Mindwork – Cortex (EP)

Il y a peu de chance pour que vous ayez déjà entendu parler de Mindwork, et en toute honnêteté, votre serviteur non plus avant de recevoir cet EP à chroniquer. Quatuor tchèque fondé en 2006, le combo a écumé les scènes de son pays et sorti deux albums de death metal technique avant de splitter en 2013. Cortex, nouvel EP de Mindwork marque son grand retour et sonne comme un hommage à la scène techno-death et death progressive des années 90, Cynic et Death en tête, flirtant avec un soupçon d'Opeth.

Pourtant, les Tchèques nous accueillent sur quelques notes de piano mélancoliques avec la très belle introduction que constitue "Beyond the Cortex". "Depersonalized" nous permet d'entrer dans le vif du sujet avec un death progressif bien écrit. Histoire de nous surprendre, le quatuor s'essaye à des parties vocales en chant clair du plus bel effet, rappelant un Mikael Akerfeldt des grands jours. Nous évoquions Death en introduction. Sachez que Bobby Koelble (ancien guitariste de Death) est par ailleurs venu apporter sa contribution à ce titre le temps d'un très beau solo. L'influence de Cynic, également sus-mentionnée, est particulièrement flagrante sur "Grinding the Edges", où le riffing tout comme le chant (notez ce vocoder discret à 1:32) sonnent comme un hommage à peine dissimulé à la formation de Paul Masvidal.

Ce qui marque à l'écoute des trois titres de cet album, c'est la construction des morceaux. Alors que nombreuses sont les formations à s'aventurer dans des titres à tiroirs, ici Mindwork va à l'essentiel et compose ses titres avec une vraie trame, sans se disperser, phénomène assez rare pour être souligné. Certes, les nombreuses influences du combo sont aisément identifiables à l'écoute de ces quelques titres, mais ce dernier ne manque pourtant pas de personnalité, marquée en premier lieu par le chant clair de Martin Schuster, son leader, difficile à prendre en défaut.

Et même si le quatuor n'hésite pas à jouer avec le mid-tempo et ne fonce pas pied au plancher, les musiciens savent jouer avec nos émotions, à commencer par le soliste Jiri Rambousek, qui nous gratifie de très bons leads (sur le final de "Depersonalized" où l'on songe à Porcupine Tree, ou la partie médiane de "Last Lies Told").

En bref, cet EP est une belle surprise, malheureusement trop courte (17 minutes !). En servant de carte de visite à ce combo à la notoriété confidentielle, il permet de découvrir une musique progressive de qualité, avec des influences certes non dissimulées, mais où l'identité sonore est bel et bien présente. De quoi donner envie de se pencher sur la suite de leur discographie et d'attendre sans plus attendre un nouvel album longue durée !

Tracklist :

Beyond the Cortex
Depersonalized
Last Lie Told
Grinding the Edges

Sorti le 22 janvier en autoproduction
Crédit photo : DR

NOTE DE L'AUTEUR : 8 / 10



Partagez cet article sur vos réseaux sociaux :

Ces artistes en relation peuvent aussi vous intéresser...