L'Arverne Reggae Festival 2022 est le festival familial par excellence, celui où il faut être présent, celui qui ouvre la saison et cette année, le soleil a (enfin) été au rendez-vous pour une programmation de qualité.
Le dernier Arverne Reggae Festival remonte à 2019 et il est enfin de retour après 2 ans de disette musicale.
Jeudi 26 mai
Girls Power !
La première soirée de l'Arverne 2022 était dédiée aux femmes. Ce sont uniquement des artistes féminines qui ont animé l'ouverture de l'Arverne Reggae Festival
Ce spectacle dénonce les violences faites aux femmes. Tous les bénéfices de la soirée sont reversés au profit de l’association CIDFF63 (Centre d’Informations sur les Droits des Femmes et Familles) qui tient un stand sur site et a fait un discours lors de l’ouverture de ce festival.
Sont présentes, Sara Lugo, Moja, Lioness Den et Sharin Skank.
On reparle très vite de cette soirée par le biais de Root's trip, partenaires eux aussi comme la Grosse Radio du festival. C'est la fameuse caravane avec Slim, Yoks et Selecta Z. Ils ont pu interviewer, filmer et photographier ces belles artistes dans tout le sens du terme.
"La femme est l'avenir de l'homme", comme le chante un certain Jean Ferrat. On veut bien le croire aux dires des festivaliers qui ont été enchantés et sous le charme de cette soirée particulière et riche en émotions.
Vendredi 27 mai
Radio Gab
Au loin, vers le parking situé près du château de Brassac-les-Mines résonnent les basses de DJ rambla. L'ambiance est déjà présente.
A l'approche du site qui borde l'Allier, non loin du village 'Quechua', les fameuses tentes où les festivaliers de plusieurs jours sont au plus près du site, se fait entendre une musique plus acoustique.
Ils sont accompagnés par Radio Gab, un homme orchestre qui vient du Sud de la France. Avec Guitare, drum box (cajon), tambourin à cymbalettes, il donne joie et bonne humeur. il chante des classiques du reggae, le roots, celui qui est la fondation.
Il s'adapte à tout, chantant par exemple Third World "96 in the shade", du Bob forcément. Au loin, il entend Dj Rambla jouer du Congos. Illico, il reprend d'une voix à s'y méprendre, Cedric Myton, et leur fameux "Row Fisherman Row".
La suite de la soirée s'annonce sous de bons auspices.
SMAD
La soirée débute par le local et parrain officiel du Festival, Smad.
Il est accompagné par le groupe Jungle Paradise qui comprend une partie des musiciens de Païaka. A savoir, Baptiste à la batterie, François à la guitare, T-Bass à la basse, et Clément aux claviers.
C'est un Smad tout en énergie, dreadlocks dansantes et bandana sur le haut de la tête qui arrive sur scène.
Il démarre avec "C'est du Real" qui part rapidement en dub avec une basse survoltée. S'en suit "indépendant", avec aux choeurs, François. Le chanteur demande à la foule de "s'approcher, pour la force tous ensemble et de manière qu'ici même il n'y ait que de l'Amour".
Savoir faire la différence
Sur "La différence", tout le monde se met à bouger les bras quand il entonne "qu'est ce qui te gène". Mais habitué de la scène il demande, "t'es là ou pas ? je pense qu'on peut faire beaucoup mieux" avant que la foule ne fasse de belles vagues, un mini tsunami de l'Allier, la rivière du coin.
Sur "Humains", les paroles "je suis une âme délaissée", rentrent bien dans la tête. Le morceau se poursuit avec un dub bien placé supplanté par de gros riffs de guitare.
"De l’or" où Smad nous interpelle "il parait que l'humain a de l'or entre ses mains, mais quel message donnons nous, quelle valeur préférons nous entre la vie et l'or ?"
Le ton est donné ! Clément envoie un un superbe solo clavier alors que le chanteur nous demande si nous passons un bon moment.
Le chapiteau a commencé à bien se remplir. Du coup, c'est une foule conquise qui lance un grand "oui".
Le titre suivant est "Rêve" le bien nommé, puisque Smad dit que "c'est un rêve qui se réalise au Arverne Reggae Festival, et ce depuis les débuts".
L'air pur auvergnat
Pour "Respire", il dit "qu'on va faire monter un peu la température".
"Si vous connaissez Smad depuis longtemps, vous connaissez ce morceau". Effectivement dès les premières notes, la foule s'agite. Baptiste, derrière la grosse caisse est sur une mesure one drop et les belles envolées vocales de Smad et Francois font le reste. Tout le monde lève la main plus haut sur un retentissement de batterie puissante.
Smad, interpelle alors le bassiste avec un "Est ce qu'ils sont chauds ?" Avec un réponse assassine de T-Bass pointant son instrument telle une mitraillette et balayant tout le chapiteau en délire, avant que ne retentisse un "pull up" sur le morceau "original jumper".
Pour le titre suivant, le chanteur demande "cela vous dit qu'on prenne le large ?" Arrive un démarrage claviers ponctués par les claps de mains de la foule. Batterie, guitare et basse se mettent alors en marche pour donner le rythme original de "Le large". le morceau subit ensuite une belle accélération, quasi dancehall.
"Parchemin/Voila mon école" démarre par un superbe solo guitare. Toutes les mains sont en l'air. Thomas nous dit que nous sommes en vie. Il est vrai que ces 2 dernières années ont été très fantomatiques au niveau culturel. On ressent que la foule a enfin retrouvé son bonheur à travers la musique et a envie de s'éclater à deux cent pour cent.
Hip-hop et reggae, même combat
Smad interroge ensuite, si parmi nous il y en a qui aiment le hiphop, avant un super "Tell Dem, we Gonna".
La voix est parfois métallique, parfois en écho. Il dégaine ses paroles tel un fusil-mitrailleur avec une accélération de la batterie se calquant sur la vitesse de débit du chanteur.
"On va revenir à quelques chose de plus roots" avec un "Respire" très approprié après l'étouffement ambiant de 5 années de dictact macroniste. Une réverb sur la voix lors du refrain donne du poids à ses dires.
"Après toute cette période Covid, on est heureux d'être à nouveau, tous réunis. La prochaine elle est pour vous".
Pour conclure, c'est la dernière chanson du set, "Le Meilleur".
Bapt part au galop avec sa batterie sous un gros riff d'orgue et sous l'œil d'Eloïse, fiancée du chanteur qui était présente sur scène photographiant ou filmant tout le concert.
En partant, Smad remercie tous les organisateurs du Arverne reggae festival et enjoint de "foutre le bordel" alors que chaque musicien y va de son solo.
L'inter scène, comme toutes les autres, sera jouée en extérieur par le géant DJ Rambla, tantôt sur du reggae roots, tantôt du dub avec surtout de bonnes grosses basses qui font vibrer le corps.
NATTY JEAN
Dès l’intro, on sait que cela va sonner très lourd puisque nous sommes en présence de tous les musiciens de Danakil sur fond de lumière bleue.
Arrive alors, Natty Jean sur un tonitruant "Bonjour à tout le Arverne Reggae festival. J’espère que vous êtes venus avec de l’énergie."
De l’énergie il en est tout de suite question avec un "Laissez Nous" qui sonne l’heure des retrouvailles.
"Cela faisait 2 ans que l’on attendait cela" rétorque t il de sa voix puissante. La foule commence à jumper sur "Taalibe" et "Imagine". Cela part en dub, en reggae dancehall. Le public fait la vague avec le sourire contagieux du chanteur, où tout le monde a la ‘même banane’. S’en suit un superbe solo guitare.
Allah est grand
Natty Jean chante ensuite un très émouvant "Allah" tiré de son album Imagine. Il est accompagné par un superbe solo de Bozo au saxophone. Un Bozo toujours énergique et souriant.
Natty Jean invite tout le monde à lever les mains en l'air, alors que retentit un orgue vibrant et sans les cuivres pour un "Fallin". La foule est encore plus vivante, en sautillant et criant.
On perçoit toute cette frustration des 2 années passées dans le silence en train de s'effacer, pour laisser place à la joie et la bonne humeur.
"Santa Yalla" démarre avec les chœurs de Manjul et Fabulous Fab, puis le morceau part en dub session, marqué par une accélération du tempo qui a l'art de faire sauter les festivaliers.
Quand Natty Jean dit "Plus doucement", les instruments reprennent leur vitesse originelle avec de belles réverb, sauf les percussions de Manjul qui restent de manière brute, quasi nyabinghi.
Il annonce le morceau suivant comme un "nouveau titre sorti en 2022, plus hip-hop/dancehall". "Nouyol" est son titre avec un début très drum & bass avant que les autres instruments ne fassent leur entrée. "Vous êtes toujours là ?" s'esclaffe Natty Jean. Le public est chaud bouillant.
Une surprise de taille
"Lou Tegue Tass", titre où Massive Boris, le bassiste de Danakil donne le ton sur un synthétiseur/basse.
Le groupe possède cette alchimie où chacun des membres se connaissent par cœur. Ils peuvent donner la réplique à l'autre rien qu'en se regardant, ou pas dans les yeux, pour de superbes batailles amicales et musicales. Une forte et belle connivence les unis.
"Faites un maximum de bruit pour Danakil, vous avez déjà remarqué". Ce sont par ses mots que Natty Jean attaque "Adouna". Il fait monter la température car le prochain morceau est "Life Goes On".
Arverne Reggae Festival annonçait peu de temps auparavant une surprise pour le festival. Elle coulait presque de source. Natty Jean hurle "il y a l'homme qu'on appelle Balik pour cette big combinaison".
Celui-ci arrive alors sur scène et répond "un maximum de bruit pour Natty Jean". C'est çà la famille! Une chanson où Balik, Natty Jean et Manjul y vont de leur couplet. Un grand moment du festival lorsque Natty Jean, très ému sort "c'est grâce à eux si je suis là" sous les applaudissements de la foule.
Emotions fortes à Brassac
L'un des titres phares de Natty Jean "On m’a dit" est repris, dès le début , en chœur par tout le public. Natty Jean en veut davantage : "Plus fort, tout le monde". Les spectateurs et fans y vont d'une seule voix pour un refrain qui a résonné des kilomètres à la ronde.
Le titre suivant "Echosysdub", né de la rencontre Danakil/Ondubground, est comme son nom l'indique, un morceau très dub sautillant avec une basse rejouée sur clavier pour donner une sonorité, très Drum & Bass, limite Jungle. Dès les 10 premières notes, on a droit à un "Pull up !" suivi de l'arrivée de Balik qui chante "Tu me donnes chaud".
Effectivement tout le monde est en effervescence. Natty Jean et Balik sautent tels des kangourous sur scène. La guitare se déchaine avant d'être sur de grosses réverb.
Cela repart ensuite en reggae simple avec Natty Jean qui crie "Vous êtes fatigués ou quoi ? Est ce que vous avez du fayah ?"
Tout le chapiteau balance alors de droite à gauche avec des briquets, des portables. Alors, Natty Jean entame un superbe "Taya".
Le chanteur nous requiert "Un maximum de bruit pour Smad qui a démarré et pour Taïro à venir".
Il fait alors la présentation de tous les musiciens, des ingénieurs lumières et sons.
La chanson "Sénégal" en final
Le set ne pouvait pas se finir sans la superbe chanson "Sénégal", relatant son pays d'origine. Celui-là même où il a commencé à chanter d'abord du hip-hop avant de se rapprocher du reggae. On voit et on ressent son émotion dans le chant.
A la fin de celle-ci, tout le Danakil Crew se met en ligne et salut la foule, comme pour une fin de pièce théâtrale. Enfin, ils s'installent également en position pour faire la photo souvenir. Beaucoup s'en souviendront longtemps tant le spectacle a été à la fois carré et riche en émotions.
Adrien, le président du Arverne reggae Festival, arrive alors sur scène : "Cela faisait 2 ans qu'on attendait cela. On vous avait promis le soleil, il est là !". Effectivement la chaleur est là tant par la météo que dans dans les cœurs.
TAÏRO
Un set qui s'annonce chaud, très chaud dès l'arrivée des choristes de Taïro qui arrivent en dansant. Et c'est même une hystérie collective quand arrive sur scène le chanteur pour entonner "Comme les étoiles". On entend des cris aigus. Dans une autre dimension cela peut rappeler aux plus anciens les concerts d'un certain Patrick Bruel et la fameuse 'Bruelmania' d'époque.
"Reggae francais" démarre en roots pour continuer sur un style plus dancehall. Les 2 choristes nous font même une marche militaire sur scène, sur le rythme de la batterie de Thomas Join-Lambert.
"Sois toi même" fait davantage bouger la foule qui se secoue en reprenant en chœur "Sois toi même, sois toi même et tu sauras qui t'aime, tu sauras qui t'aime pour c'que tu es vraiment."
Taïro est un lover qui puise ses textes dans ses amours, ses ruptures. Il chante "Si j'avais pas connu cette fille" couplé à "Feeling". Sa voix peut partir en soprano avec cette aisance vocale qu'il possède.
Ayant fait ses armes en sound system, il chevauche n'importe quel riddim, du roots au ska au dancehall. Ce titre nous donne droit à un très beau solo au sax de Matthieu 'Bost et une danse de Taïro qui réchauffe les cœurs et les voix de la gente féminine.
Mister Loverman à la française
Dès les premières notes de "Aime la Vie", on ressent une grosse émotion qui ne peut qu'annoncer un "Pull up". Et que dire, quand Taïro s'avance sur la scène et monte sur les caissons. Beaucoup de bras essayent de s'allonger pour pouvoir toucher cet artiste charismatique qui sait jouer avec le public. Quand il demande "Il y a des gens vivants, ici, on est ensemble, oui ou non", la réponse ne se fait pas attendre, et d'une voix unanime avec un saxo au son très langoureux.
"Aime moi" démarre sur un gros tempo Basse/batterie avec une réverb sur la voix, quasi dub, soutenue par un superbe solo guitare.
"Est ce qu'il y a des gens qui aiment voyager ? qui se sentent bien chez eux, mais qui aiment aussi aller voir ailleurs", c'est par cette phrase que démarre "Je Taille" avec une belle accélération du rythme par rapport au titre original.
On comprend que la chanson suivante va être 'hot' quand il demande "Est ce que vous êtes là Brassac ? il y a des femmes ?" et les choristes qui commencent "blablabla". Il rajoute "Est ce que les filles savent ce qu'elles veulent ce soir ? les hommes vous respectent. Parfois je vois une femme et puis j'oublie"...
Vient le fameux "Elle Veut", où c'est un véritable combat chantant entre Taïro et les choristes Wendy Engone Akoughey et Mimi. L'une d'entre elles y allant même sur le couplet initial de Flya. "Je vous entends pas Brassac, ha c'est nos oreillettes" s'amuse Taïro alors que c'est l'ébullition sous ce chapiteau.
Rendez-vous en Terre connue
C'est avec un savant mélange de "RDV" et "Dilemme" que nous chante Taïro avec les gros riff d'orgue dans la première partie et un superbe solo guitare de Thomas Broussard sur la fin du morceau. Comme il se plait à le dire "J'aime les femmes" et les femmes aussi, il n'y a aucun doute la dessus.
Un riddim en amenant un autre et pour ne pas faire descendre la pression avec un tempo très dance hall pour l'émouvant "Mama Earth".
Démarrage uniquement en voix a cappella avant que que le groupe n'enchaine pour "High Grade". La foule jumpe dans tous les sens, et les 2 choristes vont vers chaque musicien et jumpent en cadence pour donner de la force. C'est une véritable hystérie à gauche, à droite, au centre, derrière. Un morceau fumant qui déboussole agréablement.
Le batteur s'installe sur une drumbox, le guitariste, le bassiste Thierry Lechaud et Taïro aussi pour nous donner un très joli "Ainsi soit il". Taïro se lèvera sur la fin du morceau pour saluer un public sous le charme.
De l'Amour
Taïro nous questionne "Quels sont les artistes francais qui vous plaisent ?" Sur un rythme très roots à l'ancienne, il joue "A la longue", et forcément Danakil étant dans la place, Balik revient sur scène pour un duo très puissant où Taïro y va de son petit pas de danse où les Dread volent et s'enlacent. Le public scande les noms de "Balik" et "Taïro". Reggae force est dans la place.
Pour le titre "Bon vieux temps", Taïro s'assoit sur le drumbox en attendant l'accélération du riddim sur les noms de Buju Banton et Capleton.
Là encore il a envie de s'amuser et demande "où il y a le plus de bruit, à gauche ? à droite ?" Chaque partie du chapiteau criant, sifflant à qui le plus fort. Toujours dans le même style, il dit "Qui chante le plus fort", pour reprendre en chœur le refrain.
Et même s 'il est temps de laisser la scène, Taïro en a encore à donner.
Avec un démarrage qui se suit d'un pull up tant le "Hold You"riddim, donne tout de suite le titre de "Une seule vie". Les jeux de claviers de Jimmy Zaccadeli font leur effet.
Là encore, on a droit a des cris de la gente féminine surtout lorsque il mime des va-et-vient très spécifiques. "Vous aimez la poésie ? Je commence et vous finissez les phrases !". Tout le monde connait ce classique et se prête au jeu.
Et de la weed !
Il continue "Ce soir, cela se passe à Brassac", il y a de la "Bonne Weed" avant que Thierry, le bassiste, ne nous sorte un superbe solo qui part vite sur un thème rapide.
"Est ce que je peux inviter du monde ?" Retour sur scène de Natty Jean, Balik et Manjul qui nous font l'honneur de chanter avec Taïro. Balik nous fait un couplet des "Champs de Roses", tandis que Manjul nous gratifie d'un "Give mi a Spliff" en thème avec la chanson de Taïro.
"Est que je peux avoir le maximum de cœurs pour les frères qui sont avec vous, avec moi" conclue-t-il.
Tout le monde se baisse quand il demande si "vous êtes prêt à mettre le feu, prêt à faire honneur à votre réputation ?" Quand le public se lève comme une seule personne, ce sont des cris et des jumps à tout va.
Il conclue ce concert avec "un max de bruit pour le groupe, pour vous" avant que chanteurs et musiciens ne tirent leur révérence.
WEEDING DUB
Comme toujours, les fins de soirée sont consacrées au dub, au lourd, celui qui fait vibrer tout le corps, du haut de la tête jusqu'au bout des orteils, comme pour ouvrir et régénérer tous nos chakras.
Weeding Dub, Romain de son prénom, nous vient de Lille. Comme tout gars du Nord, il est attachant et amène de la chaleur là où on parle souvent d'un pays rude, celui des corons.
Seul sur scène, il sait animer celle-ci et les steppers, connaisseurs, capuches sur la tête pour battre la mesure de la basse.
Romain nous sortira d'ailleurs un superbe "When I write" qu'il a fait en featuring avec Little R. Le set se poursuivra jusque tard dans la nuit, ou tôt le matin en fonction des visions de chacun.
Samedi 28 mai
LES STANDS
L'après-midi ensoleillé, il est bon de prendre le temps de flâner parmi les nombreux stands.
Cette année, et après discussion avec Adrien, fondateur du Arverne Reggae Festival, on met en avant :
NAMASKA
Une très belle boutique tenue par Charlotte. Cette jeune créatrice a voyagé au Népal. Auprès de la population, elle a appris à créer des sacs ethniques et durables, tout en chanvre.
L'utilisation d'une fibre naturelle et résistante qui est très écologique. Les doublures des créations sont en sac de riz recyclés, ce qui permet l'imperméabilité du contenu du sac. Des coutures renforcées et des fermetures éclairs YKK, viennent parfaire les finitions.
Pour ce stand, c'était une toute première en festival. Vous avez à cœur d'y trouver sacs à docs, sac à main, sac de plage, porte-monnaie, étuis à guitare et pleins d'autres merveilles.
Comme le dit Charlotte "Je serais présente sur bon nombres de festivals cet été".
On lui souhaite le meilleur. Pour ceux qui n'ont pas la chance d'aller sur des festivals, vous pouvez la suivre sur Instagram et visiter sa boutique Etsy
LANSAR - NDAM
Un stand tenu par 2 passionnés avec qui vous pouvez parler aussi bien des tenues vestimentaires que des grands du reggae roots, tels Burning Spear qui passe en sourdine sous leur tente.
Vous trouvez de quoi vous habiller pour l'été avec des T-shirts aux couleurs rouge or et vert, à l'effigie de Marley, des débardeurs filets gangsta comme savent les porter Gregory Isaacs, Buju Banton, etc...
Pour se couvrir du soleil, on trouve chapeaux ou bobs réversibles avec différentes couleurs ou avec des imprimés cannabis d'un coté et d'une couleur unie de l'autre. Pour passer plus inaperçu, des foulards ou des tams (bonnet rasta).
Le stand de la bonne humeur est présent tout cet été sur les différents festivals reggae !
LA TENTE BERBERE
Un moment de détente, de convivialité à travers ce stand qui est ouvert toute la journée et une bonne partie de la nuit.
Au programme, couscous végétarien, ou couscous merguez, des pâtisseries orientales à se damner : makrouts, cornes de gazelle, birouats aux amandes, baklavas, basboussas. Des noms aux mille et une saveurs. Pour ceux qui veulent se désaltérer tout en mangeant, une bonne portion de pastèque, rien de tel.
Ce qui fait la renommée de cette fameuse tente, leur thé à la menthe, le goûter une fois c'est l'adopter !
Digne d'un voyage, vous vous mettez sur des coussins à l'abri de cette grande tente, tels des touaregs.
La tente berbère sait dépasser tout univers musical puisque vous la trouvez aussi bien sur des festivals reggae que sur le fameux Festival du Rêve de l'Aborigène, festival de bien être dédiés aux peuplades du monde entier.
ROOT'S TRIP
Après la tente, la caravane, celle bien connue des amateurs de reggae, la Root'strip qui a démarré, à la première édition du Arverne Reggae Festival, cela ne s'invente pas.
Autour de Yoks (photographe) et les frères Slim et Selecta Z (vidéastes) s'est construit un partage, de la convivialité entre les artistes et eux. Il suffit de regarder leurs différentes interviews 'Sans Pression' sur leur chaine youtube pour s'en faire une idée.
Ce sont des personnages sympathiques, chaleureux et qui ouvrent aussi bien leur cœur que la porte de la caravane. N'hésitez à passer les voir !
Comme ils l'expliquent si bien c'est "une caravane complètement repensée et transformée en studio d'interview, que l’équipe déplace de festival en festival, et nous permet de proposer un concept innovant de reportages vidéos, photos et dessins, diffusés sur internet". On aura l'occasion d'en reparler prochainement sur La Grosse Radio.
DJ RAMBLA
Encore une fois le Arverne Reggae Festival s'est adjoint les services de DJ Rambla pour occuper les après-midi et les inter-scènes. Il fait partie de la famille tant sa présence est parfaite pour cet évènement. Il sait apporter joie, bonne humeur et surtout des sons qui sont très variés.
Au fil de la journée, on a pu entendre The Congos "Row fisherman", Calypso Rose "Calypso blues", The Twinkle Brothers "Jahovia" ou encore Daba Makourejah "Bamba".
Comme toujours les amateurs de grosses basses étaient au rendez-vous aux pieds des fameux amplis rouges.
PAÏAKA
Ce sont les locaux riomois, Païaka, qui ont la tâche d'ouvrir la soirée et quand on connait leur vitalité, chacun sait que l'on va passer un bon moment. le groupe démarre par un gros effet d'orgue accompagné des cuivres mis en avant pour un super "What a Word". Arrive alors sur scène Spelim, le chanteur charismatique de la formation. On entre tout de suite dans le vif du sujet.
Quand il demande "Est ce que vous êtes motivés ce soir ? " et qu'il commence à balancer ses dreads défaites, la foule lui répond un "oui" unanime.
Le morceau se poursuit avec de la réverb dans la voix pour "Take it" avant que tous les musiciens se figent pendant une dizaine secondes, tels des poupées de cire avant de reprendre le morceau avec un superbe duel entre François à la guitare et T-Bass à la basse.
Le titre suivant démarre sur de l'orgue et une guitare enivrante. Les claviers de Clément, omniprésents sur ce titre démontrent combien l'influence de Flox a été importante pour le groupe avant que le son des touches noires et blanches deviennent plus 'rough'.
Spelim est à l'aise tant sur le chant que sur le rap.
C'est une belle démonstration vocale qu'il nous offre encore.
Tout le monde frappe des mains comme le fait Jamy, le trompettiste pour "Tomorrow people", titre très cuivré ou T-Bass nous joue un très bon solo suivi par Kiki, pour un solo saxophone très jazz moderne.
Section cuivres, en avant !
Très beau starting block cuivré pour un "Natural Earth" avec des envolées vocales de Spelim pour un son qui se veut roots à souhait. Un titre sur le thème du racisme et des abus de la religion avec un orgue qui appuie bien sur les mots. Oui la musique est la plus belle des armes.
"What for" attaque de façon plus intimiste avec uniquement voix, orgue et les chœurs de François. ensuite,tout le groupe fait claquer les instruments. Le morceau se terminera de la même manière qu'il avait démarré. Comme si un ange planait au dessus du chapiteau Arverne.
"Est ce qu'il y a du monde pour partager ce moment avec nous ?" questionne Spelim pour "Sweet Cool". François nous sort un très joli solo guitare en overdrive, tandis que les amateurs tapent des mains avec un retour orgue et batterie pour battre la mesure.
Un duel voix/trompette et voix/saxophone pour "Puff", un titre où Spelim déclare "Cela fait 12 ans qu'on joue ce morceau sur notre playlist, rapprochez vous !".
Les chœurs sont assurés par Guillaume, le percussionniste et François. Parfois le titre ralentit avant que les cuivres ne lui donnent un effet survitaminé qui fait jumper une foule déjantée. Le titre se prolonge en instrumental avec un gros solo batterie de Baptiste.
Unis. Comme les lignes de la main !
"Cela fait tellement longtemps qu'on ne s'est pas vu. Il y a des amateurs de Roots ?" "The Line" part direct en infra basse, un dub très puissant.
Spelim rajoute "Notre dernier album s'appelle la ligne, ligne de vie, ligne d'horizon. quoi qu'il arrive, Païaka, nous sommes droits sur notre ligne, et vous, vous êtes droits sur votre chemin ?"
Pour sûr, le public est droit pour écouter et boire ces paroles.
"Yo, vous avez de la voix ce soir ?" interroge Spelim pour le bien nommé "Your voice".
Le chanteur part alors dans son petit déhanché qui a fait sa réputation sur scène. Cela tourne au duo Basse/batterie alors que Guillaume, le percussionniste s'avance sur scène. Dès qu'il lance "On passe le riddim à mitraillette", cela part en dancehall tant par les musiciens que par le public. Il fait une présentation des musiciens qui chacun leur tour y vont de leur instrument.
Le morceau suivant démarre avec un basse enragée, et de gros solos de trompette, batterie, percussions. On sent que le groupe en a encore sous le pied et qu'il sont là pour se faire plaisir mais surtout faire plaisir. C'est chose réussie.
En terrain conquis
Le morceau "Old man Say" démarre beaucoup plus calmement que le précédent. Spelim s'avance sur scène avec les 2 cuivres pour un "Pull up". Au redémarrage de la chanson, le public reprend en cœur "Old man say, old man say, take the time to live". 'Old man say" part en dub avec un solo d'orgue très profond.
Il suffit juste d'un "Vous êtes prêts à jumper ?" Il n'en faut pas plus pour mettre le feu aux poudres. Le public et Spelim reprennent a capella le refrain avant que chacun des musiciens ne reprennent sa partition pour retrouver le riddim initial.
"Like the Candle" démarre uniquement au piano. "Est ce que vous êtes avec nous ce soir ? j'aimerai savoir si Brassac-les-Mines est bien là ?". Et là retentit une violente batterie.
Spelim remercie pendant ce morceau Toine au son, Sam à la lumière et demande "un max de bruit pour la Team Arverne festival qui a permis de partager avec vous public".
Il fait ensuite accroupir le public pour faire monter la fièvre et au fur et à mesure de l'accélération de la chanson, tout le monde se relève et saute partout.
"c'est le dernier morceau", il s'appelle Crazy". Païaka donne alors toute la fin d'énergie sur ce morceau. Aimés, le public en demande une autre, mais le temps est compté. Tous les musiciens s'avancent alors sur le devant de la scène, main sur le cœur, avec dans les yeux beaucoup d'émotion.
PIERPOLJAK
Roger Judah vient prendre la température "Brassac-les-Mines, Comment vous allez ? Du bruit pour la team Arverne, pour Jo, l'ingénieur du son, faites un max de bruit !"
Les musiciens, Mano à la batterie, Hugues à la guitare, Faycal aux claviers et Junior à la basse attaquent directement des riddims classiques de chez Studio 1 et Channel 1. Autant dire que la soirée va continuer crescendo tandis que l'on aperçoit Pierpoljak dans l'ombre.
Il ne reste pas longtemps dans celle-ci, arrivant en courant pour attaquer un "10 millions de glandeurs" qui a fait sa réputation. La voix et l'énergie sont toujours là. du grand Peka.
Il enchaine directement sur un autre de ses titres phares "Je descends tout le bar". Le bassiste se met en avant pour nous donner des notes bien 'rough' et tout le monde répond "Je bois tout le bar, je descends le bar, vous pourrez me voir évanoui sur le trottoir, vous pourrez appeler l'ambulance pour un blessé".
"Ca va la dedans ?" demande t-il avant d'attaquer le célèbre "Police" sur un riddim dancehall avec un gros roulement de tambours. la foule s'agite. Jeunes et moins jeunes, les générations se retrouvent unanimes à travers ces titres.
"Dépareillé" a droit à un super solo guitare sur lequel Pierpojak interpelle "Foutez le bordel". Tandis que l'on prend une violente batterie dans la face, les autres instruments sont mis en bas régime. Ils savent se lâcher pour faire bouger la foule.
Ganja inna rub-a-dub style
Il tombe le sweat pour arborer fièrement un t-shirt Arverne Team en criant "Vercingétorix, je vous aime toujours autant, tous les serious ganjamen, devant la scène !"
Forcément, avec cette interpellation, il ne peut s'agir que de "Cultivateur moderne". Il va sur les amplis pour donner ses couplets en français ou créole. La foule s'affole en même temps que la musique. Parfois elle baisse en volume pour revenir de plus belle, comme un nuage de fumée.
Pierpoljak lève la main pour que les spectateurs en fasse de même et crie "Tous les ganjamen, foutez le bordel !" La foule s'exécute en même temps que montent des effluves de Marie-Jeanne.
"Le triomphe de l'amour" démarre sur de douces notes de piano tandis que Pierpoljak fait des va-et-vient sur le devant de la scène, levant la main en l'air : "Faites du bordel les amis !" alors qu'un solo de guitare vient caresser les oreilles.
Le chanteur envoie des baisers dans la foule. On ressent bien l'amour qu'il a pour ceux qui l'ont emmené là où il est aujourd'hui.
"Vous aimez tous le reggae music ? vous êtes sûr ? Car là, j'ai du mal à voir !".
Le jeu avec le public est sincère et tous répondent que "Oui".
Il entame illico le désormais classique "Rub-a-dub music" tout en sautillant, rendant ainsi hommage à Henry 'Junjo' Lawes et la musique du ghetto.
Le poète du reggae
Le morceau suivant est une belle démonstration d'accélération des rythmes où, de reggae, on passe tranquillement au ska avec un petit pas de danse de Pierpoljak. Celui-ci est emboité par le public sur des danses improvisées.
Sur un rythme plus lent que l'original, démarre un "Keep on dada" qui amène un "Pull up". Le rythme repart en réverbération où Pierpoljak passe de caisson en caisson.
En souriant il sort "Trop cool la chorale, c'est pas mal" avant d'ajouter "Mais j'espère que vous allez en faire un peu plus derrière".
Forcément l'arrière du chapiteau s'anime pour ne pas être en reste avec le devant de la fosse.
Le rythme se ralentit pour "Mon imagination" où Pierpoljak nous fait une démonstration de ses prouesses vocales. C'est un Baudelaire, un Rimbaud moderne où ses textes appellent à la poésie, tout en passant un bon moment.
Il enchaine directement après un "Tout là haut" tout en pointant du doigt les lumières à chaque fois que le refrain retentit. "Faites le bordel le Arverne festival".
Il poursuit "Run it. Les amoureux çà va ou quoi ? Je vous envoie une petite chanson d'amour" avant d'amorcer un hiver au soleil" en tchequant le bassiste en passant devant lui. "Un hiver au soleil à s'envoyer en l'air, buvez toutes les bouteilles si vous y gagnez en bonheur. Moi j'écoute la musique de son cœur. Elle opère à merveille pour franchir les barreaux". Les paroles restent bien dans la tête. Peka est tout autant à l'aise sur des thèmes réalité que sur des chansons d'amour.
"Run it rasta !". C'est l'heure de la prêche par le "Levez-vous !" devenu un classique dans son répertoire. Et sur le "Levez vous", cela lève les mains tandis que le synthé part dans des notes aigues.
Pierpoljak en profite pour partir au pied de la grosse caisse et s'envoie un petit verre de rhum. Le chapiteau reprend en cœur le refrain d'une seule voix.
On connait tous nos classiques !
"Je vous en joue une petite nouvelle, enfin ... Elle a 2 ans !" La tension est palpable pour un "Béber" qui est très langoureux. Le synthétiseur jouant des gémissements très explicites tandis que Pierpoljak mime des caresses toutes autant parlantes.
Il continue avec l'ultra classique mais toujours aussi efficace "Je sais pas jouer", celui qui l'a fait connaître du grand public. La musique ralentit puis accélère d'un coup, presque façon jungle. Pierpoljak y va d'une voix grave digne d'un Buju Banton ou d'un Capleton, suivi par une foule en délire.
"Hé les copains, calmez-vous, j'ai encore un couplet" s'amuse-t-il et finit la chanson a capella avec tout le public.
Guitare, basse et voix pour entamer un "Maman" toujours aussi vibrant avant un rythme très lourd et ralentissement en 2 temps sur la grosse caisse. "Faites de la lumière pour -maman- !" Briquets et flash des portables illuminent le chapiteau, tandis que le morceau se finit avec une guitare très rock.
Pierpoljak y va alors pour un morceau chanté en français et créole avec des variations de vitesse dans le tempo. "Mes amis, je vous dis au revoir, à la prochaine" sous un feu d'artifice musical et des lumières stroboscopiques très psychédéliques.
Judah Roger revient alors sur scène: "Brassac-les-Mines, vous avez été au top ! Au revoir et à bientôt, on doit respecter le timing".
Adrien, Fondateur du Arverne Reggae Festival remonte alors sur scène.
Le coup de gueule
Tandis qu'une partie de l'association des Jeunes Mines de Rien l'entoure, il déclare :
"Faites un max de bruit pour Pierpoljak. Voila pourquoi on fait çà. On est tous bénévoles, notre salaire, c'est vous la famille, on est tous ensemble pour passer un bon moment. En 2022, le gouvernement essaye de nous niquer la gueule. Soyons tous unis dans les années à venir. Techniciens, créateurs et intermittents du spectacle, on n'a pas pu bosser pendant 2 ans à cause de ces 'enculés' "
Une vive émotion se lit sur son visage ainsi que dans toute l'assistance où effectivement depuis près de 2 ans, nous avons été pieds et mains liés.
Il finit par "Faites un max de bruit, j'ai rien entendu" en lançant une "hola" avec tous ses partenaires pour que la foule réponde.
MELLOW MOOD
C'est par un début dub, très Drum & Bass qu'arrivent sur scène les frères Garzia, le 1er, cheveux attachés, le 2ème toutes dreads dehors pour attaquer un "Sufferation". Tout de suite ils prennent possession de la scène, on sent des showmen !
Sur "Mr. Global" l'orgue se fait vibrant, enivrantavec une belle accélération du rythme. Les 2 frères, tout au long du concert, parleront tantôt en anglais, tantôt en un français très correct . Forcément il commencent par "Comment çà va ? Are you ready ?" La partie chantée initialement par Kabaka Pyramid n'est pas enregistrée pour le live.
On reconnait de suite le riddim "Easy take it easy" du grand Dennis Brown (et qui date de 1972 !).
Pour leur très réussi "Sound of War". les jumeaux courent sur scène et envoient des "Are you feeling ?" tandis que la guitare ronronne sous une pédale whoua whoua.
Après un "Sound of War", quoi de plus logique pour continuer que le titre "Criminal", une parfaite maitrise de l'anglais et du patois jamaïcain pour une chanson de paix. "Criminel, ne dirige pas ton arme non, s'il te plaît ne vend pas ton âme. (...)Nous pourrions être plus heureux là où règne la joie. C'est ce qui se passe quand les armes sont détruites". Espoir et visions bibliques accompagnent ce titre.
Roots ou Dancehall, rien ne les arrête !
Une base d'orgue pour "Unstoppable" sur le "Cali Roots" riddim cher à Collie Budz avec un bon vieux solo guitare.
Lorenzo lance "Nous venons d'Italie, nous sommes heureux de commencer notre tournée ici à Brassac". Jacopo son frère rajoute "Aujourd'hui, c'est l'anniversaire de notre guitariste" avant que tout le chapiteau ne lui chante le traditionnel "happy Birthday".
Du bon reggae roots arrive pour "Ms Maria" avec les claviers jouant les cuivres. Tout le monde reprend "Murderer" pour cette chanson où Marie est une mauvaise femme.
"Nous allons jouer ce qui vient directement de Jamaïque" avec ce titre roots "Inna Jamaica". Les fins de phrase des frères font penser à du très bon Freddie McGregor. Les frères Garzia nous donnent même une petite leçon de danse. Le clavier quant à lui nous joue une partition digne d'un série TV des 70's comme Serpico ou Hawaï police d'état.
Le rythme est plus galopant pour "Blessings on me", limite dancehall du début des années 2000. Tout le monde frappe des mains au rythme de la grosse caisse tandis que les 2 chanteurs donnent des coups de pieds imaginaire en l'air. Des trompettes de sound retentissent tandis que Jacopo se lance dans un 'fast style' digne des Papa San ou Lieutenant Stitchie du début des années 1990.
De l'amour et des larmes
Là encore une chanson qui démarre très roots avant d'accélérer la vitesse pour le très bon "She's so nice". La batterie est mise en avant pour faire sauter tandis que Lorenzo et Jacopo miment un jeu de passe de foot sur scène. Chacun des frères y va de son couplet. "Elle est si gentille, elle me sort de mon self contrôle. Elle veut savoir combien de temps je peux tenir avant de tomber, elle me rend fou et mon cœur ne va pas bien". Les aléas de l'amour et du 'no limit' que cela peut nous faire atteindre.
Sur "Innocent", on a une voix de tête et un chœur. Le bassiste arrive vers Lorenzo comme s'il tenait une mitraillette. les trompettes de sound system résonnent pour exciter un peu plus le public. Jacopo sort "Je ne parle pas bien le français, j'espère que vous passez un bon moment".
On monte de plusieurs crans la température sous le chapiteau quand le morceau part en dub. La poussière commence à se soulever sous la tente géante quand Lorenzo rajoute "Ce que je fais, vous le faites" en balançant les bras de droite à gauche.
Du bon vieux reggae roots comme on aime pour le "I&I chant". Les voix enregistrées d'Anthony B et d'Alborosie apportent un plus au morceau. Quand retentissent les voix de ces 2 artistes, les frères Garzia lèvent le doigt au ciel comme pour toucher une étoile qui viendrait tout droit de Jamaïque. "I&I Chant" se termine a capella, même si les voix sont légèrement vocodées.
Gros cuivre joué par le clavier pour un superbe "Closed doors", les voix sont plus posées. Ils chantent en cœur "Laisse-moi te dire que t'aimer est comme une route sans direction, laisse moi te dire en t'embrassant chérie j'ai perdu mon dévouement" avant que chacun des frères ne bascule à son couplet.
Vol en partance pour Jamaïque, dernier rappel
"On va faire une chanson plus lente, vous êtes d'accord " ? L'orgue seul entame Don't leave I loveny" tandis que le batteur se lève et allume un briquet, suivi par la foule. La reprise se fait par tous les instruments mais sur un tempo lent.
Connaissant les Mellow Mood, la vitesse reprend vite le dessus. la chansons se terminent par un solo orgue et en arrière plan les autres instruments en plus réservés.
"Vous voulez voyager, voler avec nous jusqu'en Jamaïque ? Poussez " ! Le public ressent l'excitation au "Inna Jamaica part 1". "Tout le monde SVP " ! Les bras se balancent tels des oiseaux poussant jusqu'à l'île préférée du reggae. C'est sur plusieurs registres de rythme que se déroule le morceau. les 2 frères agitent les bras dans un mouvement à la 'Superman'.
Tout le monde frappe des main pour "Dance inna babylon". Un gros riddim à la basse puissante qui part rapidement en dub avec les réverbations qui assurent la profondeur du titre.
Feu d'artifice à Brassac-les-Mines
"Nous sommes fiers et honorés de démarrer la tournée chez vous, ceci est la dernière". C'est en ces termes qu'ils attaquent "Dub Jah Bless" suivi de très près par "In my town". Le rythme est violent, très dancehall, tout le Mellow Mood crew jumpe partout sur scène. Lorenzo fait tourner son foulard, toutes dreads dehors. C'est vraiment un plaisir de voir ces longues dreadlocks voler, s'entremêler et danser. C'est un véritable feu d'artifices d'émotions sous ce chapiteau. Malgré l'heure avancée et la fraicheur de la nuit, tout le monde est encore chaud bouillant.
Le thermomètre ne descendra pas pour le sautillant "Sting up a Sound". Le rythme ralentit sur les appuis de la caisse claire. Les frères crient "Un, deux.... trois" ! Cela reprend en rythme ragga.
Au rappel, le batteur finit le show en jetant ses baguettes dans le public. Si Mellow Mood signifie 'humeur douce' on peut dire qu'ils sont tout autant explosifs que les volcans d'Auvergne !
RADIKAL GURU
Adrien revient sur scène pour annoncer "Il vient de Pologne, il a fait 12 heures de voyages, je demande un maximum de bruit pour Radikal Guru !"
Casquette et capuche, tout comme son compère Weeding Dub la veille, Radikal Guru nous balance des morceaux où les basses secouent les tympans et donnent des fourmis dans les jambes. Lui aussi jouera jusqu'à une heure avancée de la nuit pour le plus grand plaisir des noctambules !
Conclusion
En discutant avec Adrien et Christine 'kaya', on a pu entendre '"la météo a fait du bien au moral, tant les saisons précédentes ont connu, vent, froid, pluie et même neige". Il est vrai que pour un tel évènement c'est une première, la bière fraiche a coulé à flot.
Côté fréquentations, on a atteint près de 340 personnes le premier soir où les bénéfices seront reversés comme prévu à l'association 63 de violences faites aux femmes.
Les vendredi et samedi ont connu des entrées d environ 1.000 personnes chaque soir. Le Arverne Reggae festival espère une populations plus dense pour l'année prochaine. C'est un festival familial qui mérite amplement le succès.
Préparez vos agendas et répondez nombreux à l'appel de ces passionnés de musique reggae !
REMERCIEMENTS
Avant tout, MERCI aux artistes et musiciens qui, cette année encore, nous ont fait vibrer avec des shows à la hauteur des 2 ans de frustration 'covidienne' et gouvernementale.
Arverne Reggae Festival et l'Association des "Jeunes Mine de Rien" avec à leur tête Adrien, Léa et Christine 'Kaya', merci pour votre dévouement et pour nous avoir donné une édition à la hauteur de votre réputation.
Merci à ma fille Manon, qui m'accompagne et me permet d'avoir les photos pour illustrer mes écritures.
Nath mon épouse, Tiffany, mon autre fille, mes frères Yvan 'El Che', Guillaume 'Guil I', ma petite soeur Mélissa et Pierre, Manu, Maëlya, Lyana et Ingrid qui m'ont accompagné.
Reggae Music est une histoire de famille.
A Simon, Alexis et Yohann du Root's Trip, on va faire du beau travail ensemble.
A Adèle et Morgan 'Pixel Studio' pour leur gentillesse et une spéciale à Morgan pour ma "beard Dread".
A Coraline et Manon, pour leur premier festival reggae à Brassac en notre compagnie
A Catherine, "prends soin de toi et de tes filles Nina et Louisa".
A Soazig et Audrey, du "SoaRay Tour", à Adeline, compagne de Spelim, Alexia, Pascal & Gaëlle, on croise toujours les meilleurs à Brassac.
Et MERCI au public d'avoir répondu présent à cet big évènement.
Toutes photos sauf l'affiche du festival, Manon TRD. Tous droits réservés