Slash (feat. Myles Kennedy and The Conspirators) au Zénith de Paris (20.10.2012)

Slash ! Une source d’inspiration pour nos petites têtes blondes et touffues qui veulent devenir des musiciens en herbe. Il suffit de prononcer son nom pour que nos yeux brillent et de visualiser le pistolero de la « 6 corde », le cowboy au chapeau haut de forme. Plus rock que lui, tu meurs et il l’a prouvé tout au long de sa carrière, de Guns N’ Roses à Velvet Revolver en passant par Slash's Snakepit, on l’imagine toujours avec sa Gibson, son jeu bluesy, ses petits sauts sur scène et son perfecto bleu (faut vraiment être une rock star pour porter du cuir bleu !). Slash a décidé de s'accorder une carrière solo avec ses propres compositions sans le stress de diriger un groupe. Il est escorté de Myles Kennedy au chant, Todd Kerns à la basse et Brent Fitz à la batterie. Son ancien guitariste rythmique Bobby Schnek a laissé sa place cette année au tout jeune Frank Sidoris (ex-The Cab). Le Guitar Hero a toujours aimé le line up de cinq musiciens depuis ses débuts.

Et ils sont tous en grande forme car les deux Maîtres et leurs Conspirators repassent en France après … quinze mois d’absence ! Oui ils étaient venus le 12 juillet 2011 dans un Zénith presque complet. Cette fois, la salle sera bondée, cela sentira la transpiration et les pogos seront de la partie. Le public est très varié et éclectique. Pataugent dans la salle des vieux de la vieille, des punks, des bikers affichant leurs couleurs, des ados hallucinés et des invités de plus en plus présents : l’appareil photo. Si certains préfèrent lever le poing et profiter du show, d’autres resteront statiques et filmeront l’intégralité du concert, même en fosse. Un comble !

GINGER WINDHEART

La fosse, où se trouve votre serviteur, est remplie d’excités et qui se sentent piégés petit à petit par la première partie : Ginger Wildheart. Je pense qu’il va falloir faire comprendre à la production d’amener de vrais groupes de première partie qui correspondent à ce que le public attend. Il y a quelques années en arrière, on avait les Guns N’ Roses avant Aerosmith ou AC/DC avant Kiss. Les compositions s’enchaînent et se ressemblent, du rock de bas étage, une pseudo chanteuse pour faire genre. Le rock alternatif restera énigmatique ce soir, même si le bassiste de Slash, Todd Kerns, viendra jouer avec eux. Les musiciens ne font passer aucune émotion et ne nous emportent jamais dans l’univers sacré du rock. La performance est de courte durée, à peine 40 minutes et c’est tant mieux pour nous.

SLASH
 

On y est ! Les artistes se font désirer, on les attendra pendant une vingtaine de minutes. Enfin, l'obscurité envahit la salle, le public commence à se déhancher et à pousser, avec en arrière fond la musique du film Prometheus. Une voix très grave et puissante nous exhorte au rock’n’roll, à SLAAAAASH ! Le voila enfin et c’est la cavalcade dans la fosse, impossible de tenir debout, je ne sens déjà plus mes jambes, mon bandana rouge est tombé et je l’utilise comme une serviette. Sous les hurlements des fans, le pistolero débute son set par la sixième chanson du dernier album « Halo », histoire de faire fort sans non plus trop monter la pression. C’est ce que je pensais jusqu’à ce qu’elle se termine pour enchaîner sur un classique des Guns N’ Roses, la tonitruante « Nightrain » où cette fois, on est vraiment dans un grand bain de fans qui chantent tous en même temps avec Myles. Slash nous fera des démonstrations de son style inimitable en tenant sa Gibson à la verticale ou en sautant sur scène. À la différence de sa dernière prestation, il esquissera de petits sourires et nous saluera juste après cette cover des Guns N’ Roses.

La setlist défile hits par hits, Slash piochant dans toute sa carrière, en privilégiant Appetite For Destruction et Apocalyptic Love.
 

Slash Zenith Paris 2012

Très peu de communication entre les artistes et le public dialoguera assez brièvement, avec des hurlements pour toute réponse. À croire qu’on ne comprend pas l’anglais en France, ou pire, on ne sait pas le parler. C’est la première fois qu’ils vont performer en live « Far and Away », et on s’en serait bien passé, il s’agit d’une des nombreuses ballades sirupeuses de Apocalytpic Love. C'était le calme avant la tempête car juste après, le chanteur s’éclipsera pour laisser place au bassiste alias « la chevelure de corbeau » . Grâce à sa voix rauque, ce dernier se fait une sacrée réputation. Slash l’a choisi pour interpréter quelques compositions plus hard rock et métal. Pour nous, ils feront ensemble « We're All Gonna Die » ce qui nous permettra de repartir sur les chapeaux de roues et on atteindra le paroxysme avec un nouveau classique des Guns N’ Roses, « Out to get me ». Là, je me devais de slamer. Et j’ai même eu droit à un coucou du bassiste. Les réjouissances commencent. Slash a prouvé qu’il peut composer sans nous surprendre en interprétant des compositions toujours aussi rock, mais classiques, peut être trop. Pour moi, le guitar hero reste sur un acquis, une notoriété légendaire, fidèle à lui même. Entendre une énième fois la reprise d’Alice Cooper qu’il faisait déjà avec les Guns N’ Roses et le voir faire le même jeu de scène depuis ses débuts, ça lasse, tout simplement. Heureusement qu’il ne nous a pas servi son « Godfather » à la sauce rallonge. Je ne critiquerai pas son doigté, mais plutôt le style si répétitif qui le caractérise.

Pas besoin de savoir qu’il est exaspéré d'exécuter le classique « Sweet Child O' Mine » car il restera complétement immobile sur le côté droit de la scène et on pouvait lire sur son visage : « bon je la joue encore pour le public qui ne connaît que celle-là et vivement qu’elle se termine ». En revanche, j’ai été ravi d’entendre pour la première fois « Fall to Pieces », étant un peu fan de sa période Velvet Revolver. Comme à son habitude, le groupe (qui n’en est pas un officiellement) terminera par l’irremplaçable hymne des Guns N’ Roses : « Paradise City » sous une pluie de confettis.

 

Slash & Myles Zenith Paris 2012

Alors comment finir mon papier ? Un petit peu comme ce concert, « mi-figue mi-raisin », on aime mais on en redemande pas.

Setlist :

1. Halo
2. Nightrain (Guns N' Roses song)
3. Ghost
4. Standing in the Sun
5. Back From Cali
6. Been There Lately (Slash's Snakepit song)
7. Mr. Brownstone (Guns N' Roses song)
8. Rocket Queen (Guns N' Roses song)
9. Bad Rain
10. Far and Away (Played for the first time)
11. We're All Gonna Die (Todd Kerns on vocals)
12. Outta Get Me (Guns N' Roses song) (Todd Kerns on vocals)
13. No More Heroes
14. Starlight
15. Blues Jam (with "Only Women Bleed" by Alice Cooper intro)
16. Anastasia
17. You're a Lie
18. Sweet Child O' Mine (Guns N' Roses song)
19. Slither (Velvet Revolver song)

Rappel :

20. Fall to Pieces (Velvet Revolver song)
21. Paradise City (Guns N' Roses song)

Slash & Myles Zenith Paris 2012

 

Photos : © 2012 Nidhal Marzouk  / Yog Photography
Toute reproduction interdite sans autorisation écrite du photographe.

 



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