Après un premier album salué par la critique mais resté dans des sphères assez privées, Demande à la poussière revient cette année avec un nouvel opus toujours plus sombre et pesant. Amateurices de joyeuseté, passez votre chemin. En revanche, si le coté obscur de la Force ne vous fait pas peur, et que vous êtes habituées à vous lamenter, alors cet enregistrement est fait pour vous.
En 50 minutes et 8 morceaux, les Français, au line-up remanié, assènent aux auditeurs et auditrices ices des sonorités lugubres et angoissantes. Comme l’indique le premier titre de Quiétude Hostile, on ressent un "Léger goût de souffre", un on-ne-sait-quoi d’acide, de metal. Mais comme son élément chimique, cette chanson est en réalité un bienfait caché et permet d’introduire d’une manière solide la musique extrême de DALP.
Entre mélodie douce, comme en entrée de jeu de "Morphème," et riffs et blasts puissants, comme sur "Eréthisme", DALP accentue cette touche théâtrale qui ne convient pas à toutes les oreilles. La noirceur est au rendez-vous, et est à son paroxysme à travers la voix de Krys. Ses growls prononcés dans la langue de Molière sont tantôt pleins d’animosité tantôt suppliants. Mais ses prières ne semblent pas trouver preneur ou preneuse...
Le titre homonyme représente parfaitement l’album, à la fois musicalement et par son nom. "Quiétude hostile", deux termes qui, à première vue, n’ont rien à faire ensemble. Le calme n’a pas de raison d’être annonciatrice d’un ennemi. Et pourtant, c’est là toute la subtilité de la musique de DALP. Le paisible n’est jamais acquis ; l’angoisse demeure à chaque instant.
"Perdu", le groupe ne l’est pas, bien au contraire. Ce morceau, à la longue introduction instrumentale, fait la part belle aux instruments et à cette brutalité qui monte crescendo. L’atmosphère divine n’est jamais loin, avec cette voix féminine en arrière fond, comme une supplique.
Affichant clairement des influences multiples, offrant un post-black metal teinté de doom, la formation parisienne s’octroie également la présence d’un saxophone dans la chanson finale "Expiravit".
Quiétude Hostile est une réussite à bien des égards, pouvant être caractérisé comme un album obscur, profond et maîtrisé.
Sortie le 26 mars chez My Kingdom Music
Tracklist :
1. Léger goût de soufre
2. Morphème
3. Eréthisme
4. Quiétude Hostile
5. Perdu
6. Bois de justice
7. L'oubli du contrasté
8. Expiravit
Photographie : Alex Le Mouroux
