La Grèce…ses monuments, ses philosophes, sa mythologie… mais aussi ses groupes de musique ! Tel L’Illiade d'Homer et ses créatures mythiques, nous allons entamer un voyage mystique, où notre navire ici s’appelle Acid Mammoth. Le quator grec nous délivre ainsi son troisième album : Caravan. Fuzzy, saturé, gras, telles sont les promesses du groupe quant à la teneur de cet opus. Mais qu’en est-il vraiment ?
Acid Mammoth c’est avant tout une histoire de famille puisque l’on retrouve et le père et le fils au sein de la formation. C’est aussi une ode à Black Sabbath et tout ce qui en a découlé, les riffs à la Tony Iommi que l’on retrouve dans l’album peuvent en témoigner. Le groupe a également été inspiré par les temps troublés que nous vivons lors de l’écriture et de l’enregistrement de Caravan. Cet opus se représente ainsi tel un voyage vers l’inconnu, où rien n’est prévu et où tout peut arriver. Caravan nous emmène dans une spirale sans fin de riffs lourds, acides et psychédéliques. Le rythme se veut tantôt entrainant, tantôt lancinant. On y retrouve toute la richesse et la profondeur qu’on attend de ce genre si marqué qu’est le doom. Le morceau qui illustre le mieux tout cet aspect baveux et lourd est sans conteste le titre éponyme « Caravan » long de onze minutes, en grande partie instrumental, où fuzz et saturation dégoulinent sans aucune limite notamment à l’image de la (très) longue intro (si on peut l’appeler encore une intro) de quatre minutes.
Bien que l’aspect très gras et puissant se dégage majoritairement de l’album, il serait dommage de ne pas mentionner tout l’aspect space rock qui vient donner de la fraîcheur à l’ensemble et nous maintient ainsi dans une espèce de stase hypnotisante. Ces petites touches psychédéliques sont d’ailleurs exacerbées par des montées dans les aigües et des solos comme on en retrouve sur la fin de "Black Dust", mais également par le chant de Chris Babalis Jr dont la voix ne tremble pas et s’associe de manière très harmonieuse à l’ensemble. C’est d’ailleurs par cette diversité et ce mélange des styles que Caravan puise sa force, rendant l’album plus complet que jamais. Chaque morceau arrive à tirer son épingle du jeu et à se distinguer l’un de l’autre sans pour autant créer la moindre redondance.
Le mix de l’album est d’ailleurs très équilibré et chaque instrument a son propre espace d’expression, lui permettant de délivrer tout ce qu’il a à dire à l’auditeur. La guitare s’exprime, profite d’un beau sustain et utilise à juste dose sa wah-wah tandis que la basse et la batterie battent inlassablement le rythme. La voix surplombe le tout avec fraîcheur pour un résultat planant. Comme le dernier album, Caravan a été enregistré, mixé et masterisé à Athènes au sein du Descent Studio par Dionysis Dimitrakos, l’artwork est signé quant à lui Branca Studio avec qui les musiciens ont là aussi l’habitude de travailler.
Caravan est sans aucun doute un album extrêmement travaillé et très abouti. Et c’est d’autant plus important de le souligner au vu du contexte de sortie de ce dernier. Avec Caravan, Acid Mammoth pose les bases de son année 2021 et nous gratifie d’un travail à la hauteur du groupe familial. Ne reste plus qu’à le faire résonner sur scène.
Acid Mammoth - Caravan : disponible le 5 mars sur le label Purple Sage.
Tracklist :
Berserker (5:01)
Psychedelic Wasteland (8:53)
Ivory Towers (6:18)
Caravan (11:07)
Black Dust (8:57)