoncé l'arrivée du bassiste originel Kelly Nickels dans son line-up, les choses se sont vite emballées pour L.A. Guns qui a sorti dans dans la foulée un album intitulé Renegades chez Golden Robot Records. Deux mois après cette réalisation qu'on n'attendait pas vraiment, on a pu faire le point avec Steve Riley et Kelly Nickels sur l'aventure L.A. Guns et sur le futur du groupe dans un monde sans concert où il n'est pas évident de se projeter. Cependant, le duo garde le cap et compte bien continuer à nous en mettre plein les esgourdes !
Hello ! Avant de commencer cette interview, je dois dire que Renegades est un très bon album. Pour moi, c’est l’une des meilleures surprises de cette années 2020 !
Steve : Merci beaucoup pour ton retour sur ce nouvel album, ça nous fait vraiment plaisir.
Ce nouvel album, Renegades est sorti en novembre. Quelle a été la réponse des fans jusqu’ici ?
Steve : Jusqu’ici, je dois avouer que la réponse des fans a été plus que positive. Nous sommes vraiment très fiers de cet album et il nous tarde de pouvoir jouer les morceaux en live !
Où est ce que l’album a été enregistré ? Combien de temps cela a-t-il pris ?
Steve : Renegades a été enregistré ici, à Los Angeles, aux Stagg Street Studios. Nous avons travaillé à l’ancienne en deux semaines et demie.
Pourquoi ce choix de titre d’album, Renegades ? Est-ce que vous vous considérez comme des renégats par rapport la version de L.A. Guns de Tracii Guns et Phil Lewis ?
Steve : Non, nous ne considérons pas vraiment comme des renégats par rapport au groupe de Phil et Tracii. Nous sommes L.A. Guns. Kelly et moi-même sommes dans ce groupe depuis le départ et nous avons co-écrit les compositions depuis le début de cette aventure.
Comment s’est passé le travail sur cet album ? Est-ce que tout le groupe a participé aux compositions ? De quelle manière ?
Steve : À cause de la pandémie, nous avons travaillé via Internet sur la pré-production des morceaux pendant environ deux mois. Il faut savoir que nous vivons tous dans des villes différentes : moi je suis à Los Angeles, Kelly est à New York, Scott Griffin vit à Las Vegas et Kurt Frohlich habite en Floride. De ce fait, chacun d’entre nous compose de son côté et nous apportions ensuite nos idées aux différents morceaux avant de les travailler plus en détails durant la phase de pré-production.
Il y a quelques mois, j’ai réalisé une interview avec Mick Cripps qui joue maintenant avec The Brutalists. En ce qui concerne les deux versions de L.A. Guns, il semblait en être plutôt éloigné. Est-ce que vous l’avez sollicité pour rejouer avec vous ?
Steve : Oui, nous avons sollicité Mick dès le début de notre projet de travailler sur un nouvel album. Cependant, il s’était déjà engagé auprès de The Brutalists pour enregistrer et partir en tournée avec eux. Il n’a donc pas donné une suite favorable à notre demande, ce qui est tout à fait compréhensible. Nous n’avons aucune animosité envers lui, nous restons toujours de bons amis et nous lui souhaitons tout le meilleur avec son nouveau groupe !
Vous êtes tous totalement satisfaits de Renegades ou vous auriez aimé changer quelques petites choses avec un peu de recul ?
Steve : Comme tous les albums, on reste toujours attentifs aux petits détails, notamment sur le mixage final sur lequel nous aurions aimé faire quelques petits changements ici et là. Ceci étant, nous sommes très heureux du résultat final.
Comment avez-vous atterri chez Golden Robot Records ? Comment ça se passe avec eux ?
Steve : Nos managers Eric Baker et Bobby Collin ont contacté eux-mêmes Golden Robot Records et ont négocié avec eux une signature sur leur label. Nous sommes vraiment contents de travailler avec toute l’équipe de Golden Robot et notamment avec le président du label Mark Alexander-Erber. Tout le monde a fait du bon boulot pour la sortie de cet album.
Comment tu vois Renegades par rapport à Hollywood Forever et aux premiers albums de L.A Guns des années 1980/1990's ? Une évolution ? Une révolution...? Une étape ?...
Steve : Nous avons fait en sorte de rester fidèle au son de L.A. Guns. À ce titre, nous pensons que cet album est parfaitement en phase et totalement cohérent avec le reste de la discographie du groupe depuis nos débuts.
Pour moi, Renegades est l’un des meilleurs albums de 2020. Comment tu définirais cette année difficile ? Qu’attendez-vous de 2021 ?
Steve : Merci encore pour ton retour positif, on est heureux que tu aimes cet album. C’est vrai que 2020 a été une année particulière pour tout le monde. Nous avons eu la chance de pouvoir terminer l’album à la fin 2019 et de travailler sur la sortie pendant une bonne partie de 2020. Nous n’avons pas fait de shows cette année donc nous avons pu peaufiner tous les détails avant sa sortie et travailler sur la promotion. En théorie, 2021 devrait être une meilleure année. Nous avons commencé à booker pas mal de dates et il nous tarde de pouvoir repartir sur les routes au plus vite !
Cette pandémie a totalement déstabilisé l’industrie musicale. Est-ce que tu penses que L.A. Guns puisse jouer en streaming live ?
Steve : Nous avons effectivement pensé à faire des shows virtuels en fin d’année 2020. Cependant, nous sommes maintenant en 2021 et nous croisons les doigts pour pouvoir jouer en live devant un public cette année. Et si pour une raison ou une autre, il n’est pas possible de se produire sur scène devant les fans, on réfléchira encore une fois sur la possibilité de faire des concerts en streaming live.
Avec le COVID, penses-tu que l’industrie de la musique (concerts, albums, marketing, …) doit être totalement repensée ?
Steve : Internet est maintenant un outil indispensable pour tous les groupes pour se faire connaître ou bien pour faire de la promo. Et aujourd’hui plus que jamais, cet outil est important. De nombreuses personnes sont en train de réfléchir aux différentes options possibles pour remettre en place les concerts live. J’espère qu’on pourra revenir à une situation normale d’ici peu pour pouvoir rejouer devant des foules.
Selon toi, comment tu décrirais ce nouveau line up ?
Steve : En général, les groupes qui existent depuis longtemps ont connu pas mal de changements de line up tout au long de leur carrière. C’est le cas pour L.A. Guns. Nous sommes chanceux de pouvoir maintenant travailler avec Scott Griffin et Kurt Frohlich. Ils sont sur la même longueur d’onde que Kelly et moi-même aussi bien dans la vision artistique relative au groupe que dans la manière de composer.
Est-ce qu’on peut espérer des nouvelles compositions de L.A. Guns, d’ici peu ? Est-ce que des nouveaux morceaux sont en cours d’écriture ou du moins en cours de réflexion ?
Steve : Nous avons pas mal de composition en stock car nous en écrivons régulièrement chacun de notre côté. On a prévu de sortir d’autres albums chez Golden Robot Records. À ce titre, nous reviendrons en studio cette année pour enregistrer un nouvel album.
Quelles seront vos futures dates de 2021 ? Un passage en Europe et en France est-il prévu ?
Steve : Comme je l’ai dit plus haut, nous avons booké pas mal de dates, notamment dans les festivals, dans des petits événements ou bien même dans des casinos. La plupart des shows annulés de 2020 ont été reportés en 2021. Nous avons aussi prévu de venir jouer en Europe et si c’est le cas, nous souhaitons bien entendu passer par la France. Il y un public très rock en France !
Il y a quelques jours, Tracii Guns a mis en ligne sur ses réseaux sociaux un document officiel établissant qu’il était propriétaire du nom "L.A. Guns". Qu’est-ce que cela veut dire ? Le procès est terminé ?
Steve : Non, cela ne veut rien dire du tout. Tracii et moi-même sommes propriétaires du nom de "L.A. Guns" à 50/50. Rien n’a changé et le procès est d’ailleurs toujours en cours...
Un récent documentaire sur Chris Holmes (ex-guitariste de W.A.S.P NDLR), Mean Man, a été dévoilé. Est-ce que tu y as participé ?
Steve : Non, je n’ai pas eu de sollicitation pour participer à ce documentaire sur Chris. Aux dernières nouvelles, il allait très bien et je le souhaite que du bon pour l’avenir.
Puisqu’on en est à parler de W.A.S.P, es-tu toujours en contact avec le line up classique (Blackie, Chris, Johnny, Randy) ? Serais-tu ouvert à une réunion, le cas échéant ?
Steve : À cause de nos emplois du temps respectifs plutôt chargés, il nous a été difficile de rester en contact et au fil du temps, nous nous sommes plus ou moins perdus du vue. De mon côté, je serais disponible pour faire quelques dates si une réunion avec le line up classique devait se faire, mais seulement si cela n’interfère pas avec mon agenda avec L.A. Guns, qui reste ma priorité.
Mike Corcione, l’ex-road manager de L.A. Guns pendant les années 1980 / 1990 est en train d’écrire un livre sur la scène de L.A des 80’s et pense même à décliner son histoire pour la TV. Avez-vous participé à ce projet ?
Kelly : À l’heure où je te parle, je n’ai pas eu de sollicitation de la part de Mike...
Steve : Oui, j’ai lu une interview de Mike à ce sujet. Il disait qu’il pensait nous contacter pour son livre, notamment pour tout ce qui concerne les premières tournées de L.A. Guns. Mike est toujours un bon ami et s’il nous sollicite pour son bouquin, on serait heureux d’y participer.
Kelly, tu es le neveu de notre Pierre Perret national ! Vous êtes toujours en contact ? Tu as écouté sa musique ? Et lui, la tienne... ?
Kelly : Eh oui, je suis son neveu ! Nous sommes restés en contact de nombreuses fois pendant des années. Je me rappelle avoir passé un été fantastique chez lui avec mon frère quand nous étions encore adolescents. J’en garde des souvenirs mémorables… Je pense que Pierre est un artiste très talentueux. Il m’arrive parfois d’écouter quelques-unes de ses chansons et ma préférée c’est "Ma P'tite Julia". Quant à savoir s’il écoute la musique que je fais... là, j’ai un doute ! (rires)
Après toutes ces années à écumer les scènes du monde entier. Tu as toujours la niaque ? Tu aimes toujours autant jouer en live ? Plus que composer ?
Steve : Après toutes ces années, j’adore toujours autant enregistrer des albums et de jouer en live. Je pense que cette envie ne me quittera jamais. J’aime trop ce que je fais…
Un dernier mot pour les fans de La Grosse Radio ?
Kelly : J’aimerais saluer tous les fans français : bonjour… (en français dans le texte – NDLR). C’est un pays magnifique que j’ai eu la chance de visite de nombreuses fois. J’espère que ça va bien chez vous en ces temps difficiles et qu’on pourra venir jouer devant vous très vite. J’adorerais vraiment venir jouer en France !
Steve : On adore les fans français et on aime aussi la France. On espère vraiment vous retrouver d’ici peu en concert. Si vous ne l’avez pas déjà fait, allez jeter une oreille sur notre nouvel album Renegades et rendez-vous sur Laguns.net pour voir les dernières actualités, les dates des futurs concerts, des vidéos ou bien pour acheter en ligne notre dernier disque et/ou du merchandising. On vous aime, portez-vous bien et merci à toi Vincent, pour cette interview.
