Glenn Hughes parle du troisième album de Black Country Communion

"Je suis un compositeur qui chante parfois"

A l'occasion de la sortie d'Afterglow, le dernier album de son actuel projet, Black Country Communion, Glenn Hughes, dit "The voice of rock", a accordé une interview à La Grosse Radio. Il y raconte les conditions d'enregistrement du dernier album, la vie en tournée, et la vie d'un rockeur à la carrière riche en succès et en projets parfois très différents les uns des autres.

Bonjour Glenn, tu te prépares à sortir le troisième album de Black Country Communion, Afterglow. Qu’est-ce que cela fait de l’avoir fini ?

Les résultats de l’album sont très bons. J’aime les chansons et surtout le son, qui est "chaud". Je suis vraiment très fan de ces chansons.

Comment compares-tu le son de cet album par rapport aux précédents ?

Je pense que le son est différent, plus "live". En studio, nous enregistrons tout dans les conditions du live, cela se ressent plus dans celui-ci, peut-être parce que nous avions moins de temps pour l’enregistrer, nous avons tout fait en cinq jours. Dans les années 80, les groupes restaient deux ans en studio. Un groupe, Red Hot Chili Peppers, mes amis, est resté en studio pendant trois putain d’années pour le dernier album, avec Josh Kinghoffner, I’m With You.  Cela me rendrait fou, mais cinq jours, c’est trop peu.

Parlant de rapidité, il s’agit du troisième album en trois ans. Qu’est-ce qui t’inspire pour trouver des idées aussi vite ?

Les défis. J’aime m’en lancer. J’aime creuser plus profondément. Il n’y a rien que ne puisse pas écrire en studio. C’est la chose que je sais faire dans la vie. Je ne suis peut-être pas un bon électricien ou un bon médecin, mais écrire des chansons, c’est mon truc. Je le fais naturellement et pas seulement un jour par semaine, mais tous les jours, même à noël. J’adore écrire, cela me comble, cela fait chanter mon âme.

Vu que tu écris beaucoup, est-ce difficile de choisir quelles chansons atterriront sur le disque au final ?

Oui, absolument. Avec Black Country Communion, j’amène 20 chansons au studio et on en enregistre 10. Les dix autres sont rangées, et sortiront peut-être un jour. Si on avait fait cette interview il y a 20 ans, je t’aurais dit que j’étais un chanteur et un bassiste qui écrivait des chansons de temps en temps. Maintenant je dis que je suis un compositeur qui chante parfois.

Black Country Communion

Sur le premier album de Black Country Communion, Joe Bonamassa prenait le micro de temps en temps. Cela semble être pareil sur celui-ci.

Tu veux connaître la vérité ? Je fais de mon mieux pour le faire chanter et il n’arrête pas de me fuir. Joe est un excellent chanteur, mais il est juste timide et il n’aime pas chanter avec moi. Je l’ai forcé à faire un duo avec moi sur "Cry Freedom". L’album était complètement fini, toutes les voix, en lead comme les choeurs, étaient signées Glenn Hughes. Et Kevin Shirley, le producteur, m’a appelé et m’a dit « Et Joe alors ? », j’ai répondu « Oui, quoi Joe ? » et il m’a dit de l’amener au studio et on a réussi à le faire chanter.

Vu le rythme auquel vous abattez les albums, peut-on s’attendre à un nouveau l’année prochaine en 2013 ?

Non, je ne pense pas. Je pense qu’on a besoin d’une pause. Je ne pense pas qu’on puisse trop aimer quelque chose, mais on peut trop en faire. J’ai besoin de nager dans d’autres eaux avec un nouveau projet et jouer avec d’autres personnes. C’est la même chose pour Joe, Derek et Jason. Je ne pense pas qu’il y aura un autre album l’année prochaine. Peut-être l’année suivante ?

As-tu d’autres projets en préparation ?

Oui, mais je ne peux rien dire pour le moment. J’aurai quelque chose à dire dans quelques mois par le biais d’une annonce spéciale au monde entier. Cela pourrait être le plus gros projet de ma carrière.

Est-ce que tu t’attendais à avoir un tel succès avec Black Country Communion ?

Tous les artistes souhaitent avoir du succès. J’en ai eu dans ma vie, j’ai vendu des millions d’albums, mais je n’étais pas si sûr à propos de Black Country Communion. Je me doutais que cela marcherait, mais je ne m’attendais pas à ce qu’on soit n°1 des ventes en Angleterre, ce qui est très bien, ni d’être nommé meilleur nouveau groupe aux Etats-Unis par MTV. Gagner des récompenses, c’est très bien, mais ce groupe m’a aussi apporté beaucoup d’amour dans ma vie.

Afterglow est le premier album de Black Country Communion à avoir un titre. Que signifie-t-il ?

Afterglow est une chanson très spéciale pour moi, qui parle de revenir sur Terre sur ses deux pieds. C’est comme si nous avions été dans l’espace pendant deux ans. C’est probablement l’une des meilleures chansons que je n’ai jamais écrite. Je voulais donc un album qui avait un titre propre plutôt que simplement "trois", comme on pouvait s’y attendre.

Qu’en est-il d’une éventuelle tournée pour Afterglow ?

On espère tournée l’année prochaine, c’est ce qui est prévu. Tout ce que je peux dire, c’est qu’on espère annoncer les dates de concert prochainement. J’attends le feu vert pour le dire.

Black Country Communion est venu à Paris une fois. Quel souvenir en gardes-tu ?

J’ai adoré le concert au Bataclan. Très belle petite salle. Il y fait très chaud, mais j’y ai passé un merveilleux moment !

Le DVD live de Black Country Communion a été filmé dans quatre endroits différents. Qu’en penses-tu ?

C’est très intéressant. Chaque public, chaque ville est différente. Où que tu ailles, c’est une atmosphère différente. J’aime voir les gens dans le public, voir leurs réactions face aux chansons, à la façon dont je les chante et aussi à la façon dont on les joue, Joe est un excellent guitariste. A la base, les enregistrements ne devaient se faire qu’en Allemagne, le gros du concert se passe à Munich. Cela coûte cher d’enregistrer ces satanés DVD, le Bataclan était trop petit. Il y a des extraits enregistrés en Italie, mais pas grand-chose.

Comment c’est de tourner avec des musiciens d’une autre génération ?

C’est bien ! Jason Bonham est marrant, il reste à l’arrière du bus, ne dort pas beaucoup et reste sur son ordinateur. Joe reste parler avec moi après les concerts, avant que j’aille me coucher. C’est intéressant et agréable parce que nous sommes amis. C’est dur de voyager en groupe quand tu n’as pas d’amis.

Deep Purple

Dans ta carrière de musicien, tu as collaboré avec de nombreuses personnalités, dont Jon Lord, qui nous a quittés cette année. Que peux-tu nous dire sur lui ?

Il est la raison pour laquelle j’ai rejoint Deep Purple. Il était une figure paternelle, il m’a protégé quand j’étais un jeune homme, il avait 11 ans de plus que moi et m’a accueilli à bras ouvert dans le groupe. Sans lui je n’aurais probablement jamais rejoint Deep Purple, donc je peux le remercier pour sa gentillesse et sa générosité à mon égard.

Quels souvenirs te reviennent de ton expérience dans Deep Purple ?

Rapide. Furieux. Drogues. Femmes. Alcool.

Glen Hughes Chad Smith

A l’époque de F.U.N.K. (First Underground Nuclear Kitchen), ton projet avec Chad Smith (Red Hot Chili Peppers), en 2008, tu as dit que tu ne ferais plus jamais de Hard Rock. Pourtant, deux ans plus tard, le premier Black Country Communion sort.

C’est comme plein de gens qui annoncent une tournée d’adieux avant de revenir plus tard. Tout ce que je peux te dire, c’est qu’il ne faut jamais dire jamais. Maintenant, je pourrais te dire que je ne ferai jamais de musique black et, si ça se trouve, je ferai un album avec Stevie Wonder l’année prochaine. On ne sait jamais.

Que retiens-tu de ce projet ?

C’était une magnifique expérience, First Underground Nuclear Kitchen est l’un de mes meilleurs albums, je l’écoute encore et le considère toujours comme tel, j’en suis très fier. Chad Smith est un bon ami et j’aimerai bien travailler encore avec lui.

Un dernier mot pour tes fans français ?

J’adore le public français, j’adore Paris et j’espère pouvoir voyager à travers la France. Merci de vous souvenir encore de moi et de soutenir ma musique.

 



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