Kamelot renait au Bataclan
Après avoir trouvé son nouveau frontman permanent et sorti un nouvel album, Kamelot revient sur scène pour montrer qu’il est encore capable de faire des merveilles en live. Pari gagné en termes de performance, malgré un léger manque de rythme. Trois groupes étaient présents pour accompagner les américains : Xandria, Triosphere et Blackguard.
Blackguard
Le soirée commence avec Blackguard, un groupe québécois de death metal mélodique aux accents folk. Le resultat de ce mélange donne une musique à la fois agressive et festive. Agressivité exacerbée par le fait que le groupe n’avait pas de claviériste sur scène, laissant la liberté totale aux guitares de balancer riffs assassins et à la section rythmique de bourriner.
Le spectacle est principalement assuré par le chanteur Paul Zinay. En véritable pire électrique, le canadien parcoure la scène sur toute sa largeur et ne lâche pas le public d’une semelle, le haranguant sans arrêt en réclamant cris et headbangs. Lui-même, bien en voix en ce soir d’automne, ne fatigue pas et se donne à fond pendant tout le temps qui est imparti au groupe.
La teneur de la musique et l’attitude du chanteur provoquent une réaction très positive du public, qui se montre enjoué et participatif. De quoi motiver Blackguard, actuellement en train de préparer un nouvel album, duquel une composition bien accrocheuse, "In Dreams", est présentée ce soir. Avec leur maîtrise impeccable de la scène, les québécois ont su mettre le public parisien dans leur poche.
Triosphere
A la suite de Blackguard vient Triosphere, un groupe norvégien mené d’une poigne de fer par Ida Haukland, une chanteuse/bassiste qui vient présenter son rock n’roll au public parisien. Si son instrument la force à rester statique, sa voix grave et son charisme arrivent à charmer l’assistance, qui a aussi de quoi headbanguer avec les rythmiques typiquement heavy metal que le groupe execute sans accroc.
Si l’originalité n’est pas la première qualité de Triosphere, les metalleux norvégiens arrivent malgré tout à chauffer le public parisien avec des refrains accrocheurs et des rythmiques simples. Certaines compos se veulent tubesques et le fait qu’elles soient marquées par les années 80 leur donne un charme certain. L’ambiance n’a malgré tout pas la même intensité qu’avec le groupe précédent.
Venus présenter des titres de leurs deux albums, Onward et The Road Less Travelled, les norvégiens auront trouvé quelques auditeurs qui les ont appréciés. Il ne reste plus qu’à attendre leur troisième album, prévu pour 2013, pour savoir si leur musique sera du même accabit.
Xandria
Place maintenant au troisième et dernier groupe de première partie, Xandria, groupe de metal symphonique allemand. Fort d’une chanteuse talentueuse, le groupe arrive à donner un concert correct malgré un son qui ne le met pas à son avantage avec des basses trop fortes et un manque de mordant dans les guitares.
Visiblement fans de Nightwish, les musiciens de Xandria montrent dans leur compositions une trop forte ressemblance à leurs ainés finlandais, ce qui énerve certains fans. Le manque d’originalité des chanson rebutera également certains spectateurs : certains breaks sont prévisibles et les ballades jouées réunissent les clichés du genre sans que le groupe ne mette sa personnalité assez en avant.
Malgré cela, la chanteuse Manuela Kraller, appliquée dans ses parties, arrive à convaincre une partie du public et se montre assez proche de ce dernier. Les musiciens se donnent aussi et aident à faire le spectacle, rendant ainsi le concert plus agréable.
Setlist :
Valentine
Euphoria
The Dream Is Still Alive
Soulcrusher
Cursed
The Lost Elysion
KAMELOT
Il est maintenant temps pour les stars de la soirée de faire leur entrée en scène. Sur une intro épique arrive Kamelot, attaque le concert avec "Rule The World" de Ghost Opera, comme à son habitude. D’emblée, le son est de qualité, chaque instrument est mis en valeur, les riffs du leader Thomas Youngblood répondent aux mélodies du lieutenant Oliver Palotai, pendant que la section rythmique appuyée de Casey Grillo et Sean Tibbets lie le tout.
Côté invités, le groupe se montre beaucoup moins gourmand que lors de sa précédente tournée. Exit les Simone Simmons et autres Fabio Lione, le groupe se pare simplement d’Elyze Ryd (Amaranthe) en tant que choriste, ce qui fait que le public peut se concentrer sur le nouveau venu.
Si le nouveau chanteur Tommy Karevik et la choriste Elize Ryd assurent vocalement, on regrettera que le mix ne les mette pas assez en avant, surtout la seconde, qui est par moments inaudible. Mais les regards sont tous rivés sur le chanteur, qui vient pour la première fois à Paris en tant que frontman de Kamelot. Sa performance vocale et son regain d’assurance sur scène mettront les spectateurs d’accord. De plus, le suédois se montre sincère dans ses remerciements au public et spontané dans ses interventions.
Si l’ensemble de l’orchestre est pertinent, le show souffrira d’un certain manque de rythme. Après un début en trombe, avec notamment le tube "When The Lights Are Down", le milieu du concert est alourdi par un enchaînement de ballades, solos et morceaux moins fédérateurs qui font quelque peu tomber l’ambiance, que les membres n’ont pourtant aucun mal à faire remonter.
Côté setlist, le choix des morceaux a de quoi étonner. Le groupe joue quatre titres de Silverthorn, son nouvel album, dont le single "Sacrimony (Angel of Afterlife)" et en interprète tout autant de l’album Ghost Opera, sorti en 2007, qui ne contient pourtant pas ses plus grands succès. Certains classiques imparables sont conservés, tels que "Forever" ou "Center Of The Universe". Inattendue et déroutante, cette setlist ne laisse pas indifférent.
Malgré un concert trop court (1h20) et pas assez rythmé, Kamelot réussit à convaincre le public parisien grâce à une qualité d’interprétation de l’ensemble des membres du groupe et un charisme naturel du nouveau frontman, éléments qui n’échappe pas à l’œil des spectateurs, visiblement satisfaits de sa venue au sein du groupe.
Setlist :
Rule the World
When the Lights are Down
The Great Pandemonium
Veritas
Center of the Universe
The Human Stain
Song for Jolee
Solo de batterie
Ghost Opera
Sacrimony (Angel of Afterlife)
Season's End
Solo de clavier
Forever
Rappel :
Karma
Torn
March of Mephisto
Photos : © 2012 Olivier GESTIN / INTO The PiT Photography
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