Quand le reggae rencontre le hip-hop
Prenez une poignée de reggae roots jamaïcain des années 1970 et ajoutez-y le groove et le flow du hip-hop old school des origines. Mélangez bien le tout en gardant les lyrics militants et les combats des pionniers de ces 2 genres musicaux, et vous aurez une bonne idée de ce que peut-être The Fourth Quarter, le premier album studio de The Late Ones.
Une musique hybride et protestataire
Le groupe The Late Ones est composé de deux frères et de leur cousin. Si ils ont grandi en Californie, ils vivent aujourd’hui à Hawaii, au plus proche de leur culture Samoane. Le nom The Late Ones est un hommage à tous les grands précurseurs et révolutionnaires de l’histoire de la musique, de Bob Marley à Jimi Hendrix en passant par Tupac et John Lennon.
Ces influences musicales et surtout révolutionnaires inspirent le groupe pour proposer une musique hybride entre hip-hop et reggae avec des touches jazz, r&b et d’autres inspirations musicales.
Le fil conducteur de cet album se retrouve à travers une vision protestataire de la musique. Selon eux la musique doit être un outil pour porter leurs messages de lutte contre toutes les formes d’oppressions et pour le progrès et la justice sociale.
Entre tradition et modernité
Leur musique arrive à faire le pont entre l’âge d’or du reggae et du hip-hop, tout en apportant une touche de modernité dans la production et une fraicheur issue du mélange des genres.
Ils le font sans complexe, en traçant leur propre chemin musical mais en rendant dans le même temps hommage à l’héritage des anciens. Cette volonté de faire le lien entre leur héritage musical et culturel est bien visible sur la pochette de l’album où ils apparaissent en tenue traditionnelle Samoa, alors que leur musique et leur style est résolument moderne.
Ils se veulent les portes étendards d’une nouvelle génération qui vit avec son temps, tout en portant le flambeau des combats toujours vivants du passé. C'est peut être aussi la diversité de ces combats qui les pousse à diversifier leur musique, selon les modes d'expression les plus adaptés à leur message.
On passe ainsi naturellement du reggae au hip-hop, de productions puissantes à des morceaux acoustiques et de parties chantées en harmonie à des flows rap. Au-delà de cette magie musicale qui opère bien entre toutes ces influences, c’est le talent des chanteurs qui s’exprime à travers ces changements de style.
Des textes de combat
Le groupe annonce la couleur avec le premier morceau de l'album intitulé "Fake Reggae" qui fustige ceux qui se réclament du reggae sans en porter les valeurs humanistes et révolutionnaires.
Tout l'album est ensuite dans le même ton, entre dénonciation de la réalité de Babylone vue dans les yeux de ceux qui souffrent ("Babylon exists" et le très roots "Jah Is") et ode pour assumer ce que nous sommes pour trouver la paix intérieure plutôt qu'avoir recours à une course aux biens matériels qui ne mènent qu'aux inégalités (le funky "Feeling myself" ou le plus hip-hop "Troubled streets").
On retrouve également des messages inspirés de la foi Rasta pour plus de bienveillance et de fraternité ("Brother's keeper") et une critique virulente de l'impérialisme américain depuis les Pères Pélerins ("The Noose").
L'album s'écoute à la fois comme un pamphlet contre toutes les inégalités mais aussi comme un guide pour les combattre au quotidien, avec tout une palette musicale qui reflète la diversité du monde et des luttes.
C’est un petit ovni musical que nous propose The Late Ones, qui voguent au gré de leurs inspirations avec une seule motivation, partager leur idéal révolutionnaire à travers une musique protestataire, métissée et terriblement efficace.
The fourth Quarter est sorti le 08/10/2021
Disponible sur toutes les plateformes
Label : Easy Star Records
Tracklist :
- Fake Reggae
- Have to Pay
- The Divide
- Jah Is
- Troubled Streets
- Bob & Weave
- Feeling Myself
- Babylon Exists
- Tell Me Not
- Brother's Keeper
- Thrive
- Thunder & Sun
- 13- The Noose
- 14- Unbalanced