PulsaSion – what a Feeling

PulsaSion nous livre, après trois ans de travail, avec son nouvel album What A Feeling. Un petit bijou musical où l'esprit reggae rencontre des influences venues d'autres contrées.

Le dernier opus de PulsaSion est sorti le 13/10/2023 et composé de 12 titres allant du Reggae Roots à l'Afrobeat en passant par la ballade Pop et par le Dub. Ce sont des mélodies envoûtantes qui restent gravées dans la mémoire.

PulSation

PulsaSion, plus qu’un nom, un envoûtement pour partir pour Zion

PulsaSion démarre son album par « What a feeling », avec une rythmique qui nous envoie déjà très loin. La guitare à pédale wahwah est très vite remplacée par des percussions qui rentrent tout de suite dans la tête pour ne plus en sortir.

Comme dans une frénétique incantation où le jeu d’orgue nous sort de notre confort pour nous emmener bien plus loin, vers le point du Nirvana.
La voix éraillée de Stéf nous chante Dame Nature, sa beauté mais aussi ce que l’humain en fait. Tournons nous vers Jah et reprenons notre destin en main, pour nos enfants, pour la Terre et pour nous-mêmes.

« Work’on » nous donne une belle sonorité cuivrée avec une batterie One drop comme l’aimait Carlton Barrett des Wailers. La voix de Stéf a quelque chose du chanteur  Bunny Rugs des Third World. Du reggae qui fait du bien, de celui qui panse les plaies, de celui qui roots à souhait, nous rappelle nos racines et nos héros jamaïcains. Là Encore, la plume de Stéf fait mouche et nous conte à sa façon que même si la Bible nous dit en Genèse 3:19 , ‘tu gagneras ton pain à la sueur de ton front’. Nous n’en continuons pas moins à nous battre contre Babylone et faisons le bien autour de nous à travers la musique, à travers nos action.

PulsaSion : Walking in Babylon System !

Et vu que l’on parle de ce système, quoi de mieux que « Far from Babylon » pour s’en défaire ? Avec un démarrage de percussions nayabingi contrebalancées par une basse puissante et des choeurs proches des anges, on peut partir avec eux tout de suite pour Zion. On se rend compte que notre existence ici-bas est dictée, quoi que l’on dise, par le roi/diable Argent. Alors que la priorité est l’Amour. L’Amour des autres, l’Amour de Dieu, l’Amour de soi. Mais peut-on revenir en arrière ?

« Stop Going back » répond à ceci avec son piano et orgue, qui nous emmène dans une grande messe rasta. Il n’est pas bon de toujours revenir en arrière, il faut savoir aller de l’avant sans pour autant renier notre passé. La voix de Stéf et les chœurs de ce morceau sont dignes des grands gospels.

His Imperial Majesty

« Calling HIM » reste parmi les morceaux forts de l’album, tant par le message que par cette rythmique très 70’s avec de superbes envolées vocales. Quoi de plus naturel quand Stéf cite Bob Marley, Peter Tosh , Luciano, Abyssissians dans ses influences reggae. D’ailleurs dans le texte on retrouve du Bob puisqu’il y parle de « Buffalo Solider » tout comme des fameux « Police in Helicopter » de John Holt.

Nous ne sommes pas des Dreadlocks mais nous sommes rasta. Nous vivons notre vie en conscience. (...)  Que nous sommes devant Jah.

Cela rappelle Prophet Gad (membre fondateur du mouvement rasta Les douze tribus d’Israël dont faisait partie Bob Marley, Dennis Brown, Jacob Miller, Burning Spear, Freddie McGregor, Fred Locks et tant d'autres NLDR). "Rasta n’est pas une mode capillaire mais bien un mode de vie". Ce "Calling Him" est un message pieu qui montre la voie de Rastafari.

« Alone in my head » est plus dansant. D’ailleurs à bien écouter la rythmique, on y retrouve un quelque chose de « Think Twice/Another day in paradise » version reggae,  de Phil Collins dans la ligne de basse et la façon de chanter. Un très beau texte sur l’amitié, ou l’amour, où tout ne fonctionne que dans un sens. Cela peut marcher un temps. A la longue cela épuise.

On retourne dans le gros roots pour «  Sitting front the water » avec une voix grave à la Norman Grant (des Twinkles Brothers) pour ce titre méditatif. L’eau source de vie, que l’on retrouve régulièrement dans la bible (le baptême, la vie, le saint esprit, Moïse sauvé des eaux, etc…). Tout comme le feu, 2 symboles purificateurs très 'spirit'.

Faith in rastafari !

Jamais rassasié de bons sons, les roulements de batterie et l’orgue de « Cut your Dread locks » sont dignes des meilleurs titres des Misty In Roots. PulsaSion a tout compris et plonge dans le VRAI reggae. On prend celui-ci pas uniquement comme une musique mais comme une façon de vivre à travers elle. Et même pour celui qui n’est pas totalement anglophone, la rythmique se calque sur les pulsations de notre coeur. On ressent, on vit le moment.

D’ailleurs ce texte parle de la destruction en 1953 du Pinnacle, premier village Rastafari fondé en Jamaïque par Leonard Percival Howell (le créateur du mouvement, le 1er Rasta ! NLDR). Les autorités ont alors brûlé les habitations, emprisonnés et tondus de force les rastas. L’histoire se répétera ensuite après la destruction du quartier Kingstonien de Back-O-Wall en 1966. De tout temps, rasta a été persécuté.

PulsaSion

Chansons d’amour physique... et spirituel !

« Turn me on » se veut plus léger dans les paroles, et cela fait du bien aussi. La rythmique a une part de sensualité qui fondent à merveille dans la voix de Stéf et des choeurs. On se prend à balancer les hanches seul ou à deux dans une petite danse quasi érotique. Et  le solo guitare emmène à l’excitation suprême. Comme il le chante lui-même « tu me fais tourner la tête , tu m’excites ». On y est totalement.

Une magnifique intro d’orgue (qui rappelle les beaux jours de Third World et au hasard de leur « Spiritual Revolution » pour « White Feather ». Une chanson pleine d’espoir, même lorsque l’on se sent au fond du trou, le canard boiteux, le mouton noir, le pestiféré. Il y a toujours une lumière, un soleil qui brille en nous et qui nous fait aller vers le haut plutôt que de finir de sombrer.

Entre ballade et reggae pour «  From feat to my Head » avec une musique qui donne comme une envie de valser. Le piano nous rappelle les soirées pianos bars de notre enfances (enfin pour certains). Un lâcher-prise dans la musique. Stéf peut nous emmener où il veut, on le suit bien volontiers tant il a une aura charismatique dans le chant.

Sunugal et dub !

La chanson « Gorou Yallahi », seul featuring de l’album, est une collaboration avec le rappeur sénégalais Fada Man. Les deux chanteurs se sont rencontrés au Sénégal en 2017 et ont décidé d’écrire ce titre en hommage aux maîtres spirituels sénégalais. Une partie a été enregistrée à Dakar et l’autre à Paris… on retrouve dans les cuivres du Manu Dibango. La rythmique sonne très Afrique de l’Ouest, et pour cause.

L’album se termine par « Calling HIM dub », pur moment où tous les instruments et voix passent en mode phaser, chambre d’échos à la manière d’un Lee Perry pour notre plus grand bonheur, celui des amoureux des basses.

Les musiciens, un all stars !

Si le groupe en tant que tel est de 5 personnes, il ne faut pas oublier la multitude de musiciens qui font que cet album a ce haut niveau de qualité et pour cause. Des zicos aguerris avec de nombreuses années de pratique et qui ont travaillé avec les plus grands :

Christophe (Tuff) Laxenaire. Claviériste depuis une vingtaine d'années. (Queen Omega, Mark Wonder, Ras Daniel Ray, MC Janik, Lord Kossity, Tiwony, Yannis Odua, Straïka, Youss (ex Intik), Vin Gordon, Fundé, Colocks, Goûroôts) , et tant d’autres au travers de nombreux lives en France et à l’étranger…

Stanley (Fam’s) Hamilton. Bassiste depuis les années 80. (Lutan Fayah, Denis Alcapone, Echo Minott, Taurus Riley…)

Fabien (euh-Fa) Rault. Batteur depuis plus de quinze ans. (Kazba, KBD, Slums, Génobri, Gotham Project, Kaizen, Grézou)

David-Thierry (Tikitoko) Desert. Percussionniste spécialisé dans le Gwona. (Guive & the Ora, Mo'Kalamity, Max Livio, Pablo Anthony, Daman, Max Romeo, Brahim)

Nicolas (Nicodrum) Belquet. Percussionniste depuis 15 ans et fabriquant de percussions rastas. (Touré Kunda, Capleton, Richie Spice, Queen Omega, Jah Mason, Pressure, Willie Williams, Taïro, Blacko, Mo' Kalamity et Skully Simms)

Francis (weedy) Quilbé. Percussionniste depuis la fin des années 70. (Bad Ronald, Ben's Belinga, les Blancs d'Afrique, Ouidy et les Groovers et Africabliz'e et Couzins Zoreil, Goûroôts…)

Emile Puyeo. Guitariste. (Goûroôts, et autres groupes de jazz et reggae)

Anildo Silva. Percussionniste et multi-instrumentiste depuis plus de 20 ans. (Manu Dibango et le regretté Guem, créateur de "le serpent" qui a servi de générique pour l’émission ‘çà se discute’ de Jean Luc Delarue NDLR).

Dans ce beau lots de musiciens, on retrouve 3 membres du groupe Goûroôts dont on avait fait la chronique de leur premier album l'an dernier

Section cuivre, en avant !

Eric (Rico) Gaultier. Saxophoniste et flûtiste de talent, créateur des Faya Horns (Paco Séry, Groundation, Luciano, Takana Zion, Joe Ariwa et Mad Professor). On a pu le voir aussi récemment lors de la tournée d’adieu de Max Romeo.

Antonio Tritta. SAxophoniste (Ben l’Oncle Soul, Tiken Jah Fakoly, Tonton David…). En 2017, il monte le quintet original Hard Bop

Des choristes au grand coeur.

2 femmes qui ont une carrière phénoménale dans le reggae mais aussi dans d’autres styles musicaux, dans nos pointures francaises :

Valérie Tribord, repérée par Kassav, a chanté pour Cesaria Evora, Jocelyne Labylle, Perle Lama, Slaï, Tonton David, Melgroove, Faudel, Boney M, Tiken Jah Fakoly, Francky Vincent, Alpha Blondy, Manjul , Bernard Lavilliers, Lorie, Bob Sinclar. Elle mène de front une carrière de chanteuse soliste.

Dominique Larose a chanté pour Bernard Lavilliers, Lio, Pierpoljak, Tiken Jah Fakoly, les Neg Marrons, Princesse Erika, Pierpoljak, Manu Dibango, Intik, Mc Janick, Ralph Tamar, Taïro, Colocks, Gérard Lanvin, Florent Pagny.

Les meilleurs studios

PulsaSion enregistre et mixe l’album au No joke Studio, basé à Villejuif (94) avec l’ingénieur du son Louis Martin. Celui-ci avait déjà travaillé avec PulsaSion sur leurs précédents albums La vraie révolution (2014) et Stronger (2017). Ce studio est réputé et a vu en ses murs Max Romeo, Colocks ou encore Daman.

Le mastering de l’album, lui est confié à Patrick Plissman qui a travaillé avec Steel Pulse, Pablo Moses, Burning Heads, Saïan Supa Crew. Il a masterisé aussi les albums Human Race et Eternity du grand Alpha Blondy. Patrick Plissman. Il travaille régulièrement avec le No Joke Studio et c’est vraiment un duo gagnant !

PulsaSion inna ViZion

Pour cette pochette, PulsaSion a fait appel à l’artiste peintre Margaux B. Simoni. Comme elle le définit « Je joue avec ce que je vois et ce que j'imagine, et j'aime que mes portraits réalistes embarquent avec eux un peu d'onirisme… ».

Du travail d’orfèvre, complété par Christophe (Tuff)Laxenaire, claviériste du groupe, arrangeur et vidéaste qui gère aussi la création graphique et la mise en page de la pochette ainsi que le livret.

PulsaSion
crédit photo (c) Céline Guerreiro avec l'aimable autorisation de Steph 'PulsaSion'

La grosse récap

PulsaSionWhat a Feeling

Sortie le 13/10/2023
en CD (en envoyant un mail) et sur toutes les plateformes de téléchargement légales

Tracklist :
1- What a feeling
2-Work’on
3-Far from Babylon
4-Stop Going back
5- Calling HIM
6- Alone in my head
7- Sitting front the water
8- Cut our Dread locks
9- Turn me on
10- White Feather
11 From feat to my head
12 Gorou Yallahi (Feat. Fada Man)
13. Calling HIM dub

Photos avec l’aimable autorisation de Stéf ‘PulsaSion’
article avec l’aide de Stéf 'PulsaSion' et Céline Guerreiro

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